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Révolution d’août 1983 : Qu’est-ce qui en reste 25 ans après ?

Publié le lundi 4 août 2008 à 10h42min

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Ceci est une déclaration conjointe de l’Alliance des démocrates révolutionnaires (ADR) et de l’Union des partis sankaristes (UPS) à l’occasion du 25e anniversaire, le 4 août 2008, de la Révolution d’août 1983.

"Peuple du Burkina Faso,

Chers camarades,

4 août 1983 - 4 août 2008 : cela fait vingt-cinq ans, jour pour jour, soit un quart de siècle, que notre pays avait choisi d’entrer dans l’histoire par la grande porte en proclamant la Révolution démocratique et populaire (RDP) sous la direction éclairée du capitaine Thomas Sankara. A cette date en effet, notre pays venait de rompre avec vingt-trois années de néo-colonisation et s’était désormais engagé sur la voie de l’indépendance véritable, de la justice et du progrès social. Cette merveilleuse option politique, qui nous avait permis de tourner radicalement le dos à tous les exploiteurs et oppresseurs de notre peuple que constituait la bourgeoisie compradore téléguidée par l’impérialisme, fut interrompue le 15 octobre 1987 par un coup d’Etat traîtreusement organisé par l’aile réactionnaire qui avait infiltré notre révolution.

Camarades,

Un quart de siècle après, nous pouvons nous demander ce qui nous reste de cette révolution et ce que nous devons faire pour sa restauration.

Pour ce qui est des acquis, nous citerons de façon non exhaustive les réalisations effectuées en quatre (4) ans :

- sur le plan de l’éducation, le taux de scolarisation a été doublé au primaire, l’alphabétisation des masses en langues nationales a été accrue, permettant ainsi à notre peuple de faire reculer les frontières de l’ignorance et beaucoup de collèges ont été construits pour que les enfants des coins les plus éloignés des grands centres puissent poursuivre leurs études ;

- dans le domaine de la santé, l’on peut parler de l’accroissement de nos capacités en infrastructures avec notamment la construction de nouveaux hôpitaux et de Postes de santé primaires (PSP) pour amener le peuple à se prendre en charge. La vaccination commando lancée à l’époque avait connu un franc succès avec plus de deux millions d’enfants vaccinés en deux semaines et a valu à notre pays les félicitations officielles de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ;

- au plan social, une politique conséquente du logement a été menée et il a été effectué des lotissements à grande échelle, cependant que la construction de cités à standing acceptable a permis aux moins nantis d’avoir des villas décentes. Des forages ont été construits dans plusieurs localités pour que les populations aient de l’eau potable et les barrages hydro-agricoles visaient comme 0bjectif l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire.

Peuple du Burkina,

Chers camarades,

Comme vous pouvez le constater, l’histoire nous enseigne que toute révolution, au-delà du caractère violent qu’on lui impute à tort ou à raison, a toujours constitué le moteur d’une grande transformation sociopolitique chez les peuples qui l’ont vécue. C’est pourquoi nous, révolutionnaires, assumons notre révolution dans ses aspects positifs comme dans ceux négatifs, sans complexe, contrairement à ces "rectificateurs" reconvertis par les méandres de l’histoire en "démocrates" donneurs de leçons qui ne manquent jamais l’occasion de fustiger la Révolution qui, nous semble-t-il, les avait empêchés de s’enrichir sur le dos de notre peuple.

Camarades,

Notre conviction est que toute morale sociale est intimement liée à l’esprit des dirigeants du moment. C’est pourquoi au temps de la Révolution, la corruption était sanctionnée au-delà des simples vœux pieux, et les détournements de fonds sévèrement réprimés. Bref, l’impunité ne faisait pas partie du langage des Burkinabè et le patriotisme était la chose la mieux partagée. Après la Révolution, les valeurs ont été inversées et nous déduisons que ceux qui avaient des pratiques sordides pour la salir et nuire à l’image du président Thomas Sankara sont toujours vivants et continuent tristement leur besogne : assassinats de citoyens, bradage du patrimoine économique national, mépris pour les différentes couches socioprofessionnelles dans les revendications de leurs droits. Nous, héritiers de la RDP, exigeons la prise de mesures sociales conséquentes en vue d’alléger les souffrances des populations, notamment le relèvement du pouvoir d’achat des travailleurs et retraités, la baisse et le contrôle effectifs des prix des denrées alimentaires, des produits pétroliers et de ceux des matériaux de construction, la levée des mesures répressives et impopulaires à l’encontre des étudiants et l’examen sérieux de leur plate-forme revendicative.

Camarades,

Il est temps, au regard de tous ces constats, que nous restaurions la Révolution pour rétablir notre peuple dans ses droits en resserrant nos rangs pour empêcher la monarchisation du pouvoir que nous ont momentanément confisqué les impérialistes dont le dessein naturel est de maintenir les peuples qui n’ont pas encore atteint leur niveau de développement dans la dépendance pour pouvoir eux-mêmes survivre. Mais il nous faudra d’abord nous libérer du joug de leurs valets locaux qui mettent toujours leurs intérêts au-dessus de ceux de notre peuple en les balayant aux prochaines élections. C’est pourquoi l’ADR et l’UPS lancent un appel à tous les révolutionnaires du Burkina Faso à fédérer leurs forces pour éviter que le retard accusé après que cet élan de quatre ans qui a été stoppé par les ennemis de notre peuple ne devienne un gouffre définitif.

Unité, intégrité, progrès !
Tous unis, tout réussit !

Pour le Bureau politique national de l’ADR,
Le Secrétaire général, Gustave Ilboudo

Pour le Bureau politique national de l’UPS,
Le Président, Joseph Ouédraogo

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