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Vente de ciment reconditionné : Une activité des femmes du secteur informel

Publié le vendredi 1er août 2008 à 12h16min

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Depuis plus dizaine d’années, des femmes de la ville de Bobo-Dioulasso reconditionnent du ciment qu’elles revendent en détail ou par sac. La nouvelle donne de la vie chère a littéralement “boosté ” leur activité. Sidwaya leur a rendu visite dans leur quartier général situé sur la rue Mamadou Konaté, côté Est des entrepôts de la Société nationale de transit du Burkina (SNTB), au secteur n° 2 (Diarradougou).

“Je vends le ciment en détail pour subvenir à mes besoins ”. Tels sont les propos de la vieille Fatimata Zampaligré qui fait partie de la vingtaine de Bobolaises qui tirent profit du reconditionnement du ciment. Depuis plus de 15 ans, elle mène son petit commerce, à savoir la vente du ciment en détail, pour nourrir la dizaine de bouches que compte sa famille. Après le décès de son mari, elle et sa coépouse avaient trouvé en cette activité, un moyen de subsistance.

Plus tard, sa coépouse étant hélas décédée, Fatimata Zampaligré s’est retrouvée seule avec la charge familiale. “ Par jour, je peux gagner 250 à 1 000 F CFA de bénéfice. C’est ce qui me permet de nourrir, soigner, habiller et scolariser nos enfants ”, dit-elle. Veuve Zampaligré s’approvisionne chez Issouf Sawadogo, grossiste dans la vente du ciment dont la boutique est située dans la même rue. Il dit vendre de temps en temps à cette femme, des sacs de ciment dont l’emballage a cédé au cours du transport. “ Ce petit magasin appartient à mon frère qui m’envoie les sacs pour la vente ”, confie-t-il.

Selon lui, le sac de ciment du Burkina coûte 6 000 F CFA et celui provenant de la Côte d’Ivoire, 6 250 FCFA. Quant au ciment vendu dans les boîtes de “ doro ” (grosse boîte de concentré de tomate) et les boîtes de lait de 750 kg, il provient des sacs éventrés lors de leur transport d’Abidjan à Bobo-Dioulasso et à l’occasion de leur déchargement. Ces résidus sont balayés et reconditionnés pour être vendus à ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter un sac entier au prix normal. Devant notre inquiétude par rapport à la qualité de ce matériau de récupération, les vendeuses rassurent que les clients ne nous retournent pas les quantités achetées, ce qui fait dire à l’une d’elles qu’ “ il n’y a pas de problème avec ce ciment ” .

Même à la question de savoir si elles ne courent pas de risques en inhalant la poussière émanant de la manipulation du ciment alors qu’elles ne sont pas protégées, Fatimata Zampaligré et ses voisines affirment que depuis plus de 15 ans, aucune d’entre elles n’a connu de problèmes respiratoires. Elles souhaitent en revanche être accompagnées par les ONG, l’Etat ou des partenaires dans la commercialisation de leur produit.

Mamadou Birgui
(Stagiaire)

Sidwaya

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