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Visite du président Koudou Laurent Gbagbo à Laongo : Deux millions de F CFA offerts aux sculpteurs

Publié le mercredi 30 juillet 2008 à 11h37min

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Le Président ivoirien, Koudou Laurent Gbagbo est allé visiter, le mardi 29 juillet 2008 le site des sculptures sur granite à Laongo, dans la province
de l’Oubritenga. Il s’est dit émerveillé par la qualité des œuvres artistiques, a félicité et encouragé leurs auteurs.

Au dernier jour de sa visite de 72 heures au Burkina Faso, mardi 29 juillet 2009, le président ivoirien, Koudou Laurent Gbagbo est allé découvrir les sculptures sur granite, à Laongo, situé à quelque encablure du chef-lieu de la province de l’Oubritenga. Il était accompagné à cette occasion par son homologue burkinabè, le président Blaise Compaoré, les membres de sa délégation et de ministres burkinabè . Le directeur général de l’Office national du tourisme burkinabè (ONTB) Soulémane Ouédraogo s’est chargé de leur présenter les premiers monuments qui captent l’attention de tout visiteur : les trois stèles du millénaire.

Selon les explications du guide Issaka Tapsoba, elles révèlent la société avec ses activités et ses différentes classes, en l’occurrence les femmes, les chefs traditionnels, etc. Les visiteurs ont emprunté le "sentier de l’envol" dans le site. Ainsi ont-il apprécié la banane sculptée en l’honneur du président Compaoré. L’envol majestueux des oiseaux figée dans la pierre, le buste féminin, sont entre autres les œuvres artistiques qu’ils ont découvert. Des œuvres choisies parmi une centaine créée par des artistes de différentes nationalités notamment américain, burkinabè, ivoirien, etc. L’un d’eux faisant parti des pionniers qui ont pris l’initiative de défier les pierres pour leur donner vie, Siriki Ki était présent pour mieux faire comprendre le sens des œuvres aux illustres hôtes.

M. Gbagbo, à l’issue de la visite s’est dit émerveillé par la qualité des sculptures. Il a salué le courage et l’inspiration des artistes qui ont créé un musée à ciel ouvert, laissant un agréable et inoubliable souvenir à ses visiteurs. Pour les encourager à poursuivre dans la même dynamique, il leur a offert la somme de deux millions de F CFA. Dans le livre d’or du site, il a en substance remercié Blaise Compaoré pour l’avoir invité ainsi que les sculpteurs.

Le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication du Burkina Faso, Filippe Savadogo l’a en retour salué, aux noms de tous les acteurs qui ont contribué à la naissance du site des sculpteurs, pour son déplacement à ce lieu et pour son geste. "Je suis sûr que cette visite ainsi que celle du président du Faso, Blaise Compaoré, ouvrira la voie à d’autres personnalités de marque", a déclaré M. Savadogo. "Dans la pure tradition" des habitants de Laongo, en de telles circonstances, des présents ont été offerts aux deux présidents (poulets, bélier et objet d’art) par les chefs coutumiers. La population de la localité sont sorties massivement pour les accueillir et manifester leur joie à travers chants et danses. Laongo est situé à 34 km de Ouagadougou. Les artistes burkinabè ont décidé en 1989 d’y sculpter des blocs de granit.

A cet effet, un premier symposium a réuni 18 artistes de 13 pays d’Afrique. D’autres symposiums ont été organisés par la suite, avec des participants venus de divers horizons du monde. Trois circuits reliant des œuvres variées ont été tracés à savoir le "sentier de l’envol", "au commencement était la femme" et le "3e millénaire". Le site dispose d’infrastructures d’accueil qui rend sa visite facile et agréable.Le cortège des deux chefs d’Etat, après cette visite a mis le cap sur Ziniaré, la ville natale de Son Excellence Blaise Compaoré. Celui-ci a conduit son hôte dans sa famille où ils se sont incliné sur les tombes de ses parents et de son fils. Ils se sont ensuite rendu dans sa résidence pour un déjeuner. La population de Ziniaré et la communauté ivoirienne de la province leur ont réservé à leur arrivé un accueil chaleureux à travers des chants et des danses.

Séraphine SOME
Ali TRAORE


Laurent Gbagbo : "Laongo, une richesse"

J’ai découvert un site artistique qui donne la possibilité aux artistes du monde entier de s’exprimer. Il était tout à fait important à ce propos que je visite cette richesse africaine. Quand je me rend quelque part et qu’il y a l’expression des artistes, je vais voir. Et le président du Faso, Blaise Compaoré m’a fait l’amitié de me signalé l’existence du site de sculpture sur le granit de Laongo, je me suis donc arrêté, en partance pour son village Ziniaré. Je suis fier du travail qui est fait ici et du fait que les gens viennent les découvrir. C’est une grande richesse à préserver (…).

Propos recueillis par S.S.


"Une visite nécessaire…", selon Koudou Laurent Gbagbo

A l’issue de sa visite d’Etat de 72 heures au Burkina Faso, Koudou Laurent Gbagbo se prononce sur l’utilité de son déplacement. En un mot, "cette visite était nécessaire", a laissé entendre le président ivoirien.A l’issue de sa visite d’Etat de 72 heures au Burkina Faso, Koudou Laurent Gbagbo se prononce sur l’utilité de son déplacement. En un mot, "cette visite était nécessaire", a laissé entendre le président ivoirien.

"Je voudrais, avant tout, remercier le président du Faso qui m’a invité à faire ce séjour au Burkina Faso. De même, j’exprime mes remerciements au président de l’Assemblée nationale et à tous les président des Institutions burkinabè. Je voudrais également remercier nos deux ambassadeurs, celui du Burkina Faso en Côte d’Ivoire et celui de la Côte d’Ivoire au Burkina Faso. Sans leur travail, cette visite n’aurait pas été possible. Je n’oublie pas le Mogho Naaba qui m’a réservé un accueil fraternel. Sur la question du bilan de ma visite, il faut remonter à la nécessité. Est-ce qu’une telle visite aux allures solennelles, d’Etat, officielle était nécessaire ? Oui, elle était nécessaire à cause de deux problèmes.

Premièrement, à cause de notre histoire, l’histoire de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso. Et quand deux Etats ont cette histoire là, ils ont un comportement qui doit être particulier. Il y avait donc la nécessité pour qu’au moins une fois, dans les relations entre les deux Etats modernes, d’effectuer une telle visite.
Deuxième point, c’est notre histoire récente. Nous sortons de la crise en Côte d’Ivoire, comme par hasard, avec la facilitation du président du Faso.

Certains croient que c’est un hasard, mais ce n’est pas le cas. C’est précisément à cause du premier point que j’ai évoqué que le deuxième point est possible. Nous avons dit, plus jamais ça et nous avons résolu de marquer notre appartenance à une région commune, un destin commun. Les documents que nous avons signés ne sont pas des accords supplémentaires, ce n’est pas un accord, plus un accord… C’est un traité qui se place dans l’essence même de l’existence des deux pays. Nous vivons ensemble, les uns chez les autres et nous voulons marquer cela dans les documents. Nous voulons nous donner les règles pour que cette existence commune soit traduite dans le droit et dans les faits. C’est cela que nous nous sommes résolus à faire. Et pour y parvenir, il faut que les deux chefs d’Etats que nous sommes soient d’accords. Nous avons aussi voulu marquer notre amitié commune. C’est pourquoi j’ai rappelé les rapports qui étaient les miens avec le président Compaoré que j’ai connu depuis il y a à peu près 20 ans maintenant et qui m’a aidé à surmonter les différentes étapes jusqu’aujourd’hui. Je suis très content parce que le traité que nous avons signé marque une rupture dans les relations diplomatiques entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

C’est un départ nouveau. Il y a des problèmes sur lesquels aucun chef d’Etat ne travaillera plus seul. Nous allons travailler forcément en commun. Nous avons décidé d’attaquer d’abord la question de l’autoroute, mais il y a d’autres domaines à aborder. Par exemple, se réunir deux fois par an, avec certains de nos ministres, pour faire le point de nos politiques nationales et de la politique mondiale, cela est très important.
Il faut résoudre les germes des conflits par l’amitié, par la fraternité, c’est ce que nous avons décidé de faire. Il n’y a pas d’union sans épine dorsale. L’Union européenne est née à cause des guerres. Après la première guerre mondiale, puis la deuxième, les chefs d’Etats de France et de l’Allemagne ont dit qu’ils ne peuvent plus continuer à se faire la guerre, à se tuer. Donc, c’est depuis 1945 que De Gaulle et Adenauer se sont vu pour dire, "arrêtons ça" ! C’est cela qui a donné l’Union européenne.
Petit-à-petit, les autres sont venus.

Après les deux Etats, ils ont créé la communauté du charbon et de l’acier, ensuite, une communauté économique.
Ils ont été six (6), après douze (12), 15 et maintenant, ils sont 27.
C’est comme cela que l’on avance en s’élargissant. Si on veut attendre que tout le monde vienne, on ne va jamais avancer.
Nous sommes dans le vrai, nous sommes dans un schéma que nous avons choisi.

Propos recueillis par Ali TRAORE
traore_ali@yahoo.fr

Sidwaya

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