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Sommet Union européenne/Afrique du Sud : La tendance inversée

Publié le lundi 28 juillet 2008 à 10h45min

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La réunion n’aura duré que quelques heures, c’est-à-dire la demi-journée du vendredi 25 juillet dernier, mais elle garde toute son importance. Premier du genre, le sommet entre l’Union européenne et l’Afrique du Sud inverse la tendance des rencontres du genre France-Afrique, Chine-Afrique, Inde-Afrique, Japon-Afrique, etc. Ce schéma classique qui montre des dizaines de dirigeants africains accourant à l’appel d’un seul pays, a toujours donné une mauvaise image de notre continent, s’il ne l’a pas infantilisé.

A l’instar d’une grande fête foraine où les Africains n’arrivent jamais à faire valoir leurs préoccupations spécifiques, et où ils ne peuvent pas parler de la même voix, ces sommets contribuent rarement à faire avancer l’Afrique. Pire, ils donnent parfois l’impression malheureuse d’une meute de personnes affamées conviées à la table des riches. On s’y bouscule mais sans réellement en tirer quelque chose de consistant pour le développement des pays africains, et partant, du continent.

Une fois de plus, la nation arc-en-ciel donne la preuve de son poids dans les relations internationales. Le pays de Nelson Mandela connaît une réalité économique à l’occidentale et commerce déjà avec tous les grands de l’Europe. Pretoria est loin de vivre au même rythme que les autres capitales africaines, notamment celles de l’Afrique subsaharienne, vu que le niveau de développement de l’Afrique du Sud est davantage proche de celui des pays occidentaux. De plus, de par sa position de leader sur le continent, l’Afrique du Sud s’est érigée de fait en partenaire, traitant d’égal à égal avec les Occidentaux. Modèle démocratique, s’il en est, où les institutions fonctionnent sur fond de séparation des pouvoirs, l’Afrique du Sud n’a jamais caché ses ambitions de jouer les premiers rôles sur le continent. D’où sa volonté de briguer un fauteuil permanent au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Le pays de Nelson Mandela ne parle d’ailleurs pas le même langage que l’Union européenne qui tente d’imposer les Accords de partenariat économiques aux Africains, en traitant avec les pays au cas par cas. Acte qui a suscité du reste la colère de Pretoria pour qui, l’Occident favorise ainsi, une fois de plus, la division de l’Afrique.

Lors de ce premier sommet, les interlocuteurs ne se trouvaient pas une fois de plus sur la même longueur d’ondes à propos de sujets tels que les sanctions renforcées de l’Europe contre Harare et la demande de Moreno Ocampo, procureur de la CPI, de lancer un mandat d’arrêt contre El-Béchir, le président soudanais. Une chose est certaine, ce sommet Union européenne-Afrique du Sud constitue une lueur d’espoir pour le continent qui peine toujours à trouver ses marques.

Par Morin YAMONGBE

Le Pays

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