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Côte d’Ivoire : Dans les "starting- blocks"

Publié le vendredi 25 juillet 2008 à 11h22min

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Le président ivoirien, Laurent Koudou Gbagbo, s’apprête à effectuer une visite officielle au Burkina Faso au moment où la précampagne pour l’élection présidentielle du 30 novembre prochain est véritablement lancée sur fond de potentiel remaniement. Prenant prétexte des manifestations et de la grève générale consécutive à la flambée des prix, certains partis politiques s’en sont pris violemment au chef de l’Etat et à son gouvernement traités de "corrompus" et de "laxistes" dans la gestion de cette crise socioéconomique.

Certains ont même poussé le bouchon plus loin en traitant Gbagbo "d’anti-démocrate", au motif qu’il aurait "verrouillé" la presse, ne laissant le champ libre qu’à ses affidés qui "djafoulent" ainsi à longueur de journée dans les médias. C’est le règne de la "pensée unique" et de "l’impunité" face aux crimes économiques, se sont insurgés les médias réputés proches de l’opposition. Face à cette bronca généralisée, le président Gbagbo, "vieux loup" politique blanchi sous le harnais, ne s’est guère laissé impressionner. "Qui ne connaît pas qui dans ce pays ?", a-t-il dit à ses militants de Vavoua dans une salle préalablement "chauffée" par sa garde rapprochée. "Laissez-les courir dans le noir et parler," a-t-il ajouté, tout en soulignant que lorsque le moment sera venu, lui aussi parlera pour confondre ces tartufes. "Ils se proclament démocrates alors qu’ils étaient les chantres du parti unique il n’y a guère longtemps".

Et puis, "qui plus qu’eux a dilapidé les fonds de l’Etat et brimé les opposants," s’est-il interrogé. C’est dire si la campagne promet d’être chaude, d’autant que la crise sociopolitique de septembre 2002 à décembre 2006, a redessiné l’échiquier politique ivoirien avec des alliances a priori contre-nature. Ce qui rentre dans l’ordre normal des choses par contre, c’est cette visite du président ivoirien à Ouagadougou en dépit des soubresauts qui ont caractérisé les relations entre les deux pays au cours de la dernière décennie.

L’Accord politique de Ouagadougou est bien sûr passé par là, mais, au-delà dudit, les amis de vingt ans que sont Gbagbo et Compaoré ne pouvaient rester éternellement fâchés. C’est dans les grandes amitiés que naissent les grandes colères, celles-ci cédant bien souvent la place aux réconciliations spectaculaires. Gbagbo vient donc chez son "ami" Compaoré avec certainement des mots de remerciements à la bouche pour la paix et la quiétude sociales retrouvées grâce à son action.

Avec aussi un discours plus pragmatique qui va prôner la réactivation de la commission mixte ivoiro-burkinabè pour "booster" la coopération multiseculaire et inéluctable qui a toujours existé entre les deux pays. On parlerait presque de voyage initiatique, le président ivoirien effectuant sa première visite officielle à Ouagadougou. Mais, au regard du commerce politique et économique et des liens particuliers qui unissent les deux hommes d’Etat, on dira simplement qu’il s’agit d’un juste retour des choses. "A kwaba nana Gbagbo".

Boubakar SY
magnansy@yahoo.fr

Sidwaya

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