LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Signature du MCC à Washington : "Le Burkina Faso est à la bonne école", selon Jean-Baptiste Compaoré, ministre de l’Economie et des Finances

Publié le jeudi 24 juillet 2008 à 12h06min

PARTAGER :                          

Présents à Washington dans le cadre de la signature du Millenium Challenge Corporation (MCC), les ministres Hyppolite Lingani, Jean-Baptiste Compaoré et Laurent Sédégo nous donnent leurs sentiments sur ce programme qui va changer durablement les conditions de vie des Burkinabè.

Jean-Baptiste Compaoré, ministre de l’Economie et des Finances :

Le Burkina Faso a été admis au MCC en raison des vertus de travail, d’anticipation qu’il cultive. Avec la forte implication du président du Faso et du Premier ministre, l’équipe du Burkina a été rapidement mise sur pied pour travailler avec le partenaire américain. Pendant deux ans nous avons travaillé, et, nous avons été reconnus comme ayant été tellement proactifs que nous avons rattrapé d’autres Etats qui nous avaient devancés. Nous sommes contents de recevoir un apport aussi important sous forme de don et nous
avons travaillé par anticipation pour que ces fonds soient bien gérés. L’idée c’est de faire en sorte que les standards que nous utilisons soit pour le décaissement des projets, le suivi-évaluation, l’appréciation des marchés publics deviennent notre lot quotidien, à telle enseigne que nous n’ayons plus besoin de cellules particulières pour le faire. Nous avons beaucoup appris avec la Banque mondiale et les Américains et nous sommes en mesure d’accélérer le processus.

C’est dans ce sens que la relecture des marchés publics est venue avec l’installation de l’autorité pour le suivi de la réglementation des marchés publics. Nous serons plus rapide et plus énergique dans les décisions. Le Burkina est donc à une bonne école.

Hyppolite Lingani, ministre des Infrastructures et du Désenclavement :

Le MCC va permettre le bitumage de la route Dédougou-Nouna-Djibasso frontière du Mali (145 km) ; Sabou-Koudougou-Didyr (76km) et enfin de l’axe Banfora-Sindou. En tout, nous aurons 271 km de routes bitumées. Il y a aussi un volet de construction de pistes rurales comprenant 151 km dans les provinces de la Léraba, du Kénédougou et de la Comoé. Nous avons aussi 30 km qui seront pris en charge par le budget de l’Etat dans la province du Sourou. Il y a un autre volet concernant l’entretien périodique, principalement axé sur les routes en terre

Certaines routes sont arrivées à un niveau d’usure au point que l’entretien courant ne suffit plus. Nous avons un retard de plus de 4 000 km dans ce domaine. Les Américains vont nous aider à planifier les interventions dans ce domaine pour que nous puissions rattraper notre retard dans une période assez brève. C’est ce que l’on a appelé fonds incitatif d’entretien périodique qui sera alimenté par le Burkina et par les Etats-Unis. Le troisième aspect concerne l’assistance technique. Il s’agira de faire en sorte que les ressources humaines qui vont suivre ces réalisations soient au top niveau du point de la formation technique et de la gestion des fonds.

Toutes les administrations routières du Burkina bénéficieront de cette formation. Je dois préciser que le bitumage des voies est ouvert à toutes les entreprises. Du reste, cette compétition nous permettra d’avoir des ouvrages de bonne qualité au moindre coût. Concernant les pistes rurales les petites et moyennes entreprises seront prioritaires. On peut s’attendre à des bitumes de haute qualité puisque le coût du kilomètre avoisine les 200 millions FCFA. Les études que nous avons faites seront reprises par les bureaux d’études américains et le contrôle des travaux effectué par une maîtrise d’ouvrage délégué avec un bureau d’étude aidé par l’administration. Les travaux vont démarrer courant juin 2010 avec le tronçon Dédougou-Nouna-Djibasso frontière du Mali et les deux autres en 2011. Nous aurons 85 milliards de FCFA qui vont revenir aux routes.

Laurent Sédégo, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques :

Le MCC va concerner notre département à travers deux volets. Il y a d’abord la sécurité foncière (ndlr : un coût de 60 millions de dollars US) qui va embrasser trois aspects. Le premier va nous permettre d’achever les processus d’élaboration de la loi et asseoir les bases d’une bonne communication pour permettre à l’ensemble de la population de comprendre les rouages de cette loi.

Le deuxième aspect c’est de renforcer la capacité du gouvernement à délivrer les
actes en faisant en sorte que dans le milieu rural, tous les actes en matière de sécurisation foncière soient suivis. Le troisième aspect lui, va nous permettre de mettre en place des maisons-test au sein de certaines communes rurales pour faire en sorte que l’on prenne l’habitude de délivrer ces actes. Nous allons le faire dans un premier temps, dans 47 communes rurales.

Il y a ensuite la diversification et le renforcement de notre capacité à produire à travers trois aspects. Le premier c’est de nous permettre de renforcer notre capacité d’une meilleure gestion intégrée des ressources en eau dans le bassin de la Comoé et au niveau du Sourou.

Le deuxième aspect a trait à la production, parce que dans le village de Dougoumana (ndlr : au Sourou) on aura 2000 hectares de terre aménagés en maîtrise totale de l’eau. Nous pourrons y faire de la culture irriguée et diversifier ainsi notre production. Enfin le troisième aspect permettra de donner du crédit rural. En tout, 142 millions de dollars seront consacrés à ce deuxième volet qui va accroître les capacités du monde rural à renforcer notre économie nationale. C’est aussi une opportunité pour combattre la crise alimentaire dans notre pays.

Propos recueillis à Washington par Boubakar SY

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique