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CDP : Ces refondateurs là...

Publié le mercredi 23 juillet 2008 à 12h46min

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René Emile Kaboré

Alors que l’on croyait que la sortie musclée du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) les renverrait dans les cordes pour de bon, les refondateurs sont revenus à la charge avec des griefs encore plus musclés contre leur parti et dont le moins que l’on puisse en dire est qu’à défaut de les partager, on peut leur reconnaître quelque pertinence.

Sur la première pomme de discorde, point n’est besoin d’être refondateur, pour constater que le parti majoritaire a laissé le Collectif gérer la crise de 1999 à sa main avec les conséquences dommageables que cela a pu avoir. Non seulement sur le moral de ses militants (Blaise Compaoré en tête) mais aussi sur la justice burkinabè fortement décrédibilisée, alors qu’elle ne disposait pas d’éléments matériels pour trancher cette affaire.

C’est que l’opinion avait été fortement conditionnée par les "djafoul" du Collectif au point qu’il lui a manqué de discernement pour comprendre que le vocable "suspects sérieux" n’avait aucune valeur juridique et qu’il fallait un argumentaire beaucoup plus précis et concordant pour que la justice puisse trancher en toute équité. Blaise Compaoré, qui était la cible de toutes les flèches, a dû se sentir bien seul. Nous passons outre les autres griefs (quoique celui fait sur la gestion de la crise ivoirienne mérite quelque attention) faits au CDP pour nous attarder sur la gestion d’une crise, celle consécutive à la vie chère à propos de laquelle nous avons dit dans cette même rubrique, que le CDP la gérait "mollement".

Il faut en effet convenir avec les refondateurs que mis à part les travaux diligentés par l’Assemblée nationale à travers des commissions ad hoc, on n’a pas senti le parti majoritaire "bouger" sur la question et être une force de proposition. "Une léthargie intellectuelle" (dixit les refondateurs) incompréhensible, surtout que le parti "regroupe le plus grand nombre d’intellectuels, de penseurs, d’économistes, de sociologues" (opcit). Il se repose la question du militantisme véritable pour un parti qui a lui-même reconnu son absence comme une de ses "plaies" lors de son dernier congrès ordinaire.

L’exposé des motifs des refondateurs nous ayant montré que toutes leurs "thèses" n’ont rien à voir avec une question "ventrale", il importerait peut-être que le CDP, à défaut de reconsidérer sa position à leur égard, appréhende leurs critiques de manière froide et raisonnée pour les transformer en propositions constructives. C’est vrai que le "surgissement" des refondateurs à un moment où d’autres refondateurs issus du camp d’en face criaient à la "déliquescence générale" (sic) peut faire penser à une collusion, mais, en politique comme ailleurs, "rien ne se perd, tout se transforme". Le CDP a l’occasion d’effectuer une mue salvatrice.

Boubakar SY
magnansy@yahoo.fr

Sidwaya

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