LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Procès Joanny Ouédraogo contre l’Indépendant : La constitution de la partie civile, déclarée irrecevable

Publié le mercredi 23 juillet 2008 à 11h57min

PARTAGER :                          

Le procès opposant le premier adjoint au maire de Boulmiougou, Joanny Ouédraogo à notre confrère l’Indépendant pour diffamation, a rendu son verdict, hier 21 juillet 2008. Le tribunal a jugé la constitution de la partie civile irrecevable pour vice de forme.
Débuté le 21 juin 2008, renvoyé au 14 juillet dernier, c’est finalement hier 21 juillet, que le procès opposant Joanny Ouédraogo, premier adjoint au maire de Boulmiougou, à l’hebdomadaire l’Indépendant pour diffamation, a rendu son verdict.

Le Tribunal de grande instance, statuant publiquement, contradictoirement et en premier ressort, a déclaré irrecevable la constitution de la partie civile, pour vice de forme. Celle-ci a décidé de faire appel estimant que le jugement n’est pas rentré dans le fond et n’a pris en compte que la forme.

Le premier adjoint au maire de Boulmiougou a assigné notre confrère en justice, suite à une série d’articles de l’Indépendant, paru dans sa livraison n°760 du 10 avril 2008.
Dans ces "papiers", le premier adjoint est cité dans une affaire de gestion de 100 parcelles, dans le village de Zagtouli, dans l’arrondissement de Boulmiougou. Se sentant diffamé par le traitement de l’information, le premier adjoint au maire de Boulmiougou a assigné notre confrère en justice avec à la clé, ce premier verdict.

Gabriel SAMA
Aminata KABORE
(Stagiaire)


A l’issue du verdict, partie civile et accusé ont dit…

Joanny Ouédraogo, 1er adjoint au maire de Boulmiougou, plaignant :

Par rapport au verdict, il est question de vice de forme. Mais nous allons faire appel.
Nous estimons que l’Indépendant nous a diffamé et nous allons faire appel. Si vous lisez le contenu de l’article, vous vous rendez compte que la diffamation y est claire.
L’Indépendant m’a accusé d’une mauvaise gestion de 100 parcelles, que gérait précédemment le défunt délégué de Zagtouli, Jean Ouédraogo, décédé en 2000. Alors que je ne suis conseiller municipal que depuis 2006. On m’impute donc une affaire, d’il y a 6 ans et dont je ne suis pas responsable.

Me Zaliatou Aouba, avocat de la partie civile :
Je n’ai pas de commentaires particuliers à faire en pareille circonstance. Le tribunal correctionnel a déclaré la nullité de l’acte de l’huissier et nous allons utiliser les recours légaux. Je vais discuter avec mon client et nous allons faire appel. Le tribunal n’est pas allé au fond et s’est cantonné sur la forme. Lors des débats, on a noté qu’il y a eu beaucoup de difficultés concernant le dossier.

Basile Baloum, directeur de publication de l’Indépendant :

Le tribunal a déclaré irrecevable la constitution de la partie civile et les exceptions soulevées par notre conseil (Etude de Me Prosper Farama) ont été acceptées. Le journal sort donc blanchi.

Il s’agit d’un 3e article publié dans l’Indépendant, n°760 du 1er avril 2008, sur les lotissements dans l’arrondissement de Boulmiougou, précisément dans le village de Zagtouli. Nous avions écrit qu’à la mort du délégué de Zagtouli, il y avait 100 parcelles en reste. Et nous avions dit que M. Joanny Ouédraogo qui devrait reprendre la relève, devait s’occuper de ces choses. Mais, jusqu’à présent, il y a toujours des problèmes de lotissement à Zagtouli. M. Ouédraogo a estimé qu’on l’a diffamé en accolant son nom à l’affaire des 100 parcelles et nous a traîné en justice. Joanny Ouédraogo a soutenu devant le tribunal qu’il n’y avait pas de problème de lotissement à Zagtouli. Ce qui est contradictoire à l’affirmation de son grand-frère, le chef de Zagtouli, Naba Saga, qui a dit que les problèmes de lotissement ont été multipliés par trois.

Dans son intimité, l’Indépendant n’a jamais douté de la justice de ce pays. Au cours du procès, j’ai affirmé que nous n’avions nulle intention de diffamer, de séparer ou de diviser qui que ce soit.

C’est dommage que l’Indépendant soit toujours traîné en justice. Je dirais à tous ceux qui pensent que c’est par ces méthodes que l’on peut réduire l’Indépendant au silence, se trompent. Si vous êtes un homme public ayant des responsabilités au niveau de l’Etat ou de la collectivité, vos actes rentrent dans le domaine public. Et si l’Indépendant est au courant de magouilles, il rendra compte.

Propos recueillis par Gabriel SAMA
Aminata KABORE
(Stagiaire)

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique