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Plates-formes multifonctionnelles de lutte contre la pauvreté : Les femmes de Boura font de bonnes affaires

Publié le jeudi 17 juillet 2008 à 11h32min

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Le représentant-résident du PNUD, coordonnateur du système des Nations unies au Burkina Faso, Babacar Cissé, a effectué une visite de la plate-forme multifonctionnelle de lutte contre la pauvreté de Boura (dans la province de Sissili), entreprise de services énergétiques gérée par les femmes de la localité, le 15 juillet 2008.

Boura, située à environ 215 km au Sud de Ouagadougou, est une zone à forte potentialité de production et de transformation du beurre de karité. En cela, la Plate-forme multifoctionnelle (PTF) pour la lutte contre la pauvreté, l’infrastructure énergétique comprenant un concasseur pour karité, un broyeur, un décortiqueur, multi-
céréales, un moulin à meules), installée seulement en avril 2008, a permis d’alléger énormément les tâches des femmes de Boura, dans la production du beurre de karité et le décorticage du riz, la transformation des céréales... De l’avis de Aïcha Bassolé, représentante du comité féminin de gestion de la PTF, l’avènement de l’infrastructure de services énergétiques, éloigne progressivement le spectre de la pauvreté, qui a un visage féminin.

En seulement 21 jours, (du 9 au 30 juin 2008) la commercialisation du beurre de karité, du riz, et des autres activités telles la mouture de céréales et la charge de batterie (la PTF fournit aussi de l’énergie électrique) ont engendré pour le comité féminin de gestion une recette d’environ de 230 000 F CFA, avec une bénéfice 78 000 F CFA.
Avec ces revenus, les femmes, a confié Aïcha Bassavé, s’occupent mieux de la scolarité et de la santé de leurs enfants. Et le temps libéré, avec l’allègement des tâches ménagères due à la PTF, leur permet de mieux s’occuper de leur foyer.

Le représentant-résident du PNUD, coordonnateur du système des Nations unies, Babacar Cissé accompagné de la directrice des pays du PNUD, Mme Ruby Landhu Rayon, s’est dit impressionné par les prouesses de la PTF, nouvelle configuration de Boura et des performances réalisées par le Comité féminin de gestion lors de la visite effectuée le 15 juillet dernier. Le PNUD, étant l’un des partenaires importants dans l’implantation des PTF, au Burkina, Babacar Cissé s’est réjoui de ce que la PTF, contribue grandement à l’amélioration des conditions de vie des populations de Boura.

Pour que l’impact du développement local soit davantage visible, le représentant-résident du PNUD est plutôt favorable, à une synergie d’action entre les différents composantes du système des Nations unies, partout où sont implantées des PTF. "J’aurais aimé qu’en matière d’éducation, l’UNICEF intervienne à Boura, et que dans le domaine de l’appui à la planification familiale, l’UNFFA soit visible dans la même zone. Il en serait de même de l’OMS pour les soins de santé primaire et la FAO, pour les semences et les engrais etc.", a indiqué en substance, Babacar Cissé.
Au regard de l’utilité de la PTF, pour le monde rural, empêtré dans le cercle vicieux de "la pauvreté énergétique et pauvreté monétaire", le gouvernement burkinabè, à travers le ministère de l’Economie et des Finances, a mis en place le programme national PTF, depuis 2004.

Des 400 PTF que le programme devait implanter en cinq ans (2004-2009) dans les régions de l’Est, du Centre-Est de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Ouest et du Nord, seulement 200 sont effectives. Et leur nombre pourrait atteindre 264 d’ici à la fin décembre 2008. Ce retard s’explique en partie par le manque de moyens. Mais Adama Rouamba, le coordonnateur national du programme PTF, se veut confiant. M. Rouamba a indiqué que des motifs de satisfaction existent dans la mesure où 164 PTF ont été implantées au cours de la seule année 2008. De plus, depuis juin 2008, le programme est désormais présent dans les régions des Hauts-Bassins et des Cascades.
Mais, des défis restent à relever. Il s’agit entre autres, de la mobilisation de financements conséquents pour la vulgarisation des PTF, leur ancrage dans la décentralisation. Outre l’Etat burkinabè et le PNUD, le programme PTF est soutenu notamment par la Fondation Shell, la coopération luxembourgeoise, la Fondation Bill et Melinda Gates.

Gabriel SAMA

Sidwaya

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