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Sanctions avortées contre le Zimbabwé : Un répit pour les protagonistes

Publié le mardi 15 juillet 2008 à 16h58min

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Le Zimbabwe est un peu à l’image de son président : un dur à cuir, un sujet à polémique. Robert Mugabe et son pays suscitent à la fois inimitié et sympathie, réprobation et approbation. La conséquence de ces sentiments et avis contraires sur le père de l’indépendance et son pays est la difficulté, voire l’impossibilité de leur imposer des sanctions, de les mettre au ban de la communauté internationale.

La preuve vient d’être donnée récemment aux Nations unies avec les vetos des Russes et des Chinois aux sanctions que le Conseil de sécurité voulait voter contre les dirigeants de Harare, à l’initiative des Britanniques, farouches adversaires du régime de l’ancienne Rhodésie, et des Américains.

Ainsi, Mugabe et les siens ne verront pas leurs avoirs à l’étranger gelés ou leurs déplacements hors des frontières nationales extrêmement limités. Même à l’ONU, on n’arrive pas à s’accorder les vues sur la situation au Zimbabwe. Voilà de quoi conforter Mugabe dans sa thèse du complot ourdi notamment par l’ancien colon britannique pour déstabiliser son pays. Une entreprise pour laquelle, et selon Harare, le colonisateur utilise l’opposition politique. Toutefois, Mugabe ne devrait pas pavoiser face à cette difficulté à infliger des sanctions à son régime. Il ne devrait pas se considérer comme le grand vainqueur du bras de fer qu’il dit mener avec l’ancienne colonie et rompre le dialogue entamé en Afrique du Sud.

De son côté, l’opposant Morgan Tsvangirai ne devrait pas non plus être obsédé par les sanctions contre le régime. Il ne devrait pas raidir la nuque après les veto des deux puissances. A y voir de près, l’avortement des sanctions - certains parleront d’ajournement vu que les initiateurs entendent bien revenir à la charge - sonne comme un répit. Cela doit donc être perçu, par les protagonistes de la crise, comme du temps qui leur est laissé pour une conduite sereine des négociations en vue de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale comme l’a recommandé l’Union africaine lors de son dernier sommet à Sharm El Sheikh en Egypte. Décidément, la situation au Zimbabwe semble être préoccupante du fait que l’ONU marche pratiquement dans les plates-bandes de l’UA. En effet, l’ONU tente de privilégier les sanctions alors que l’UA a mis en avant le dialogue en demandant aux protagonistes de s’entendre pour former un gouvernement d’union nationale. On n’est pas loin de penser à une dualité, une dichotomie entre l’organisation mondiale et celle africaine.

Par Séni DABO

Le Pays

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