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L’Alliance des forces progressistes (AFP) : Le Burkina Faso vers la dérive

Publié le mardi 15 juillet 2008 à 17h02min

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Dans une déclaration parvenue à notre, l’Alliance des forces progressistes (AFP) interpelle les dirigeants du Burkina Faso afin qu’ils préservent le pays de la dérive. Nous vous invitons à lire l’intégralité de la déclaration.

De 1914 à 1918, le continent africain a souffert dans sa propre chaire de la première guerre mondiale. L’ignorance de ses fils a aussi été une des causes de cette souffrance. Jusqu’en 1939 lorsque la seconde guerre mondiale éclate pour d’avantage traumatiser les peuples africains à travers leur soutien à la métropole. Tout a conduit les braves fils de l’Afrique à s’organiser en des mouvements d’émancipation tel que les syndicats et les partis politiques, dans le but de mener la lutte pour se libérer du joug colonial.
De 1958 à 1965, beaucoup de pays du continent ont accédé à l’indépendance, grâce à la bravoure, à l’abnégation et au dévouement des élites. Mais depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso, malgré sa continentalité et autres facteurs sociaux ne favorisant pas son développement socioéconomique, a su maintenir toujours la cohésion sociale grâce à son intégrité, sa fraternité et son hospitalité.

En effet, il convient d’interpeller les dirigeants de ce pays de sa chute qui profile à l’horizon à travers la question quota obligatoire de 30% de femmes aux élections législatives. Pourquoi alors seulement aux élections législatives et locales et non pas aussi aux élections présidentielles.

Comme ça, chaque parti serait tenu de présenter une femme aux élections présidentielles et on serait certain d’avoir une femme présidente au Burkina-Faso si l’on pense que les femmes représentent 52% de la population burkinabè, qu’elles sont marginalisées parce qu’on ne les voient pas dans les sphères dirigeantes. L’Alliance des forces progressistes (AFP) pense que cela est absurde. Nous devons combattre le mal à ses racines. C’est-à dire lutter contre l’analphabétisme, lutter pour la scolarisation des filles, donc bouter l’ignorance au delà de nos frontières. Nous pensons que c’est la seule alternative de sortie.

Revoyons par exemple le taux de scolarisation des filles des années 1980 pour mesurer le nombre d’intellectuelles femmes que le pays peut avoir aujourd’hui, avec les difficultés multiples que les filles ont dans leurs études. Cela signifie que le Burkina Faso a 52% des intellectuelles Burkinabè. Nous respectons les femmes, nous les aimons. Elles sont bâtisseurs de toute nation puisqu’elles sont nos mères. Aucune personne au monde ne peut défier la femme si elle est consciente.

Ne nous cachons pas derrière des financements occultes pour oublier l’avenir de notre chère patrie le Burkina Faso. Ces financiers ne le font pas dans l’optique d’enraciner la démocratie dans notre pays. Ils financent dans leur propre intérêt. C’est une forme de colonisation.

C’est préparer le Burkina Faso à long terme à ne dépendre que d’eux, à n’avoir jamais une politique stable, en un mot, ils veulent avoir toujours l’œil et la main sur la politique interne du pays. Tel est l’objectif de ces financements fallacieux.
Notre pays a des priorités : la lutte contre la vie chère, contre la corruption, la fraude, le banditisme. Par contre, les Burkinabè doivent lutter pour l’autosuffisance alimentaire, la santé pour tous, la scolarité des enfants à travers des plans quinquennaux.

La recherche de la qualité dans la quantité risque fort d’entraîner l’émergence de la médiocrité dans la sphère dirigeante de notre pays. Pour preuve, retenons le PDDEB (Plan décennal de développement de l’enseignement de base) qui est défendu corps et âmes, par les politiques, a sacrifier la qualité de l’enseignement au profit de la quantité, engendré la culture de la médiocrité au profit des résultats quantitatifs hallucinants. L’exemple du Programme d’ajustement structurel (PAS) au Burkina Faso est une parfaite illustration pour avoir occasionné des milliers de misérables et de chômeurs. Le cas présent de quota de 30% obligatoire de femmes à imposer aux partis politiques dans les élections législatives locales est plus dangereux non pas pour les politiques mais pour le développement socioéconomique de notre pays.
Pour l’Alliance des forces

progressistes (A.F.P.)
Le Président S. Inoussa KABORE

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