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CPI : Le Soudanais Omar Al-Bachir n’a rien à craindre

Publié le lundi 14 juillet 2008 à 13h02min

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La Cour pénale internationale (CPI) fait trembler le président soudanais, Omar Al-Bachir et ses partisans. Des sources concordantes annoncent que le procureur en chef de ladite Cour, Luis Moreno-Ocampo s’apprêterait à déposer, lundi 14 juillet 2008, un mandat d’arrêt contre Omar Al-Bachir pour génocide et crimes contre l’humanité au Darfour.

Selon des informations, Luis Moreno-Ocampo devrait présenter aux juges de la CPI, "des preuves sur les crimes commis dans l’ensemble du Darfour (Ouest du Soudan) ces cinq dernières années" et chercher à inculper un ou plusieurs individus dont le président Al Bachir en personne. Comme il fallait s’y attendre, la décision de la CPI a provoqué une levée de boucliers. Le Soudan, notamment les partisans du président, ont répondu sur un ton menaçant à l’annonce de la nouvelle, qu’ils résisteront par tous les moyens à leur disposition. "Si vous inculpez un chef d’Etat, pouvez-vous contrôler les réactions du peuple et du pays ?

Les gens réagiront par la colère et l’ONU a la responsabilité d’arrêter l’aventure de cet homme (M. Ocampo) et devrait faire attention au processus de paix et à la sécurité de sa présence au Soudan", prévient l’ambassadeur du Soudan à l’ONU, Abdalmahmoud Abdalhalim Mohammad. En tous les cas, même si la décision de la CPI semble tomber au mauvais moment, elle a le mérite de lutter contre l’impunité au haut lieu. L’ONU pour sa part, prend les menaces au sérieux, vu qu’une attaque le 8 juillet dernier, a fait sept morts parmi les hommes de la force conjointe de l’ONU et de l’Union africaine. Déjà, les tractations diplomatiques sont en cours et le Soudan a demandé la tenue d’une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe avant la possible inculpation du président Omar Al-Bachir. Mais de quoi Omar Al-Bachir a-t-il peur ? La CPI est-elle si puissante et indépendante pour inquiéter voire faire arrêter le président soudanais ?

A regarder de près, Omar Al-Bachir ne devrait rien craindre. A l’image du Zimbabwéen Mugabé protégé par les vetos de la Chine et de la Russie, il apparaît que le président soudanais trouvera un bouclier "nucléaire" pour sa protection. Déjà, l’ambassadeur de la Chine à l’ONU, Wang Gunajia s’est dit "très inquiet" de la demande du mandat d’arrêt contre M. Al-Bachir, qui pourrait, selon lui, "mettre en péril le processus de paix". Dans la même dynamique, Zhon Yong Kang, membre du comité permanent du bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois a hautement salué les efforts du Soudan pour résoudre la question du Darfour, disant que la Chine continuera de travailler avec la communauté internationale afin de résoudre de façon appropriée, la question au plus tôt. Omar Al-Bachir peut alors dormir tranquillement. Au cours d’une réunion organisée sur ce thème entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, la Chine et la Russie ont évoqué la possibilité pour le Conseil de voter une résolution pour geler provisoirement l’enquête contre le dirigeant soudanais, en utilisant l’article 16 des statuts de la CPI.

Le combat de Luis Moreno-Ocampo est de longue date. Il avait fait savoir qu’il voulait s’attaquer aux responsables du gouvernement soudanais, estimant que "la totalité de l’appareil d’Etat" était impliqué dans les crimes contre l’humanité au Darfour où quelque 300 000 personnes sont mortes depuis 2003 et où les milices janjawid sèment la terreur. Mais tant que Omar Al-Bachir aura le soutien de la Chine qui a un droit de veto, Luis Moreno-Ocampo et sa CPI perdent leur temps.

Ali TRAORE (traore-ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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