LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Editorial : L’administration sous une gestion de rigueur

Publié le lundi 14 juillet 2008 à 13h45min

PARTAGER :                          

Tertius Zongo

Petit à petit, les structures et les mesures destinées à mettre en œuvre la bonne gouvernance et à prendre en charge spécifiquement la vie chère, se mettent en place, dans l’objectif d’assurer aux Burkinabè le mieux-être et d’offrir de meilleurs services à tous.

L’administration se met donc sous une gestion de rigueur, sous la pression de la crise internationale et de l’opinion, pour gagner en efficacité et en transparence. Il a fallu un an de round d’observation au gouvernement du Premier ministre Tertius Zongo, installé le 10 juin 2007, pour prendre la mesure des défis à relever et pour trouver la thérapeutique appropriée et adaptée au contexte.

Après la création de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et la prestation de serment suivie de l’installation le 9 juin dernier, du contrôleur général d’Etat qui apparaît comme le sommet de l’édifice institutionnel chargé de veiller à l’efficacité et à la moralité du service public, d’autres structures spécifiques de régulation et de suivi ont été mises en place. Il s’agit notamment de la création du Comité de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre des mesures de maitrise de la consommation d’eau, d’électricité et de téléphone de l’administration par le conseil des ministres du 16 juin 2008. Cette structure, faut-il le rappeler, a pour mission de prévenir les gaspillages dans l’administration. Il s’agit également de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARPM) dont les membres ont été installés le 1er juillet dernier par le Premier ministre.

Avec la Cour des comptes, institution supérieure de contrôle des finances publiques, l’Inspection générale des finances, l’Inspection générale des affaires économiques ainsi que les inspections techniques des ministères, le fonctionnement de l’administration est fortement bien balisé. La transparence, la lutte contre la fraude et la corruption devraient dès lors, garantir une meilleure gouvernance économique et sociale dans notre pays.
« Trop de précaution nuit », dit-on. Faut-il craindre qu’une rigueur extrême dans l’application des nouvelles mesures entraine des dysfonctionnements ? Summum jus, summa injuria, autrement dit, comble de justice, comble d’injustice. Cet adage latin qu’aimait à citer Cicéron signifie qu’on commet souvent des injustices par une application trop rigoureuse de la loi. Tel ne semble pas être le cas pour le moment dans notre pays.

Après une assez longue période de permissivité qui a engendré les dérives qu’on connaît, la loi devrait être appliquée dans toute sa rigueur, quitte à apporter des corrections au fur et à mesure, s’il y a lieu.

La règle de droit ayant une portée générale, il importe cependant d’étendre la rigueur de la loi à l’ensemble des couches sociales. La société civile, politique et économique et l’administration étant en interaction et s’interpénétrant, il est évident que des zones de non-droit dans une des sphères de la société seront de nature à annihiler ou, en tout cas, à atténuer la portée de la réglementation là où elle est appliquée. En obtenant le 1er juillet dernier un financement de 490 millions de francs CFA pour son plan stratégique 2008-2012 avec ses partenaires techniques et financiers, le Réseau national de lutte anti- corruption (REN-LAC), une structure de la société civile, devrait apporter sa pierre à cette quête de transparence.

Dans ce contexte de vie chère où les besoins sont immenses et les exigences pressentes, les mesures de rigueur ne viendront cependant pas résoudre comme d’un coup de baguette magique, toutes les difficultés. Loin d’être une panacée, l’application de la réglementation traduit plutôt la volonté des autorités de donner des gages de bonne volonté aux populations et de mettre la bonne gouvernance au service du développement.

Sur ce point, l’exécutif met les bouchées doubles pour apporter les moyens nécessaires à l’essor économique et social de notre pays. La semaine dernière, le Burkina Faso a signé avec la Banque mondiale trois accords de financement de 100 millions de dollars pour trois secteurs prioritaires. Aujourd’hui même, c’est le président du Faso en personne qui est à Washington dans la capitale américaine, pour assister à la signature avec les autorités de ce pays, du Millénium challenge corporation (MCC). Ce programme d’aide initié en 2004 par le président américain George W. Bush permettra à notre pays de bénéficier pendant cinq ans, d’une enveloppe de plus de 204 milliards de F CFA pour le financement du secteur rural, des infrastructures routières et de l’éducation. Au fur et à mesure, chaque secteur prioritaire aura sa part du gâteau national.

L’impatience et la colère dans ces conditions peuvent être mauvaises conseillères et créer plus de problèmes qu’elles n’en résolvent. Le cas de l’Université de Ouagadougou est illustratif à cet égard. Si le 3 avril dernier, le Premier ministre en personne, a arpenté les rues du campus et déjeuné au restaurant universitaire avec les étudiants ce jour-là, c’est un signe fort qui montre que les problèmes de l’université sont connus et pris en compte au plus haut niveau. S’il n’y a pas d’autres mobiles sous-jacents, le blocage actuel de l’université est tout simplement regrettable, surtout que les étudiants exigent entres autres, le traitement diligent de leurs deux plateformes revendicatives comme conditions à la reprise des cours.

Par Jean-Paul KONSEIBO

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique