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Journé mondiale du réfugié : Du malaise à dormir sur la natte d’autrui

Publié le lundi 21 juin 2004 à 06h39min

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Le monde entier a commémoré le 20 juin 2004, la Journée mondiale du réfugié. Instituée par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies en sa séance du 4 décembre 2000, cette année, la journée avait pour thème : "Trouver un chez- soi".

Le Haut-commissariat des réfugiés (HCR) a toujours eu pour mission de protéger les réfugiés. Son objectif a été, à terme, de faciliter la mise en œuvre de solutions durables, qui permettraient aux réfugiés de se passer de son aide et de celle du pays d’accueil.

L’idéal serait donc, selon le ministre délégué chargé de l’Intégration régionale, M. Jean de Dieu Somda, de "créer les conditions dans lesquelles le statut de réfugié n’est plus nécessaire, parce que la personne est rentrée chez elle dans de bonnes conditions de sécurité, ou parce qu’elle a réussi à s’intégrer dans un pays d’asile ou encore parce qu’elle s’est réinstallée avec succès dans un pays tiers".

Il ne fait pas bon d’être refugié. Ce statut, contrairement aux apparences parfois trompeuses, n’est pas du tout enviable. Car il n’y a pas quelqu’un qui n’a pas besoin d’un chez soi, d’appartenir à une communauté, à un pays. Pour des millions de réfugiés, et de personnes déplacées à travers le monde, avoir un chez-soi n’est qu’un rêve lointain.

Fuyant les conflits et les persécutions, avec souvent rien d’autre que les vêtements qu’ils portent sur le dos, les réfugiés sont séparés de tout ce qui leur est familier : leur ami, leur travail, leur famille, leur communauté et leur culture. Au regard d’un futur incertain dans une terre inconnue, le sentiment de vide et d’alliénation peut leur devenir insoutenable. Perdre son choix peut donc mener à la perte de son identité.

Au Burkina Faso, les efforts en faveur des réfugiés s’inscrivent dans la logique de cette triptyque voulue par le HCR à savoir l’intégration sur place, le rapatriement consenti, la réinstallation dans un pays tiers ou au Burkina. L’Etat déploie des efforts pour que la jouissance des droits des réfugiés soit effective, mais des difficultés subsistent.

Ces difficultés sont liées à la pauvreté du pays et à l’insuffisance des moyens qui sont mis par la communauté internationale à la disposition du HCR, et à ses partenaires opérationnels, lesquels moyens d’ailleurs se réduisent au fil des ans. Dans son message lu par M. Mamadou Baldé, chargé de la protection des réfugiés de l’Afrique de l’Ouest, le haut-commissaire des réfugiés, M. Ruud Lubbers, reste convaincu qu’il faudra que "Tous les pays d’asile, eux-mêmes souvent démunis et les pays les plus développés, relativement peu nombreux qui offrent la majorité des places à la réinstallation, fassent preuve d’une grande générosité et partagent les responsabilités".

Le HCR considère que la meilleure solution pour les réfugiés serait de rejoindre leur pays d’origine, dès que les conditions sur place le permettent. Mais qu’en est-il des réfugiés qui ne pourront jamais rentrer chez eux ? Deux alternatives sont proposées par le HCR et ses partenaires : soit l’intégration dans le premier pays d’asile, soit si cela n’est pas possible, la réinstallation dans un pays tiers.

Issa K. Barry
L’Observateur

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