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Millenium Challenge Corporation : Blaise Compaoré finalise l’accord à Washington

Publié le lundi 14 juillet 2008 à 13h15min

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Depuis hier dimanche 13 juillet, Blaise Compaoré est l’hôte du président George Bush. Le président du Faso est à Washington dans le cadre de l’accord du Millenium Challenge Corporation (MCC). Après la signature de cet accord entre les plus hautes autorités burkinabè et américaines, ce sera environ 204 milliards qui seront mis à la disposition de notre pays.

En mars 2002, le président George W. Bush annonçait, dans un discours à Monterrey au Mexique, la création d’un vaste projet d’aide aux pays en voie de développement au sein d’une nouvelle agence, le MCC. Cette nouvelle agence, selon le président américain, est destinée à financer des projets dans des pays "qui gouvernent avec justice, qui investissent dans le domaine social et qui encouragent la liberté dans le domaine économique. Cela suppose évidemment que les pays bénéficiaires libéralisent leur économie et s’ouvrent aux investisseurs étrangers". Ces principes édictés donnent bien le ton de cette conditionalité américaine de l’aide au développement.

Un concept qui est loin d’être typiquement américain, puisque, déjà au début des années 1990 dans son fameux discours de la Baule, François Mitterrand proposait de conditionner l’attribution de "l’aide au développpement à la mise en œuvre des réformes démocratiques dans les pays bénéficiaires". Pour John Danilovitch, le directeur général du MCC, son institution n’a pour seule ambition que d’introduire dans certains pays l’idée d’investissement stratégique pour améliorer la productivité agricole, construire des routes, booster l’éducation des filles, etc.

En un mot, comme en mille, il s’agit de réduire la pauvreté à défaut de l’annhiler. Dans le cadre du MCC, le Burkina a jeté son dévolu sur la construction des routes et pistes rurales (148 milliards FCFA), les aménagements agro-sylvo-pastoraux (50 milliards FCFA), la construction d’infrastructures scolaires (12,5 milliards FCFA). Ainsi, ce sont 381 km de voies qui seront bitumés et 260 km de routes aménagés selon les standards de voies en terre.

En termes d’aménagement, nous aurons : Dédougou-Nouna (55 km), Banfora-Sindou (50 km), Réo-Tougan (134 km) qui seront concernés par le premier volet. Concernant le volet agro-sylvo-pastoral, ce sont : les sites de Dougoumana, de Di, de Lery au Sourou et 9 autres villages de la Comoé qui seront aménagés. Quant au volet entrepreneuriat rural, qui se fixe pour objectif de remédier à la faiblesse du financement dans le secteur agricole, il va intéresser les régions des Cascades, du Mouhoun, des Hauts-Bassins et du Sud-Ouest.

D’après le département d’Etat, ce fonds de développement qu’est le MCC fournira des aides aux pays en développement qui auront adopté une politique judicieuse sur les plans politique, économique et social. Ce qui invite naturellement à s’interroger sur les critères choisis par Washington pour sélectionner les pays méritant l’aide états-unienne.
Le premier critère objectif concerne les degrés de richesse (ou de pauvreté) des pays candidats. Aussi faut-il que le revenu moyen annuel par habitant des pays bénéficiaires ne dépasse pas 2 975 dollars. Le second critère est relatif à la vision que l’Oncle Sam a de la "bonne gouvernance", nettement plus subjective tant dans sa définition que dans son appréciation. C’est dans cet ordre d’idée que déjà en 2002, George W. Bush laissait entendre que le MCC récompensera les pays qui mettent fin à la corruption, qui respectent les droits de l’homme, qui instaurent l’Etat de droit et qui libéralisent leur économie.

Et véritablement si les USA ont accepté de délier le cordon de la bourse à hauteur de 204 milliards de nos francs, c’est que le Burkina a conséquemment rempli ces critères. Nous reviendrons plus amplement dans nos prochaines éditions sur ce séjour au pays de l’Oncle Sam du président Blaise Compaoré.

De Washington Boureima Diallo

L’Observateur

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