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Crise ivoirienne : IB s’invite à Ouaga 2000

Publié le vendredi 11 juillet 2008 à 11h46min

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Cluade Sahi

En marge de ce 5e Cadre d’évaluation et d’accompagnement (CEA), deux responsables de l’Union nationale des Ivoiriens du renouveau (UNIR), autrement dit la formation créée par IB, Claude Sahy et Foussoni Coulibaly, ont rencontré la presse. Principal objet de cet échange : la démarcation de l’UNIR de son fondateur, l’ex-sergent IB.

Le fait est suffisamment inédit pour ne pas être souligné : ce jeudi 10 juillet vers 11 heures, alors que nous sommes dans une salle attenante à celle où se déroulent les travaux du CEA, on nous informe qu’un point de presse sera donné incessamment par les "partisans d’IB". Et c’est le colonel Gilbert Diendéré, chef d’état-major particulier, en personne qui s’est chargé d’introduire les deux conférenciers et d’annoncer l’événement.

Sur ces entrefaites, Claude Sahy, ex-porte-parole du sergent rebelle, présentera succinctement le parti, crée le 6 juin 2006 par lui, IB et d’autres camarades. "Nous étions avec IB et partagions avec lui le même idéal... mais à partir du moment où il y a eu certains événements, nous avons clairement signifié qu’un parti n’est pas fait pour perpétrer des coups d’Etat...", a-t-il déclaré.

Celui qui se présente désormais comme le président de l’UNIR fait sans doute allusion au coup d’Etat déjoué par Laurent Gbagbo et dont la responsabilité a été attribuée à IB. Pourquoi cette présence à Ouaga ? N’est-ce pas une récupération par le camp Soro ?

"Nous sommes des responsables légitimes de l’UNIR, et nous avons été invités par le facilitateur du dialogue direct interivoirien en tant qu’observateurs... nous sommes pour les traits d’union, pas d’exclusion. Le dialogue se fait entre deux camps... nous observons, mais sommes contents que les Ivoiriens se parlent à présent...".

La théorie brandie par certains selon laquelle "Tout pour Soro et rien pour IB" n’est-elle pas porteuse de problèmes ? Pour Claude Sahy, l’Accord de Ouaga est la solution à la crise ivoirienne, et l’UNIR "veut accompagner ce qui est porteur de fruits".

Les conférenciers d’hier feront également savoir que lors d’un meeting à Yopougon, il a été signifié à IB de rejoindre les rangs, "nous n’avons jamais nié que nous avons été les compagnons d’IB..." mais à partir du moment où il semble que l’action militaire a pris le pas sur les institutions républicaines, l’UNIR s’en est démarquée, ont réaffirmé en substance les deux responsables du parti.

Pour Claude Sahy, l’UNIR prône une 3e voie pour aider la Côte d’Ivoire à s’en sortir et, pour ce faire, privilégie le dialogue, d’où sa présence à ce 5e CEA, initié par Blaise comme le permettent les dispositions de l’Accord politique.

Dans moins de 5 mois, ce sera la présidentielle, l’UNIR est-elle partante ? Affirmatif, mais "aller aux élections ne veut pas dire que nous présenterons un candidat... il y a déjà trop de candidats". Pendant donc près de 45 mn, ceux qui étaient hier avec IB se sont évertués à démontrer que désormais ils ont pris le large par rapport à leur ancien mentor, et surtout que subrepticement l’UNIR se rapproche du camp Soro.

Car on ne peut jamais oublier que les bisbilles au sein des ex-rebelles opposent, quoi qu’on dise, IB à Soro, le premier étouffant de rage d’avoir été coiffé au poteau par le second qui, avec son sens de la repartie avait répondu un jour en substance que "soit IB n’est pas l’auteur de son bébé, soit il n’est pas assez intelligent pour le garder". Sans commentaire.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur

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