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G8-Afrique : Les promesses n’engagent que ceux qui y croient

Publié le mercredi 9 juillet 2008 à 11h05min

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Les dirigeants du G8 savent faire de belles promesses. Quant au respect des engagements pris, c’est une autre histoire ! Réunis à Toyako (Japon) avec sept Etats africains, les dirigeants des huit premières puissances planétaires ont encore fait des promesses à l’Afrique en matière d’aide au développement. Si seulement toutes ces promesses étaient transformées en actes concrets !

Car, en la matière, c’est la désillusion qui prévaut dans les rangs des pays africains ; même si ceux-ci ne désespèrent toujours pas de voir les pays du G8 respecter leurs engagements pris lors du sommet de Gleneagles (Ecosse) en 2005. Ils avaient promis de doubler leur aide annuelle à l’Afrique en 2010 par rapport à son niveau de 2004 (25 milliards de dollars). Mais, on est encore très loin du compte avec le déblocage de moins d’un quart des 25 milliards de dollars supplémentaires d’aide promis. Tenir de nouvelles promesses, ce n’est pas mal. Mais encore faut-il pouvoir réaliser celles qu’on avait déjà faites. Remonter les bretelles à certains dirigeants africains parce qu’ils ne tiennent pas leurs engagements en matière de gouvernance politique, c’est bien. Etre soi-même un modèle, c’est encore mieux.

Si la promesse est une dette, on peut craindre que les grandes puissances ne puissent pas rembourser entièrement celle qu’elles ont contractée auprès des pays pauvres, à savoir aider ces derniers à sortir du trou.

Le risque est en effet grand de les voir lâcher l’Afrique, celles-ci étant de plus en plus appelées à gérer leurs problèmes domestiques du fait du dérèglement mondial lié notamment à l’envolée des prix pétroliers et des produits alimentaires.

Confrontés eux aussi au phénomène mondial de la vie chère, ces pays industrialisés se cherchent. A tel point qu’ils ont dressé leurs listes de priorités. Rien de surprenant donc qu’ils marquent de moins en moins de sollicitude à l’égard des pays pauvres. Surtout quand le quotidien des Africains a achevé de leur montrer que la perfusion continuelle n’a pas vraiment aidé le continent à prendre son destin en main. Certes, on dira que l’Afrique bouge. Mais à quel rythme ?

En s’engageant à aider l’Afrique, les Etats membres du G8 l’ont-ils vraiment fait par simple devoir de solidarité ? Ou faut-il croire à une mauvaise conscience de l’Occident par rapport à un passé qui n’a pas été totalement conjuré ?

Dans tous les cas, c’est un fait que l’aide au développement va en s’amenuisant. Dans ce cas, que faire ? A ce sujet, la position de José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, n’est pas sans intérêt. Pour lui, "il est temps que nos relations (EU-Afrique) dépassent le schéma anachronique et appauvrissant donateur-bénéficiaire pour passer à une relation adulte, responsable, entre des partenaires qui se respectent et qui font du dialogue politique la base d’un partenariat efficace et concret pour avancer vers les objectifs du Millénaire pour le développement". Un avis que partagent plus d’un car sonnant là comme une invite à plus de responsabilisation et d’appropriation du développement de l’Afrique par ses bénéficiaires.

Autant dire que l’époque où l’Occident passait pour un "distributeur automatique d’argent" est révolue. A l’Afrique d’en prendre acte, de s’adapter à la nouvelle donne et surtout de travailler à son émancipation véritable.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le pays

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