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Déguerpissement autour de Rood Woko : Les commerçants affrontent la police municipale

Publié le mardi 8 juillet 2008 à 12h26min

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Dans la matinée du lundi 7 juillet dernier, il y a eu quelques accrochages entre des éléments de la police municipale et des commerçants installés aux alentours du grand marché de Ouagadougou. Ces affrontements ont eu lieu suite à la volonté des autorités municipales d’appliquer la mesure interdisant l’accès des voies autour du marché aux 4 roues, 2 roues et charrettes.

Des boutiques et des magasins fermés autour du grand marché, des protestations dans un bruit assourdissant par-ci, de chaudes explications de commerçants avec les éléments de la police municipale par-là, une foule visiblement sur les nerfs constituaient le spectacle qui se présentait du côté est de Rood Woko vers 9h30 le lundi 7 juillet dernier. A l’entrée d’une des artères bloquées par des barrières, un agent de la police municipale nous apprend que la situation s’est quelque peu calmée. Aussitôt, un manifestant nous fait savoir que "les policiers ne veulent pas que les voitures et les motos circulent ici, et c’est pourquoi nous ne sommes pas d’accord".

Des manifestants quelque peu remontés échangent avec le directeur de la police municipale, le commissaire Clément Ouongo, et ses hommes qui tentent de les calmer par des explications. La tension monte par moments, et pour les commerçants, les policiers exagèrent, pendant que certains d’entre eux scandent : "Fermez tout, fermez tout !" Pour l’un d’eux, Issouf Ouédraogo, la fermeture des boutiques et magasins vise à montrer qu’ils sont contre la mesure prise par les autorités municipales. Mais , il reconnaît qu’il y a eu auparavant plusieurs sorties de sensibilisation de la police municipale. Issouf Ouédraogo indique que si les voies sont interdites aux usagers, ces derniers ne pourront pas savoir ce qui s’y vend.

Le commissaire Clément Ouongo explique que c’est au lendemain de l’incendie qui a frappé Rood Woko en 2003 que la mairie a pris la décision de rendre piéton, le pourtour du marché. La mesure n’était pas appliquée, parce qu’après l’incendie, les financements n’étaient pas encore disponibles pour la réhabilitation du marché. Cela a contribué à une réinstallation anarchique des commerçants.

A présent que tout est rentré dans l’ordre et que le marché sera bientôt réouvert, les autorités municipales ont décidé d’appliquer la mesure mais après avoir, selon le commissaire Ouongo, entrepris des tournées de sensibilisation auprès de ces commerçants depuis un peu plus d’un mois. Pour le directeur de la police municipale, les commerçants savent qu’ils doivent quitter les lieux, et la commune est prête à les accompagner. Après que les esprits se furent calmés, il a invité les commerçants à une rencontre dans l’après-midi à la Maison des jeunes et de la culture.

Au cours des échanges, le commissaire a fait savoir que leur rôle était d’appliquer la mesure, et les anarchistes ne seront plus acceptés. Ils devront donc revoir avec les services municipaux pour être recasés. "La place n’est pas attribuée à quelqu’un, et il faudra qu’elle reste telle", a indiqué le directeur de la police municipale, avant d’ajouter que celui qui a une autorisation de la mairie verra son problème résolu dans l’immédiat. Malgré tout, les commerçants avouent ne pas être d’accord avec ce qui leur a été dit.

Certains souhaitent que les clients du marché soient sensibilisés sur le fait que le pourtour est désormais piéton, pendant que d’autres veulent que la sensibilisation prenne au moins deux à trois mois au lieu d’un mois, comme cela a été le cas. Il y en a par contre qui ne sont même pas d’accord sur la décision, et selon ceux-ci, un marché doit être ainsi, avec des commerçants installés tout autour, comme c’est le cas, disent-ils, dans certaines villes de la sous-région.

Par Antoine BATTIONO et Albert ZONGO (Stagiaire)

Le Pays

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