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Sommet d’Hokkaido : A quoi sert le G8 ?

Publié le mardi 8 juillet 2008 à 11h30min

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Le sommet du G8 s’est ouvert hier lundi sur l’île d’Hokkaido au Japon avec à l’ordre du jour de ces premières 24 heures, le problème du développement de l’Afrique et l’aide aux pays les plus pauvres.

Autour de la table, les représentants au plus haut niveau de huit grandes puissances et 7 chefs d’Etat africains -Algérie, Afrique du Sud, Ethiopie, Ghana, Nigeria, Sénégal et Tanzanie- venus au pays du Soleil-Levant, plaider la cause du continent noir.

Retranchés derrière un impressionnant dispositif de sécurité et à l’abri du brouhaha des manifestants alter mondialistes, les superpuissants ont passé leur journée d’hier au chevet de l’Afrique, en proie au réchauffement climatique et touchée de plein fouet par la crise alimentaire mondiale et le renchérissement des prix des hydrocarbures.

A en croire le porte-parole du ministère nippon des Affaires étrangères, à la veille du sommet, « les dirigeants du G8 vont certainement adresser un message fort et concret afin d’aider les pays africains à atteindre les objectifs du millénaire pour le développement ».

Fort et concret, c’est également ainsi que l’on pourrait qualifier le message que sont décidés à lancer les participants au forum de Katibougou, au Mali, la réplique alter mondialiste au G8. Un « Sommet des pauvres », qui ne croit pas aux promesses faites par le club très sélect des pays riches, considérés comme les premiers responsables du réchauffement climatique et de la crise alimentaire.

« Ici, à Katibougou, nous sommes à l’air libre. Ceux du G8 sont enfermés au Japon avec des milliers de gardes du corps. C’est parce qu’ils ne sont pas en paix avec leur conscience », a lancé Aminata Barry, organisatrice du « Sommet des pauvres ». Un point de vue que partagent certainement les centaines de manifestants qui campent depuis hier matin à quelques kilomètres du rendez-vous des puissants.

Venus plaider la cause du continent, la poignée de chefs d’Etat africains invités au sommet ont notamment demandé à leurs homologues du G8 d’aider ceux qui sont particulièrement touchés par la hausse des cours du pétrole, "en faisant notamment preuve d’autorité dans leurs négociations avec l’Opep". Ils ont, par ailleurs, voulu signifier aux dirigeants du G8 qu’"ils n’aimeraient pas les voir faire marche-arrière par rapport à leurs engagements".

On se souvient en effet qu’en 2005 au sommet de Gleaneagles en Ecosse, les dirigeants américain, russe, britannique, français, allemand, italien, canadien et japonais avaient annoncé qu’ils allaient porter à 50 milliards de dollars d’ici à 2010 leur aide au tiers monde, l’Afrique devant bénéficier de la moitié de cette somme. Aujourd’hui, seuls 20% des engagements pris il y a 3 ans seraient tenus. « C’est bon, mais c’est pas arrivé », comme on dirait chez nous.

On en est donc encore resté au stade des promesses déjà faites et de la question cruciale de leur concrétisation sur le terrain. Alors après le miroir aux alouettes de Gleaneagles, on peut se demander ce que réserve le sommet de Toyako à l’Afrique et aux Africains.

Il faut dire que ce club, né en 1975 à la faveur du premier choc pétrolier, a de plus en plus de détracteurs, et pas seulement dans les rangs des alter mondialistes. En effet, si son existence a débuté avec 6 membres-fondateurs, une trentaine d’années après, sa structure n’a presque pas évolué, passant de six à huit privilégiés. Un manque d’ouverture pas du tout en phase avec l’évolution du monde, qui, depuis les années 70, a connu maintes et maintes révolutions.

On pourrait ainsi se demander pourquoi la Chine, devenue l’une des plus grandes puissances industrielles de la planète, n’a pas encore fait son entrée dans un groupe qui devrait se pencher, dès aujourd’hui, sur la question du réchauffement climatique.

Mais en ces temps difficiles pour toutes les économies, il faut néanmoins se réjouir, d’une part, de ce que le groupe des huit privilégiés ait annoncé des mesures pour soulager la crise alimentaire ; et que, d’autre part, des Etats comme le Japon envisagent d’accroître, de façon conséquente, le budget de l’aide au développement.

H. Marie Ouédraogo

L’Observateur

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