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Production agricole : Des Américains sur le terrain

Publié le lundi 21 juin 2004 à 06h48min

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Ce matin 21 juin 2004, s’ouvre à Ouagadougou, une conférence ministérielle sur l’exploitation de la science et de la technologie pour accroître la productivité agricole en Afrique de l’Ouest. La délégation américaine venue dans le cadre de cette conférence a pu apprécier hier sur le terrain, la conduite des activités agropastorales burkinabè. Elle était accompagnée par le ministre d’Etat chargé de l’Agriculture, Salif Diallo et de l’ambassadeur burkinabè à Washington, Tertius Zongo.

Le périmètre maraîcher de Boulmiougou dans le Kadiogo, le site d’élevage de Goanghin et le périmètre irrigué villageois de Kierma dans le Bazèga ont été visités par la délégation américano-burkinabè.

A Boulmiougou, les ressortissants du "Pays de l’oncle Sam", ont découvert la première expérimentation au Burkina Faso de l’irrigation goutte-à-goutte. Il s’agit d’un réservoir rattaché à des tuyaux munis de petites ouvertures permettant de ravitailler "goutte par goutte" directement chacun des plants de culture. Cette technique initiée par l’AMG (The Africain Market Garden) a été financé au Burkina Faso par USAID.

M. Amadou Tiemtoré, porte-flambeau de cette nouvelle approche de l’irrigation exploite une superficie d’environ 500 m2 et produit du choux, du poivre. Il s’est inspiré de l’expérience nigérienne. Pour le Pr. Hamidou Boly, directeur de la recherche à l’INERA, l’irrigation goutte-à-goutte permet une gestion rationnelle de l’eau (parce que chaque goutte tombe sur un plant) et une meilleure pénétration des fertilisants dans le sol. De plus, a-t-il ajouté, elle est moins fatigante (que celle de l’arrosoir) et offre davantage de temps de repos aux maraîchers.

L’étape du Bazéga a surtout porté sur le constat des réalisations du Projet de développement rural décentralisé et participatif Bazéga/Kadiogo (PDRDP-B/K). A Goanghin, les Burkinabè et leurs hôtes américains ont été témoins des habitats améliorés réalisés par le projet en matière d’élevage de volaille et de petits ruminants. A ce titre, une bergerie, un poulailler entre autres ont été visités.

A travers ces réalisations, le PDRDP-B/K s’est fixé pour objectif, de promouvoir le petit élevage par l’introduction de races améliorées et d’accroître ainsi la production animale. Ce qui entraîne conséquemment une amélioration des revenus des couches défavorisées (jeunes et femmes).

"Produire toute l’année"

C’est dans la même lancée que le projet a aménagé en 2003, en aval du barrage de Kierma , un périmètre irrigué sur une superficie de 10 ha. A l’aide de deux (02) motopompes, l’eau est remontée du barrage et distillée par des canaux en terre dans le champ essentiellement consacré au maïs.

Ce système d’irrigation "simple et à moindre coûts", selon le ministre d’Etat, Salif Diallo, permet d’occuper à plein temps, 57 personnes organisées en groupement de producteurs. Les résultats quant à eux, sont très encourageants. Les paysans produisent trois fois dans l’année (2 fois en saison sèche et une fois en saison pluvieuse) et enregistre un rendement céréalier de 7 tonnes, moyennant des recettes financières estimées à 10 millions de FCFA par an. Un engouement des producteurs, l’ambition du PDRDP-B/K est d’étendre le périmètre à 20 ha.

A la fin de cette descente sur le terrain agro-pastoral burkinabè, le sous-secrétaire d’Etat à l’Agriculture des Etats-Unis, M. JB Penn s’est dit très impressionné. Il a aussi salué l’enthousiasme des paysans malgré leurs conditions de travail souvent difficiles et l’implication "véritable" du ministre Diallo auprès de ces derniers. Il a par ailleurs, traduit l’impatience avec laquelle sa délégation composée de producteurs de coton, de techniciens du secteur privé et de l’agriculture, attend la conférence qui s’ouvre ce matin.

Tout le parcours s’est déroulé dans un climat hautement sécurisé détendu par la joie des populations visitées.

Alassane KARAMA
Sidwaya

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