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Formation de 5 000 jeunes à l’entreprenariat : Pour une jeunesse active et participative

Publié le vendredi 4 juillet 2008 à 12h13min

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La ville de Ouahigouya a accueilli, le 3 juillet 2008, la cérémonie de lancement du Programme de formation de 5 000 jeunes par an, à l’entreprenariat. Venus des 13 régions du Burkina Faso, les jeunes auront dorénavant les bagages nécessaires pour faire face aux problèmes d’emploi. La cérémonie a été présidée par le ministre de la Santé, Alain Bédouma Yoda, représentant le Premier ministre, Tertius Zongo.

Former et financer 25 000 jeunes en 5 ans. C’est sur ce projet ambitieux et novateur que le gouvernement burkinabè à travers le ministère de la Jeunesse et de l’Emploi, compte s’appuyer pour réduire le chômage au Burkina Faso. D’un coût estimé à 1 milliard 500 millions de F CFA, soit 300 000 000 par an, ledit programme va offrir aux jeunes, des opportunités d’auto-emploi par la création de projets, de micro-projets, des petites et moyennes entreprises répondant à la demande locale et basés sur l’exploitation des potentialités et des savoir- faire locaux .“Je compte installer 2 moulins à grain dans la commune rurale de Saanba pour aider les femmes de la localité à aménager et satisfaire leurs besoins familiaux”, a souhaité Kanzémo Blandine, l’une des bénéficiaires de cette manne gouvernementale.

Preuve que les jeunes ont épousé l’initiative du gouvernement burkinabè. Nonobstant, les jeunes par la voie de leur représentant, ont tenu a attiré l’attention des décideurs des difficultés qu’ils rencontrent. “ Nous n’avons pas un cadre d’écoute. Personne ne prête attention aux doléances des jeunes”, a déclaré Mahamoudou Sawadogo.

Pour le ministre Justin Koutaba, le programme a suscité chez les jeunes, un engagement certain. “4 000 jeunes dont plus de 1 000 sont au stade de montage de leurs projets”, a indiqué le ministre. Pour les 5 ans, c’est le Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ) qui financera les projets qui seront éligibles à l’issue de la formation dont le nombre total est estimé à 500 pour ce qui concerne les projets individuels et 1 000 pour les projets collectifs. L’une des grandes innovations dudit programme saluées par la jeunesse burkinabè est le mode de financement qui se fera sous forme de micro-crédits sans aucune garantie matérielle ni financière.

Les financements, selon le ministre Justin Koutaba, seront octroyés sous la caution morale d’un parrain ou d’un mentor. Néanmoins, le parrain a invité ces filleuls à respecter leurs engagements. “Quand on emprunte de l’argent, c’est pour rembourser. Ils doivent rembourser de façon à ce que le fonds devienne pérenne et puisse profiter à d’autres jeunes”, a averti le président du conseil d’administration de la Maison de l’entreprise, Alain Roger Coeffe.

Obtenir des financements sans conditions

Aux dires du parrain, le programme va permettre aux jeunes Burkinabè d’acquérir des connaissances sur l’entreprenariat, la création de petites et moyennes entreprises et l’élaboration des plans d’affaires mais surtout, leur donner l’opportunité d’obtenir des financements sans conditions pour les projets qu’ils auront élaborés au cours de la formation. En cela, les jeunes en sont conscients et démontrent l’intérêt du projet en ces termes :“ ce programme offre à nous les jeunes des facilités extraordinaires pour apprendre les techniques de création de micro et petites entreprises, d’élaboration d’un plan d’affaires en vue d’entreprendre des activités à même de favoriser notre insertion professionnelle à travers des opportunités d’auto-emploi ”, ont affirmé les jeunes. Le représentant des jeunes, au nom des bénéficiaires du programme, a relevé l’importance et le succès dudit programme qui fera école ailleurs : “Nous prenons ici à Ouahigouya, l’engagement solennel d’être les artisans de notre avenir, de notre prospérité, de notre destin”, a conclu Mahamoudou Sawadogo.

Pour le lancement du programme, le secteur privé a été fortement impliqué, vu le poids de ce secteur dans la lutte contre le chômage et la pauvreté. Selon des statistiques disponibles, il ressort que 69,4% des chômeurs sont âgés de 15 à 34 ans et la plupart d’entre eux sont à la recherche de leur premier emploi. Des artistes comme Adji, Floby et Sami Rama sont venus égayer la jeunesse.

Jean-Victor OUEDRAOGO
AIB /Ouahigouya
Ouedraogo _ jeanvictor@yahoo.fr


Des participants se prononcent

Alain Bédouma Yoda, représentant le Premier ministre : "Former 5 000 jeunes pendant 5 ans, c’est former 25 000 jeunes. Si ces 25 000 jeunes arrivent à avoir effectivement une bonne formation et des financements, ils vont créer 25 000 emplois pour eux d’abord, mais pour d’autres aussi car chacun d’eux pourra embaucher 5 personnes. L’engouement des jeunes pour l’initiative du gouvernement montre que les jeunes se sont approprié le programme, le fait qu’on ait trouvé des financements adaptés à leurs désirs devraient leur permettre de se lancer dans la production, dans la commercialisation, dans l’auto-emploi et créer des richesses nouvelles et de la valeur ajoutée pour le Burkina Faso".

Alain Roger Coefe, président du conseil d’administration de la Maison de l’entreprise : "Ce qui est important est que nous puissions suivre les jeunes. Pour cela, il leur faut une bonne formation à l’entreprenariat ensuite, il faut qu’ils aient des bons projets ; nous allons assurer les financements et le suivi de ce qu’ils vont faire. Il ne faut pas croire que le fait de disposer des ressources peut permettre à quelqu’un d’entreprendre et réussir. Il faut encore qu’on l’accompagne dans son entreprise pour qu’il puisse acquérir des bons réflexes pour être un bon entrepreneur. Nous allons superviser les cabinets qui vont gérer les projets des jeunes. Nous allons imprimer la rigueur dans la gestion et le respect des engagements. Quand on emprunte de l’argent, c’est pour rembourser".

Mahamoudou Sawadogo, représentant des jeunes de Ouahigouya :
"Le gouvernement participe à sa manière, à la lutte contre le chômage. Cette cérémonie en est une preuve concrète. Cela signifie que le gouvernement tente bien que mal de trouver du travail à sa jeunesse, source capitale du redressement de l’économie. Nous proposons au gouvernement d’offrir des opportunités aux jeunes de s’exprimer, d’ouvrir des cadres de concertation jeunes et gouvernement pour une concertation franche".

Propos recueillis par JVO

Sidwaya

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