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Programme de formation de 5000 jeunes par an : "Développer la culture de l’entreprenariat au Burkina"

Publié le jeudi 3 juillet 2008 à 11h56min

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Il sera procédé ce jeudi 3 juillet, à Ouahigouya, au lancement officiel du programme de formation à l’entreprenariat de 5000 jeunes par an. Un programme ambitieux s’il en est, qui doit inculquer la culture d’entreprise aux jeunes burkinabé. Le ministre de la Jeunesse et de l’emploi, le Pr Justin Koutaba, qui en est le maître d’oeuvre, donne dans l’entretien ci-dessous les tenants et les aboutissants.

Le Pays : Quel sentiment vous anime au moment où vous lancez officiellement ce programme de formation ?

Justin Koutaba : Le sentiment qui nous anime, c’est beaucoup plus la volonté de relever un défi, de rechercher des innovations majeures en matière d’offres et d’opportunités de formation pour les jeunes. Ce programme ambitieux de formation de 5000 jeunes à l’entreprenariat qui va s’étaler sur 5 ans, et donc qui va aboutir à la formation de 25 000 jeunes, entend atteindre plusieurs objectifs. D’abord, il s’agit de développer la culture, l’esprit de l’entreprenariat dans notre pays. Vous savez que notre système éducatif connait un certain nombre de curricula, de modules dispensés par les enseignants à travers les institutions scolaires et universitaires. Mais vous aurez remarqué que dans ces modules, il est très rare de voir une formation à l’entreprenariat. En attendant donc qu’au niveau de l’université par exemple cette formation puisse être initiée et développée, le ministère a pensé que pour relever les défis de la création d’emplois, de la lutte contre le chômage, de la promotion de l’auto-emploi, il était extrêmement important d’initier ce vaste programme de formation pour leur donner cette culture entreprenariale et donner la possibilité à ceux qui veulent aller dans la création d’entreprise, l’opportunité d’avoir des connaissances basiques en matière de création et de gestion d’entreprise.

Avez-vous senti un engouement des jeunes pour ce programme ?

Au regard des inscriptions que nous avons déjà enregistré au niveau de toutes les 13 régions du Burkina pour cette première session et pour cette première phase de ce programme de formation, nous pouvons dire qu’il y a un grand engouement de la part de la jeunesse comme si elle n’attendait que cela. A ce jour, nous avons en formation sur le terrain, par nos partenaires qui sont des cabinets privés sélectionnés spécificifiquement pour assurer cette formation à l’entreprenariat, 2817 jeunes inscrits et qui ont déjà commencé cette première phase de ce programme de formation de 5000 jeunes par an.

De quelles ressources disposeront les jeunes formés pour se lancer dans la création d’entreprise ?

Il est évident que ces milliers de jeunes qui se forment ne seront pas tous des entrepreneurs. Mais comme je l’ai précisé, l’objectif, c’est de leur donner les connaissances fondamentales de la création et de la gestion d’entreprise. Cela leur servira dans leur vie professionnelle. Ce programme de formation est mis en cohérence avec le Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ) que le chef de l’Etat a bien voulu créer afin de multiplier les opportunités de financement de projets des jeunes. A l’issue de cette formation, les jeunes, encadrés par les cabinets d’études, vont élaborer des projets. Et nous allons, dans une phase ultérieure, sélectionner les meilleurs projets qui seront financés par le FAIJ. Nous envisageons, à cet effet, de sélectionner et de financer 500 projets individuels et 100 projets collectifs par an.

Qu’est-ce qui a prévalu au choix de Ouahigouya pour abriter le lancement de ce programme ?

Ce choix est justifié par le fait que, à nos yeux, Ouahigouya est un symbole légendaire mais aussi réel, de l’esprit d’entreprenariat dans notre pays. Il était donc important pour nous de tabler sur cette symbolique. Nous aurions tout aussi pu choisir une autre ville moins entreprenariale pour promouvoir l’esprit d’entreprenariat.

On lie très souvent la question des jeunes à la politique. Tout jeune, quelle que soit son obédience politique, est-il assuré d’avoir accès à la formation et éventuellement au financement du FAIJ ?

Nous avons toujours dit et répété que jusqu’à preuve du contraire, toutes les initiatives que nous prenons en faveur des jeunes ne correspond à aucun critère politique. L’accès aux crédits au niveau du ministère de la Jeunesse et de l’emploi ne répond à aucune injonction politique et n’a besoin d’aucune couleur politique d’un jeune. Ces programmes et ces fonds sont pour les jeunes du Burkina qui veulent des financements, qui veulent entreprendre, qui veulent travailler. Qu’ils soient de gauche, de droite, noirs, rouges et qu’ils n’aient pas de couleur, cela n’a aucune importance au niveau de notre ministère. Par contre, nous avons toujours aussi répété que le seul critère qui vaille, c’est celui de la pertinence d’un projet en termes de création d’emplois, de lutte contre le chômage, de source de revenus. La deuxième chose, quand nous faisons nos programmes, c’est le sérieux des jeunes. Tout jeune Burkinabé qui est sérieux, qui a le désir profond d’entreprendre et de travailler et qui veut être accompagné, est le bienvenu dans ces programmes et ces fonds. On a effectivement l’habitude de lier tout à la politique. Mais je dis que ce critère n’a pas lieu comme critère d’éligibilité ni à nos programmes de formation, ni aux fonds de financement du ministère.

Quel message avez-vous à l’endroit des jeunes en ce jour où le programme est lancé ?

Je voudrais leur dire que les espoirs sont permis, que leur ministère qui est à eux, avec eux, par eux et pour eux, prendra toutes les initiatives heureuses possibles pour leur offfrir le maximum d’opportunités de création d’emplois. Cela afin qu’ils participent au développement en tant que citoyens responsables aimant leur pays. Nous attendons d’eux leur adhésion, leurs idées, leur dynamisme, afin qu’ensemble nous relevions les différents défis.

Propos recueillis par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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