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Diplomatie burkinabè : Les fruits de la méthode

Publié le jeudi 3 juillet 2008 à 16h26min

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Blaise Compaoré

Dès sa “prise de fonction” en 1987, et après avoir fait le bilan de quatre années de Révolution à travers des assises nationales, Blaise Compaoré a axé l’an II du Front populaire sur “l’organisation et l’action”. L’organisation qui précède toute action porteuse et cohérente, voilà la base du succès dont les fruits sont palpables aujourd’hui avec des acquis importants au plan de la gouvernance économique (bonne tenue des indicateurs de croissance, volonté affichée d’assainissement de la vie publique, modernisation des infrastructures etc.) et politique, la paix et la stabilité établies depuis lors étant mises au service d’une diplomatie offensive et efficace.

Bien sûr, il s’en trouvera des esprits chagrins pour dire que Blaise Compaoré a mis du temps pour entamer “sérieusement” le volet “assainissement et moralisation” de la vie publique, mais ce serait oublier d’où le pays venait, et la nécessité qu’il y avait de laisser “souffler” les populations. Après quatre années de Révolution qui avaient produit des résultats certes, mais avaient laissé le peuple recru de fatique et “exangue” psychologiquement, il n’importait pas de serrer davantage la vis, sauf à vouloir se “couper” de cette base sociale qui fait la force de tout régime.

La nécessité de l’heure était de rassembler large pour amorcer le développement solidaire et faire du Burkina Faso un pays émergent. Les deux premières “phases” ayant été réussies avec plus ou moins de bonheur, il s’agit d’entamer la troisième plus délicate, si tant est qu’elle nécessite un travail plus accru et une exigence morale pour ne pas dire citoyenne “pointue”. Les vertus républicaines prônées avec comme signes visibles, le respect et l’utilisation rationnelle du bien public, l’assainissement du circuit économique et administratif, l’exaltation du civisme chez les jeunes...

Cette démarche méthodique et réfléchie a été mise au service de la communauté internationale avec à l’idée que dans le contexte de la globalisation, la coopération politique et économique revêt plus que par le passé, une importance cruciale. Une diplomatie plus volontariste et plus présente dans le monde donc, qui n’oublie pas que la place du Burkina dans le monde est aussi tributaire de la contribution de ses filles et de ses fils à l’expertise internationale. La récente nomination de Djibrill Yipénè Bassolé comme médiateur conjoint UA-ONU pour le Darfour, précédée de nombreuses autres promotions de l’expertise nationale participe de cette nouvelle dynamique.

Une dynamique portée par l’attachement du pays aux valeurs de paix et de sécurité sans lesquelles, rien de durable ne peut être construit. Artisan de premier ordre de cette politique, Djibrill Bassolé devrait être à la hauteur de la tâche qui vient de lui être confiée et qui fait de lui un secrétaire général adjoint de l’ONU. Une tâche délicate, le Darfour rassemblant tous les ingrédients des conflits asymétriques qui déchirent le continent africain. Rebellions extra et intra nationales, enjeux pétroliers, crises identitaires... Il va falloir comme l’a indiqué le désormais haut fonctionnaire de l’ONU, beaucoup d’écoute et de tact pour dénouer ce nœud gordien. Le profil de l’homme et ses états de service autorisent cependant l’optimisme affiché plus haut. De la stratégie, toujours de la stratégie, encore de la stratégie.

Boubakar SY (magnansy@yahoo.fr)

Sidwaya

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