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Inauguration de la mine d’or de Mana : Le secteur minier en pleine expansion

Publié le mercredi 2 juillet 2008 à 11h23min

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Le Premier ministre, Tertius Zongo, a procédé, lundi 30 juin 2008, à l’inauguration de la mine d’or de Mana, localité située à 250 km de Ouagadougou dans la région de la Boucle du Mouhoun. Fierté de la Société minière d’exploitation de l’Afrique de l’Ouest (Semafo) Mana produira 35 tonnes d’or sur une durée de vie théorique de 8 ans.

Depuis le 31 mars 2008, les lingots d’or se comptent au quotidien à la mine d’or de Mana. Avec une production journalière de 310 kg d’or, selon le chef géologue Dofinta Bondé, Mana a officiellement procédé à son inauguration en présence du Premier ministre, Tertius Zongo, et du ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie, Abdoul Kader Cissé. D’une durée de vie théorique de 8 ans, selon le président-directeur général de la Semafo, Benoît La Salle, 10 ans à en croire le ministre Cissé, Mana produira 35 t d’or.

Mieux, avec joie, le PDG Benoît La Salle a annoncé que cette réserve est estimée aujourd’hui, suite aux recherches, à 100 t d’or sur un périmètre de 90 km. Mais, ce n’est pas par un claquement de doigt, qu’après 14 mois de lancement des travaux, Mana "palpe" les lingots. Il a fallu un investissement de 55 milliards de F CFA par la Semafo Incorporation du Canada pour parvenir à ce résultat.

Cette mine d’or de Mana dans laquelle l’Etat burkinabè et la Semafo sont actionnaires est l’une des rares dont la découverte a été faite par des techniciens burkinabè, à en croire Benoît La Salle. D’où la satisfaction du ministre Abdoul Kader Cissé pour qui, "l’exploitation de cette mine aura des retombées économiques, financières et sociales pour le pays et pour la région". En effet, selon lui, "outre l’amélioration de la balance commerciale et celle des paiements, l’exploitation de la mine de Mana renforcera le budget de l’Etat d’un montant annuel moyen de 15,5 milliards de F CFA au titre de redevances minières et des impôts auxquels s’ajouteront des dividendes".

Quant aux emplois, 200 permanents et autant de non permanents, selon le ministre, sans oublier les activités connexes telles que la restauration, le transport, le commerce, seront créés. S’inscrivant dans cette logique, Kader Cissé a rappelé à Semafo-Burkina le respect de ses engagements en matière d’emploi du personnel local découlant de la convention qu’elle a signée avec le gouvernement.

Etre la référence

La Semafo a pour ambition, selon son président-directeur général, Benoît La Salle, d’être "la référence en matière de gestion et d’exploitation des mines au Burkina Faso". Pour y parvenir, elle met l’accent sur la protection de l’environnement, l’amélioration des conditions de vie des populations de la région. A cet effet, outre le plan de développement durable que la société est en train de concocter avec le PNUD, les ONG, en impliquant les populations locales, des infrastructures socioéconomiques ont déjà poussé de terre à Bana (commune dans laquelle est implantée la mine). Le PDG a révélé que la société a construit deux villages de 425 maisons, les maisons des jeunes et des femmes, des lieux de culte, des écoles, des forages, des routes à cet effet.

En outre, il est prévu la construction d’un barrage d’une capacité de plus de 3 millions de m3. Tout cela est bien, mais le maire de Bana, Mahama Kélétigui Coulibaly semble dire que "c’est bon mais, que c’est pas arrivé", pour ce qui concerne les taxes superficielles reversées à la commune. Tout en saluant l’écoute et la collaboration de Semafo à la recherche de solutions face aux préoccupations des populations, le maire a affirmé que ce sont 3 millions de F CFA que la commune obtient annuellement.

Le gouverneur de la Boucle de Mouhoun, Pascal T. Bénon, président de la commission de déplacement et de compensation a révélé que l’impact socioéconomique de Semafo est plus que perceptible dans la région. Il a toutefois interpellé la Semafo afin que, par des actions concrètes et avec l’appui des services techniques de l’Environnement et du Cadre de vie, elle puisse atténuer les effets néfastes de la mine sur l’environnement. En réponse à cette préoccupation, le ministre des Mines a confié que "la société Semafo prévoit 20 millions de F CFA par an pour le suivi et la gestion de l’environnement pendant toute la durée de vie de la mine, afin de minimiser les impacts négatifs de l’exploitation de la mine".

Pour Benoît La Salle, Mana sera un projet de référence pour le Burkina Faso, car "c’est un iceberg minier en devenir, dont le socle est de travailler en harmonie avec les populations en vue de trouver des solutions idoines à leurs différentes préoccupations". Toute chose qui convainc le ministre Kader Cissé que si l’Etat continue à améliorer le cadre réglementaire et l’environnement des affaires dans tous les secteurs, inévitablement le secteur privé jouera sa partition. Mieux, selon Kader Cissé, "il sera la principale source de croissance, de création de richesses et d’emplois modernes". Pour y arriver, le ministre dégage quatre pistes. Premièrement, renforcer et accroître l’impact financier économique et social du secteur.

Deuxièmement, œuvrer à le rendre plus compétitif par une meilleure organisation et par la création d’un guichet unique. Troisièmement, accroître les capacités des ressources humaines et améliorer leur qualité par la formation. Enfin, quatrièmement, anticiper en préparant dès aujourd’hui, l’après-mine, par un développement durable. Et ce développement durable passe par cette pluie bienfaisante qui a "arrosé" la cérémonie en faisant dire à Benoît La Salle qu’un mariage pluvieux est un mariage heureux et réussi.

Daouda Emile OUEDRAOGO (daouda.ouedraogo@sidwaya.bf)


Le Premier ministre, Tertius Zongo exprime sa reconnaissance à la Semafo

Le secteur minier du Burkina a un avenir prometteur. Cependant, si nous passons notre temps à dire que le secteur minier du Burkina a un avenir promoteur, l’avenir va nous surprendre.

Pour nous, il s’agit de voir quelles sont les dispositions que nous devons prendre, les diligences à mettre en œuvre pour faire en sorte qu’il y ait le maximum de participation du secteur minier au développement du pays. En réalité, je suis venu pour dire d’abord à la société Semafo, la reconnaissance du gouvernement pour la confiance qu’ils ont eue. Quoi qu’on dise, ce sont des investissements de plus de 55 milliards de F CFA. Or, on ne met jamais 55 milliards dans une affaire quand on n’a pas confiance. C’est la marque d’une confiance au pays et à ses dirigeants pour opérer ce pas. Nous devons honorer cette confiance. Ensuite, je voudrais leur dire que l’essentiel n’est pas l’entrée en production de la mine mais qu’elle soit un exemple.

Alors pour qu’elle soit un exemple, la Semafo a sa part, le gouvernement a également sa part à jouer, les populations locales ont aussi leur part à jouer. Par conséquent, il s’agit d’un partenariat. Nous devons approfondir le dialogue, assainir davantage l’environnement, travailler et cultiver l’esprit d’entreprise aussi bien pour les travailleurs que pour les populations. Et nous sommes venu pour signifier que nous sommes à leurs côtés.
Propos recueillis par D.E.O.


Mana en chiffres

- Date de construction : 21 mai 2007
- Réserves exploitables : 35 tonnes d’or
- Capacité usine de traitement : 4 000 - 4 500 t de minerai par jour
- Production annuelle : 3,7 t d’or/an
- Emplois directs : 350
- Emplois indirects : 600

Investissement

- Usine et infrastructures générales : 26 milliards 100 millions F CFA
- Préparations minières : 2 milliards 700 millions F CFA
- Dépenses de pré-exploitation : 4 milliards 500 millions F CFA
- Equipements miniers : 5 milliards 400 millions F CFA
- Ingénierie : 2 milliards 700 millions F CFA
- Coûts construction : 41 milliards 400 millions F CFA
- Dépenses exploration : 6 milliards 750 millions F CFA
- Investissement total : 48 milliards 150 millions F CFA

D.E.O.
Source : Semafo

Sidwaya

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