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XIe Sommet de l’Union africaine à Sharm El Sheikh : Des concertations de haut niveau ont précédé l’ouverture des travaux

Publié le mardi 1er juillet 2008 à 13h35min

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Le Président du Faso est arrivé le 28 Juin 2008 à Sharm El Sheick en Egypte pour prendre part à la 11ème Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine.

En prélude à cette importante rencontre de l’Union africaine, le président Compaoré a reçu en audience dimanche 29 juin quatre personnalités de marque. Il s’agit du ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération M. Tahib Fassi Fihri, porteur d’un message de sa Majesté le roi Mohamed VI à son homologue burkinabè, de M. Jacques Bilodeau représentant personnel du Premier ministre canadien de la Francophonie, du président Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire et du président mauritanien, Mohamed Sidi Ould Abdalah.

A leur sortie d’audience ils ont confié à la presse, chacun en ce qui le concerne, les raisons qui les ont conduits auprès du président Compaoré.
Ainsi, le premier à avoir été reçu, a été le représentant marocain qui a déclaré avoir eu le privilège de transmettre au président du Faso, le message de sa Majesté le roi du Maroc. Il a souligné que les relations d’amitié et de coopération entre le Burkina et le Maroc existent depuis une dizaine d’années, soutenues par le renforcement du dialogue politique et des actions concrètes de coopération entre les deux pays, et ceci, au bénéfice de nos deux peuples frères. Pour lui, le peuple marocain et sa Majesté le Roi sont très heureux de cette évolution de la coopération et se sont satisfaits de savoir que la jeunesse burkinabè poursuit des études supérieures au Maroc et que des experts marocains sont au Burkina pour partager leur savoir, et vice-versa.
‘’Tout cela fonctionne et sa Majesté est heureux de pouvoir approfondir cette coopération, notamment dans le domaine de la gestion en matière agricole.

C’était également pour moi, l’occasion de recueillir les avis autorisés du président du Faso sur un certain nombre de dossiers difficiles et sa grande expérience, sa vision, ses réussites et ses succès dans un certain nombre de dossiers difficiles en Afrique nous autorisent à le consulter et je ne manquerai pas de transmettre à sa Majesté, cette fraternité exceptionnelle qui lie nos deux peuples’’. L’émissaire marocain a par ailleurs souligné que les relations, soit à titre bilatéral, soit à titre sous-régional, ont toujours été bonnes du fait que nous devons construire notre avenir ensemble parce qu’ il est commun : “notre avenir sera nécessairement dans le partage et dans la solidarité et il nous est important d’avoir des opportunités comme celles que nous offre le président du Faso en ce moment, pour discuter des relations bilatérales mais aussi, de discuter de l’évolution de notre continent. Naturellement, des obstacles se dressent encore contre le Maroc, mais cela ne nous empêche pas de continuer de travailler avec des pays frères et naturellement, avec le Burkina Faso, pays avec lequel nous avons le plaisir de travailler”, a affirmé M. FIHRI.

La deuxième personnalité reçue dans la matinée du 29 Juin a été M. Jaques Bilodeau qui a, pour sa part, révélé que le tête-à-tête qu’il a eu avec le président Compaoré visait à lui permettre de faire le point sur l’état des préparatifs du Sommet de la Francophonie qui se tiendra à Québec en octobre prochain : “nous avons passé en revue les questions y relatives et fait des propositions pour la tenue d’un sommet réussi. Nous avons aussi fait un tour d’horizon des relations entre le Burkina et le Canada’’. Concernant la tenue du sommet au Canada, M. Bilodeau `a souligné que les préparatifs se poursuivent bien et que tout est mis en oeuvre pour sa réussite. Il a affirmé que les réunions se font et ce, depuis plusieurs mois. Selon lui, le sommet aura pour thème : “ La gouvernance démocratique, la gouvernance économique, la langue française, l’environnement.’’ “Je pense que nous ferons du sommet de Québec, un sommet réussi”, a laissé entendre le représentant du Premier ministre canadien de la Francophonie avant de souhaiter que les 53 pays membres de la Francophonie soient représentés au plus haut niveau à ce sommet.

La présence des observateurs à ce sommet est aussi vivement attendue pour contribuer à faire de ce sommet, une grande réussite, a déclaré en substance, le représentant québécois.
Dans la nuit de dimanche, il y a eu un tête-à-tête entre le Président Compaoré et le Président Gbagbo dans la résidence de ce dernier aux environs de 20h45, heure locale.
Après cet entretien, le Président du Faso a déclaré avoir rendu à son homologue ivoirien, une visite de fraternité. Cela a également été l’occasion pour lui de discuter de l’ordre du jour du Sommet de l’Union africaine qui les réunit à Sharm El Sheikh.

De même, ils ont ensemble évoqué la situation de la Côte d’Ivoire et pris des engagements nouveaux pour que les objectifs visés soient atteints dans la transparence. Le président Compaoré a déploré les événements tragiques que la Côte d’Ivoire a traversés et souhaité que le peuple ivoirien soit mobilisé autour de l’Accord de Ouagadougou. Il reste convaincu que malgré les difficultés de parcours, le chemin pris est le bon pour aller à la concrétisation de l’Accord de Ouagadougou. Toutefois, il en appelle à la vigilance pour faire aboutir les attentes des populations ivoiriennes.
De retour dans sa résidence, le chef de l’Etat burkinabè a reçu en audience son homologue de la Mauritanie, S.E. Mohamed Sidi Ould Abdalah. Une audience qui a été axée selon le président mauritanien, sur les relations d’amitié et de confraternité entre les deux chefs d’Etat.

Le président mauritanien a soutenu que la confiance qui existe entre eux permet de se concerter sur un certain nombre de questions qui concernent de façon spécifique, les deux pays frères et de façon générale, l’Afrique. ‘’ Nous nous voyons chaque fois que l’occasion se présente et nous parlons des problèmes nous concernant et concernant l’Afrique, a précisé le chef de l’Etat mauritanien.

Jean Bernard ZONGO
Envoyé spécial à Sharm El Sheick


De grands défis sociopolitiques à relever

La XIème Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine s’est ouverte le 30 Juin 2008 dans la ville de Sharm El Sheikh en Egypte, avec la participation massive d’une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement dont le Président du Faso, Blaise Compaoré. Présence remarquée également de Mouamar Al Kadhafi de Libye, Abdoulaye Wade du Sénégal, Robert Mugabe du Zimbabwe, Omar Bongo du Gabon, Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire, Mohamed Sidi Ould Abdalah de Mauritanie. La cérémonie d’ouverture de la rencontre au sommet a été présidée par M. Jakaya Mrisho Kikwete, président en exercice de l’Union africaine.

Des cinq allocutions prononcées au cours de cette ouverture solennelle du Sommet, l’on peut retenir le mot de bienvenue du président égyptien Hosni Moubarak qui s’est beaucoup réjoui de la tenue effective de cette rencontre au sommet dans son pays. Son souhait a été de voir la rencontre enregistrer des succès indéniables à l’issue des travaux. Avant de faire place au Président de la Commission de l’Union africaine, M. Jean Ping qui s’est longuement penché sur l’avenir de l’Union africaine dont il a la charge depuis seulement six mois. L’on a assisté au passage à la tribune, du Dr Asha Rose Migiro, sous-secrétaire adjointe des Nations unies et de M. Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue des Etats arabes.

Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine, vient de faire à cette importante rencontre, son baptême de feu, car c’est bien son premier acte officiel de grande envergure depuis sa nomination à la tête de l’Union il y a six mois.
Le président Ping a prononcé son discours dans une clarté telle qu’il ne planait aucun doute dans l’esprit des participants, sur ses intentions et ambitions quant aux actions à mener pour donner un véritable envol à l’Union africaine et pour pouvoir faire face aux multiples défis qui assaillent le continent africain et notamment les pays membres de cette organisation commune.

Abordant le thème du Sommet, le premier responsable de la Commission de l’Union a déclaré que ‘’ s’il est vrai que des progrès non négligeables ont été réalisés, particulièrement en ce qui concerne l’accès à l’eau potable, beaucoup n’en reste pas moins à faire pour que notre continent atteigne les Objectifs du millénaire dans les délais fixés’’. Il a dit d’emblée être convaincu que les délibérations à l’issue des travaux du sommet déboucheront sur des décisions concrètes et feront l’objet de suivi-requis tant au niveau national, que régional. Et c’est fort de cette conviction qu’il a placé son mandat sous le sceau de l’action et de l’efficacité, en prenant en compte ce que ses prédécesseurs ont engrangé comme acquis et expériences au profit de la grande organisation africaine qu’est l’Union africaine. Pour lui, il s’agira de donner à la Commission, les moyens de remplir effectivement les responsabilités qui sont les siennes et ce, pour répondre pleinement aux attentes des Etats. La Commission devra devenir dans la vision de M. Ping, une structure efficiente à la hauteur de la visibilité et de la crédibilité considérable, acquises par l’UA en si peu de temps d’existence.

L’UA a été en effet créée en 2000 et a remplacé l’Organisation de l’Unité africaine en 2002. Le responsable de la Commission de l’Union a poursuivi son intervention en faisant remarquer que le Sommet de Sharm El Sheikh intervient dans un contexte difficile, caractérisé par des problèmes et défis immenses à relever. Il s’agit notamment des crises alimentaire, climatique, énergétique... Il s’agit aussi des différents conflits dans bon nombre de nos pays, qui affligent le continent. Mais pour relever ces difficultés, il faudra une synergie d’actions et c’est pourquoi M. Ping a souhaité une solidarité plus agissante et une plus grande unité d’action. Et pour donner l’exemple, Jean Ping a confié aux participants à ce sommet de grande importance, avoir entrepris des actes allant dans ce sens. ‘’ Dans les mois à venir, la Commission intensifiera ses efforts visant à faire face aux défis sociaux auxquels notre continent est confronté (pandémies, mortalité infantile, chômage, pauvreté… »).

A la suite du Président de la Commission, est intervenu le Président en exercice de l’UA qui a procédé à l’ouverture officielle des travaux qui se sont déroulés à huit clos.
Plusieurs sous thèmes sont soumis en débat dont l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement relatifs à l’Eau et à l’Assainissement ; le rapport de la première réunion du Comité des douze chefs d’Etat et de gouvernement sur le gouvernement de l’Union ; le rapport sur l’état de mise en œuvre du programme d’intégration régionale et continentale.

Il sera question pour le deuxième jour (1er Juillet 2008) des travaux, d’aborder entre autres sujets, l’adoption du projet d’instrument juridique unique sur la fusion de la Cour de Justice de l’UA et de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ; le rapport de la Commission sur l’utilisation abusive du principe de juridiction universelle par certains pays non africains ; la nomination des juges à la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples…

Les chefs d’Etat et de gouvernement auront enfin à se prononcer sur le lieu de la tenue des conférences de l’Union prévues en 2010 ; sur le lieu de tenue de la session ordinaire du Sommet de l’UA en 2010 ; sur la coopération entre les Nation unies et l’UA et sur la coopération afro-arabe.

Jean Bernard ZONGO
Envoyé spécial à Sharm El Sheikh

Sidwaya

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