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Qui gagnera la guerre des sankaristes : les "vrais", les "faux" ou "néo" sankaristes ?

Publié le lundi 21 juin 2004 à 06h35min

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La galaxie sankariste est tellement peuplée d’"héritiers" de tous poils qu’il est périlleux de vouloir tenter une classification qui respecte les valeurs de l’idéal de l’homme. C’est pourquoi, parmi ceux qui se revendiquent du sankarisme et s’entredéchirent dans une guerre sans merci, l’on cherche vainement à savoir ce qui les oppose. Ceux qui, au quotidien, font la honte et le déshonneur de ce patriote doivent avoir la décence de faire amende honorable et de reconnaître leur culpabilité dans la dégradation du sankarisme.

Tel un sort démoniaque, l’ambiance permanente dans le monde sankariste reste semblable à cette atmosphère vécue dans les ultimes moments avant l’avènement de la rectification d’octobre.

Intrigues, calomnies, suspicions, dénigrements sont le lot quotidien des sankaristes.

En vérité, aucun camp ne sortira vainqueur de cette sale guerre des sankaristes. Ni ceux qui pensent être les "vrais", ni les "faux", ni les "néo". C’est tout le mouvement qui est perdant.

Ils contribuent tous à désacraliser un héros national et commettent le parricide d’enterrer un idéal, au profit de leurs intérêts égoïstes.

Les sankaristes doivent revoir leur copie ou laisser la mémoire de Thomas Sankara en paix. Les uns sont fiers de souligner avec fierté que "Tom Sank" roulait en R5 alors que eux circulent en carrosse dernier cri. D’autres évoquent sa sobriété pendant que leur sport favori reste la course au gain facile et à l’enrichissement illicite en exploitant leur idole tel un fonds de commerce intarissable. Ces sankaristes sont la honte du sankarisme.

Aucun des leaders politiques au Burkina qui se réclament de l’idéal de Thomas Sankara ne donne une image reluisante de l’homme. Sans charisme, sans idées novatrices, sans engagement patriotique, ils n’ont du sankarisme qu’une idée vague. Ne se décrète pas sankariste qui le veut. "Le tigre ne crie pas sa tigritude", mais il le prouve.

Or, les sankaristes rivalisent ouvertement face à l’opinion, pour prouver leur "sankarité". Dans cette galaxie où les sankaristes sont devenus des loups pour les sankaristes, il est temps de revenir à la raison. La guerre entre "vrais", "faux", "néo" est un feuilleton à rebondissement qui heurte la conscience nationale. La culture burkinabè vénère les morts. Il revient donc à la famille biologique de Thomas Sankara, d’imposer le respect de l’image de leur fils, de ce fils devenu un patrimoine national. Il n’est pas tard. Il faut réagir rapidement.

Sinon l’honneur de Thomas Sankara finira comme celui d’autres héros tels que Che Guevara, Patrice Lumumba, Kwamé K’hrumah qui, hors de leur pays d’origine sont des monuments vénérés, alors qu’au plan national, l’on recherche désespérément les traces de leur influence politique et sociale. Certes, nul n’est prophète chez soi, mais les sankaristes doivent contribuer à faire de Thomas Sankara, une exception. Pour l’heure, ils sont sur la mauvaise voie. Les "vrais", les "faux" et les "néo" sankaristes sont avertis. Leur responsabilité est grande devant l’histoire.

Par Michel OUEDRAOGO
Sidwaya

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