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TIC et espoirs de progrès au Burkina : Zakaria Tiemtoré mène la réflexion

Publié le lundi 30 juin 2008 à 12h17min

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Zakaria Tiemtoré, Dr en sciences de l’éducation, a procédé à la dédicace, le 27 juin 2008 à Ouagadougou, de son nouvel ouvrage intitulé Technologies de l’information et de la communication, éducation et post-développement en Afrique. Entre mythe de la technique et espoirs de progrès au Burkina Faso.

L’ouvrage intitulé Technologies de l’information et de la communication, éducation et postdéveloppement en Afrique. Entre mythe de la technique et espoirs de progrès au Burkina Faso, produit par Zakaria Tiemtoré, a été l’objet de dédicace le 27 juin dernier. Et cela en présence des ministres en charge de la Culture et de la Communication (parrain de la cérémonie de dédicace), des Transports, de la Fonction publique, de parents et amis.

De la présentation de l’ouvrage effectué par Sita Tarbagdo, journaliste de métier, on retiendra que l’auteur a articulé sa thématique autour d’une interrogation fondamentale : "Les TIC sont-elles un moyen pour les pays pauvres notamment africains, de rattraper leur retard en matière de développement, particulièrement dans le domaine de l’éducation ?". En guise de réflexion sur cette question d’intérêt et d’actualité, dira le présentateur, l’auteur de l’ouvrage ne s’est pas contenté de disserter au gré de son imagination et autres jugements de valeur. Il a bâti les fondations de l’ouvrage sur un travail de recherche mené avec méthode et rigueur, esprit critique et sans parti pris, a ajouté Sita Tarbagdo.

De l’Afrique dans son ensemble, comme champ d’études de départ, l’auteur en est arrivé, remarque-t-on, à circonscrire le Burkina Faso, comme cas assez intéressant et révélateur en rapport avec le thème motivé de l’ouvrage. D’où la réformulation de la problématique : "L’introduction des TIC dans l’éducation au Burkina Faso est-elle une panacée à même de faire rattraper le retard accusé par ce pays en matière de développement ?". Sous l’angle de cette reformulation, Zakaria Tiemtoré a d’abord axé son travail, sur l’état des lieux du champ d’étude qui met en détail les déterminants fondamentaux qui caractérisent l’environnement socio-économique du Burkina Faso : pays enclavé, fort taux de population rurale (environ 75%), très faible satisfaction des besoins essentiels, 45% de taux de scolarisation au primaire, 11% au secondaire, 2% au supérieur.

L’autre ressort sur lequel le travail s’est appuyé, c’est l’aperçu des différents courants, théories et conceptions multidisciplinaires en présence sur le terrain de la réflexion en rapport avec la question de l’intégration des TIC dans l’éducation. Sur ce plan, deux conceptions différentes se dégagent. Il y a d’un côté, ceux qui soutiennent que les TIC peuvent être intégrées dans le système scolaire actuel, sans trop porter de dommages au modèle classique de l’enseignement. D’autres pensent par contre, que les TIC sont à la base d’une transformation radicale, d’une véritable révolution dans le domaine éducatif entraînant une remise en cause du modèle classique de transmission du savoir. Et pour les défenseurs de cette conception, on en viendra au remplacement de l’homme par la machine. Dans une troisième partie, l’auteur s’interroge justement : "les TIC peuvent-elles se substituer à l’enseignant humain".

En guise de conclusion, l’auteur constate que les TIC peuvent se révéler une chance pour le Burkina Faso, en termes d’avancée prodigieuse de l’éducation. Mais l’un des dangers d’une immersion à outrance des TIC dans l’enseignement serait de croire que l’on peut confier à la machine la totalité du processus d’apprentissage ou de penser que les TIC dispenseront des apprenants de l’espace-classe et de l’espace-école, qui sont des lieux essentiels où les dimensions psychoaffectives de l’acte d’apprendre sont à prendre en compte.
Autant donc œuvrer à une réelle appropriation de ces outils, sans perdre à l’esprit que réduire le processus d’apprendre à une démarche purement de logiciel est pour l’auteur de l’ouvrage une posture contestable.

En guise de témoignage sur le parcours de l’auteur, Me Gilbert Noël Ouédraogo, ministre des Transports dira que le jeune écrivain cultive trois qualités : la précocité, la performance et la qualité. Et d’ajouter que c’est ce type d’exemple que la jeunesse doit suivre, et que "nous devons accompagner".

Pour sa part, le parrain Filippe Savadogo s’est félicité de la hauteur d’esprit de l’auteur. "Ce n’est pas parce qu’on est pauvre qu’on ne peut pas réfléchir intelligemment", a dit le ministre Savadogo, qui a encouragé les jeunes à suivre l’exemple de Zakaria Tiemtoré qui, à 31 à peine, est détenteur de deux doctorats.

Gabriel SAMA

Sidwaya

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