LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Journée mondiale du lait : Bientôt deux laiteries modernes à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso

Publié le mercredi 25 juin 2008 à 10h51min

PARTAGER :                          

Les producteurs laitiers du Burkina, réunis au sein de la Table filière lait, ont commémoré le samedi 21 juin 2008, à Ouagadougou, la Journée mondiale du lait. Placée sous le haut patronage du Premier ministre Tertius Zongo, représenté à la cérémonie par le ministre des Ressources animales, la journée a été l’occasion pour les acteurs de la filière lait de réfléchir sur le thème : « Hausse des cours mondiaux du lait : menace ou opportunité pour la production et la transformation du lait local. »

La Journée mondiale du lait 2008 se tient à une période marquée par le renchérissement des cours mondiaux du lait dont la poudre est passée de 42 000 F CFA à plus de 80 000 F CFA le sac de 25 kg. Une flambée de prix qui concerne aussi les autres produits laitiers avec des augmentations de l’ordre de 40% parfois, voire plus. Une surenchère qui ne semble pas prête de s’arrêter, si l’on en croit les acteurs de la filière lait, au regard du contexte mondial.

Déjà, on déplore au Burkina la fermeture de onze (11) unités de transformation de lait en poudre depuis le début de la crise. Au-delà des pertes d’emplois directs, c’est la santé de nombreuses populations notamment les enfants, les jeunes, les personnes âgées, les femmes enceintes ou allaitantes et les malades qui est menacée. En effet, confirme le ministre des Ressources animales, Sékou Bâ, « le lait est un aliment de base très complet dont la consommation apporte à l’organisme les protéines animales indispensables à une bonne alimentation et un équilibre nutritionnel. Son absence dans la ration entraîne des troubles nutritionnels graves chez les personnes vulnérables. »

Il y a donc nécessité pour la production nationale de travailler rapidement pour répondre aux besoins du marché national. Une production nationale destinée à l’autoconsommation et estimée à environ 130 millions de litres de lait de vache par an, assurée à 95 % par les producteurs ruraux. Du coup, pour les besoins importants des villes, le Burkina est obligé de consacrer d’importantes devises (plus de six milliards) chaque année pour l’importation de lait. Et pourtant, l’élevage occupe une place de choix dans l’économie nationale avec une contribution de 12% à la formation du PIB et un apport en recettes d’exportation estimé à 20%. Mieux, le cheptel est numériquement important avec près de 8 millions de bovins, plus de 7 millions d’ovins et plus de 10 millions de caprins.

Pour le coordonnateur de la Table filière lait, M. Modeste Ouédraogo, « le potentiel de production laitière est énorme. Elle est confrontée malheureusement à des difficultés dont la résolution permettra d’augmenter la production nationale de lait. » Il invoque l’insuffisance du fourrage, la faiblesse des performances des races locales, le renchérissement des coûts des sous-produits agro-industriels, le manque de professionnalisme des acteurs, la faiblesse du tissu de transformation et l’absence d’un siège pour la Table filière lait. Des difficultés qui sont connues de leur ministère de tutelle qui annonce différentes mesures pour leur résolution à partir d’une stratégie basée sur l’intensification de la production et la transformation laitière.

Cela passe par un appui à l’amélioration de la production laitière au sein des élevages extensifs traditionnels, le renforcement de la production laitière au niveau des systèmes semi-intensifs à intensifs installés à la périphérie des grands centres urbains ainsi que la promotion de la collecte, la transformation et la distribution des produits laitiers locaux. D’ores et déjà, le ministre Sékou Bâ indique que son département travaille actuellement à l’implantation de deux laiteries modernes de 10 000 et 5 000 litres par jour respectivement à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. « Les études y relatives sont terminées et sont concluantes, » soutient M. Bâ. Il a en outre prodigué des conseils aux acteurs de la filière et réaffirmé tout l’appui de son département à leur endroit pour relever le défi de l’autosuffisance nationale en lait.

La journée a été marquée par une exposition de produits laitiers, des séances de dégustation et des panels sur divers sous-thèmes dégagés à partir du thème général.

Victorien A. Sawadogo

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique