nationale des producteurs de coton du Burkina n’a pu tenir d’assemblée générale statutaire en 2007, en raison d’une restructuration interne. C’est courant 2008 qu’elle tient finalement cette rencontre pour le compte de l’année précédente. Les 28 unions provinciales et les partenaires de l’UNPCB ont, par conséquent, planché sur deux années d’activités.

Etaient inscrits à l’ordre du jour de la présente AG, la présentation des rapports techniques et financiers 2006 et 2007, celui du comité de contrôle, de l’audit interne, le budget et le programme d’activités 2008. Les participants ont également eu droit à une communication très attendue, sur le nouveau mécanisme de fixation des prix du coton et la présentation du projet de mutualisation du Conseil de gestion financière. Ces prix, a constaté le président national de l’UNPCB François Traoré, ont baissé, la production aussi, du fait d’une mauvaise pluviométrie enregistrée au cours de la campagne écoulée.

Selon François Traoré, malgré cette situation les producteurs ont gardé confiance, aidés en cela par « d’énormes efforts consentis par l’Etat pour soutenir les producteurs de coton », à savoir la prise en charge à hauteur de 12 milliards de F CFA des parts des producteurs dans le capital des trois sociétés cotonnières (SOFITEX, SOCOMA, et FASO COTON) suite à la recapitalisation, et 6 milliards investis au titre de la subvention des prix des intrants sur un total de 100 milliards injectés dans la filière. « L’engagement de l’Etat est la marque de l’importance de la filière coton pour l’économie nationale d’une part et dénote la crédibilité des producteurs de l’autre », a soutenu le président national de l’UNPCB. « Les producteurs sont des gens qui veulent que leurs enfants n’aillent pas ailleurs. Que ceux-ci trouvent du travail sur place. Ils ont pour cela construit des écoles pour eux, consomment le Faso Danfani pour que ceux qui sont parvenus à l’université puissent revenir travailler dans des usines viables », a-t-il assuré.

Le secrétaire général du gouvernorat de la région des Hauts-Bassins, Ahmed Sory Ouattara, représentant le gouverneur a déclaré que la réussite d’une telle rencontre se mesurera, à l’aune des impacts des décisions qui y sont prises, sur la production et la capacité des producteurs à faire face au défi des 600 000 tonnes prévues pour la présente campagne cotonnière. Au cours des travaux, le retard de paiement de la ristourne additionnelle et des commissions, l’approvisionnement des producteurs en aliment de bétail, le non respect par les sociétés cotonnières des engagements pris lors des forums relatifs au paiement dans les délais du coton, la formation des membres de la structure, étaient entre autres, les préoccupations récurrentes.

L’assemblée a, de ce fait, mandaté le bureau exécutif de l’UNPCB pour trouver des solutions idoines à ces questionnements. Avant de repartir dans leurs champs, les participants ont par ailleurs recommandé l’intégration du paramètre « coton graine » dans le mécanisme de fixation du prix du coton, la prise en compte par l’UNPCB, de tous les producteurs de coton (qu’il soit conventionnel, bio et équitable ou transgénique). Prenant acte des recommandations, François Traoré, dira que l’installation de la saison hivernale se présente nettement mieux que l’année passée, l’objectif des 600 000 tonnes sera atteint et même dépassé si cette tendance se maintient.

Mahamadi TIEGNA
camerlingue78@yahoo.fr

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