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Zimbabwé : Tsvangirai jette l’éponge

Publié le lundi 23 juin 2008 à 13h26min

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Après avoir longtemps hésité, l’opposant Morgan Tsvangirai a, en définitive, opté d’abandonner la course au second tour de la présidentielle zimbabwéenne. Il met ainsi fin (du moins momentanément), à un bras de fer avec Papy Mugabe. Un bras de fer qui risquait visiblement de mettre le pays à feu et à sang. Un second tour respectueux des normes démocratiques aurait-il pu se tenir dans le climat de tension actuel entretenu par les deux candidats ? On peut en douter.

C’est pourquoi l’abdication de Morgan Tsvangirai, qui enlève du coup de l’intérêt à l’élection présidentielle, était devenue quasi inévitable, tant la confrontation entre les deux partis ressemblait à tout sauf à une campagne électorale. Le caractère extrémiste des uns et des autres avait fini par faire du Zimbabwe un champ de guerre. On ne croyait plus avoir affaire à des enfants d’un même pays.

Le retrait de son adversaire laisse donc le champ libre à Mugabe pour remporter la présidentielle. Une victoire qui aura cependant un goût amer, un triomphe à la Pyrrhus, pourrait-on dire, si l’on considère les meurtrissures causées par ce scrutin. Comment alors panser les plaies et remettre le pays sur les rails de la paix et de la réconciliation ? C’est certainement la tâche essentielle à laquelle doivent s’atteler les Zimbabwéens, opposition et pouvoir en premier lieu. Car c’est par leur radicalisme que les deux principaux partis ont contribué à enfoncer encore plus le pays dans la tonrmente. Certains avaient émis l’idée d’un gouvernement d’union, pour mener une transition apaisée et engager les réformes à même de réconcilier toutes les parties. Un peu à l’image du modèle kényan. Visiblement, cette formule n’a pas fait florès. La complexité de la crise zimbabwéenne réside dans le caractère inconciliable des positions. Mugabe, accusé d’antidémocrate et de tortionnaire, jure de ne jamais livrer son pays à un Tsvangirai qu’il considère comme un apatride à la solde des Occidentaux. Le nationalisme dont Mugabe et ses troupes se font les chantres, à cause de l’histoire coloniale mouvementée du pays, rend singulier le cas zimbabwéen.

Enfin, le jet d’éponge de Morgan Tsvangirai, illustre parfaitement l’échec de la diplomatie de Tabo M’Beki qui n’a pas pu convaincre l’opposant de prendre part au 2e tour du scrutin, en dépit de la forte probabilité de l’implication d’observateurs de la communauté internationale.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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