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Installation du Contrôleur général d’Etat : La lutte contre l’impunité prend du relief

Publié le mardi 10 juin 2008 à 15h38min

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Nommé par décret pris en Conseil des ministres en date du 19 mai 2008, le Contrôleur général d’Etat (CGE), Henri Bruno Bessin a officiellement prêté serment et été installé dans ses fonctions lundi 9 juin 2008, en présence du Premier ministre Tertius Zongo.

Le premier acte portant "naissance" officielle du CGE et partant de l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat (ASCE) dont il assurera la direction, a consisté en sa prestation de serment, intervenue dans la matinée du 9 juin 2008 lors d’une audience solennelle de la Cour de cassation.

Une audience qui a débuté par les réquisitions du Procureur général près la Cour de cassation. Il a fait remarquer que la présence du Premier ministre à cette cérémonie "est la marque de l’intérêt majeur" qu’il accorde à la mise en place de l’ASCE et partant à la lutte contre l’impunité. Faut-il le rappeler, la création de cette haute autorité s’inscrit dans les objectifs prioritaires du programme dont les lignes forces sont d’améliorer la qualité des services publics, de promouvoir une culture de service public, d’assurer la transparence de l’administration, de veiller à une gestion saine et transparente des affaires publiques, d’améliorer l’efficacité et le contrôle de la gestion des ressources publiques et de renforcer la coordination de la lutte contre la corruption et les autres crimes économiques.

Dans cette optique, l’ASCE sera entre autres, chargée d’étudier la qualité du fonctionnement et de la gestion des services, de proposer des mesures susceptibles de renforcer la qualité de l’administration publique et de recevoir et étudier les dénonciations des administrés dans leurs relations avec les administrations de l’Etat, les collectivités territoriales, les établissements publics ou tout autre organisme investi d’une mission de service public. Fait nouveau par rapport à ses devancières, elle peut saisir la justice de toute infraction commise par les services publics de l’Etat, les collectivités territoriales, les établissements publics et de tout organisme national investi de mission de service public ainsi que par leurs agents.

Les pratiques de délinquance économique et de corruption au sein de l’administration concernant les personnes physiques et les personnes morales de droit privé sont ainsi visées. Il n’y aura plus de protection à quelque niveau que ce soit de l’Etat et, dans l’exécution de ses missions, le CGE a le pouvoir de requérir toute personne dont le concours est nécessaire. Pour autant, le CGE n’est ni un superflic, ni un "indic", mais un serviteur loyal et dévoué qui défend les intérêts supérieurs de la Nation. Le premier président de la Cour de cassation, Cheick D. Ouédraogo pouvait de ce fait affirmer que son institution "contribuera de manière déterminante à la lutte contre l’impunité".

"Vous devez promouvoir et renforcer la bonne gouvernance", indiquera-t-il, avant d’ajouter que "jamais auparavant il n’avait été institué au Burkina Faso un organe de contrôle doté de prérogatives aussi importantes". Avant ces mots du premier président, Henri Bruno Bessin avait prêté serment en jurant et en prenant solennellement l’engagement devant le peuple burkinabè de "bien défendre ses intérêts en tout temps et en tout lieu" et de se comporter "avec dévouement et discrétion" dans "la sincérité et le respect de la déontologie".

Aussi, il doit accomplir sa mission avec "toute l’objectivité qui sied à une personne honnête et digne". L’homme qui est devenu ainsi le premier CGE aura rang de ministre et établira un rapport annuel qui sera rendu public.
Il est né le 6 octobre 1951 à Bobo-Dioulasso et a effectué ses études supérieures à l’Université de Reins au département de droit où il a obtenu la maîtrise en droit public en 1977. Par la suite, il sera admis à la Sorbonne à Paris d’où il sort docteur en droit en 1981. De lui, Mario Bettati son maître de thèse dit qu’il est "scrupuleux et méticuleux, dans l’analyse". Conseiller des affaires économiques, stagiaire pour communier, il a été secrétaire général de différents ministères, secrétaire général de la présidence du Faso, avant d’entamer une carrière internationale en 1995 au siège de la Francophonie et à l’Ecole d’administration de Bordeaux notamment.

Nommé inspecteur général d’Etat en 1995, il est officier de l’Ordre national depuis 2007. Marié et père de deux enfants, Henri Bruno Bessin a donc été au cours du second acte de la journée, installé officiellement dans ses fonctions dans le cadre prestigieux de la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale. C’était en présence d’un aréopage de personnalités, le Premier ministre en tête. Emu, Bruno Bessin a remercié les plus hautes autorités du pays pour "cette marque de confiance" qu’il essaiera de mériter. Convaincu que "rien ne sera comme avant", il a promis de "s’investir" dans sa tâche avec rigueur et impartialité. Une tâche "immense, mais gratifiante et exaltante" qui exige "loyauté, abnégation, courage et rigueur".

"Quand on cesse de contrôler, c’est la misère des hommes qu’on oublie", dira-t-il avant de demander "des moyens adéquats" à la hauteur des ambitions qui sont les siennes. "Le respect de l’éthique républicaine" est en marche, à en croire le secrétaire général du gouvernement, Adrien Koné qui a procédé à l’installation officielle du CGE. "La bonne gouvernance pour se cristalliser a besoin d’un mécanisme de contrôle efficient", terminera-t-il.

Boubakar SY

Sidwaya

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