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Sons et images du Burkina : Compilation de musique burkinabè

Publié le lundi 9 juin 2008 à 11h39min

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Sons et images du Burkina : Compilation de musique burkinabè

Mamadou Maré : « Avec cette Compil, mon ambition est d’assurer la promotion de la musique burkinabè en France »

Le 7 juin prochain sort à Paris une Compilation de musique burkinabè dénommée Sons et Images du Burkina Faso. Avec 11 titres et 11 clips vidéo, cet opus rassemble les artistes musiciens burkinabè, les plus en vue depuis une dizaine d’années. Une des plaques tournantes de la musique africaine d’où ont percé de nombreux musiciens du continent, il est pourtant difficile de trouver des albums de musiciens burkinabè chez les disquaires et distributeurs parisiens. Pourquoi une telle anomalie ? Comment et avec quels moyens peut-on promouvoir la musique burkinabè dans l’Hexagone ?

Grâce au Fespaco, au Siao ou au Tour cycliste, Ouagadougou est l’une des capitales africaines les plus dynamiques au plan culture, mais curieusement les musiciens burkinabè peinent à s’imposer à l’étranger. Pourquoi ? Eléments de réponse avec Mamadou Maré, le producteur de cette Compil qui réunit 11 artistes dont au moins cinq Kundé d’Or

Qu’est-ce qui t’a poussé à produire une Compil de musique burkinabè sachant qu’elle est très peu connue à l’étranger, notamment en Europe ?

Justement, le fait même que la musique burkinabè soit peu connue à l’étranger suffit à justifier la production de cette Compil. Mais pour répondre directement à votre question, je dirai qu’il y a principalement deux raisons. D’abord, j’ai des liens d’amitié avec un animateur de la Radio panafricaine Africa N°1, Robert Brazza et à force de le voir passer la musique d’autres pays et pas du Burkina, j’ai fini par lui demander pourquoi on entendait pas la musique burkinabè dans son émission. Il m’a répondu par des haussements d’épaules, me faisant savoir qu’il en a très peu dans sa discothèque. Or, je sais bien qu’il y a beaucoup de musiciens burkinabè aussi talentueux que ceux qu’il programme dans son émission. Il faut donc les faire connaître. Ensuite, en juillet 2007, Alif Naaba était de passage en France et je lui avais donné un coup de main pour organiser deux concerts à Montreuil, dans la banlieue parisienne. Ca s’est très bien passé et après, je me suis dit qu’il fallait dépasser le bénévolat et organiser quelque chose de sérieux pour faire connaître la musique burkinabè en Europe, particulièrement en France où je réside. J’ai donc décidé de commencer par une Compil des musiciens qui sont actuellement en haut de l’affiche, en attendant de voir ce qui peut être fait de façon générale pour la promotion de la culture burkinabè

Dans le passé, il y a eu une Compil de musique burkinabè, mais il n’y a pas eu de suite. Avec toi, peut-on s’attendre à quelque chose de durable ?

L’avenir nous le dira, mais en tout cas, je peux te dire que je prends l’affaire au sérieux et je ferai tout pour que l’aventure ne soit pas éphémère. Car, à ma grande surprise, mon projet a suscité beaucoup d’intérêts chez les artistes et je pense qu’il y a une place pour la musique burkinabè à Paris

Sur quels critères as-tu sélectionné les artistes et pourquoi les sons et les images dans un même album ?

Suite à mes nombreux séjours au Burkina, j’ai eu la chance de rencontrer Siboné, un animateur très connu de la télévision nationale burkinabè qui m’a beaucoup aidé à avoir les contacts des musiciens ou leurs managers. Grand amateur de musique, j’ai composé la sélection de cette Compil et quand je vois que Yoni que j’avais retenu a reçu le Kundé d’or 2008, je me dis que mon choix n’est pas mauvais. J’ai voulu un album en sons et images parce que, en France excepté par exemple le nom de Zêdess qui vient facilement à l’esprit, les artistes musiciens burkinabè ne sont pas très connus. Donc, un album en sons et images offre une double occasion de les valoriser : ils seront écoutés et regardés

Comment les artistes ont-ils accueilli ton projet et quelles sont les difficultés rencontrées dans la production de la Compil ?

Tous ceux à qui j’ai exposé le projet ont adhéré sans hésiter, mais je dois préciser que je n’ai pas vu tous les musiciens sélectionnés. J’ai rencontré Smockey, Alif Naaba, Bil Aka Kora, et pour les autres j’ai travaillé avec leurs managers ou représentants qui m’ont aussi fait confiance et encouragé. Quant aux difficultés rencontrées, elles sont essentiellement d’ordre organisationnel. Hors mis quelques uns, les mangers ou représentants m’ont fait tourner en rond. Pour les sons, ça été relativement moins compliqué de les rassembler que les images. Comme c’est la première fois, je me suis dit qu’il ne fallait pas être trop exigeant, mais j’espère que ça ira mieux la prochaine fois car, comme je vous l’ai dit, la publication de cette Compil s’inscrit dans un projet de la promotion de la culture burkinabè en France

Penses-tu réellement que la musique burkinabè peut trouver un public sur la place de Paris ?

Bien évidemment ! J’en suis même persuadé sinon je ne me serais pas lancé dans une telle aventure. Toute modestie mise à part, ce que je propose dans cette Compil n’a absolument rien à envier à ce qui se fait ailleurs dans d’autres pays. Le contenu varié de l’album, qui allie tradition et modernité est de bonne qualité. Les images et la chorégraphie sont propres et les clips peuvent être regardés par tous les publics sans choquer. Ayons confiance dans ce que nous faisons et donnons-nous les moyens de valoriser notre culture. Il faut cesser d’avoir le complexe vis-à-vis des autres pays qui nous pousse systématiquement à aller chercher des artistes ailleurs pour animer nos cérémonies. Je suis très ouvert à toutes les musiques du monde, mais combien de musiciens burkinabè sont invités à l’étranger pour animer des manifestations officielles ?

Comment comptes-tu promouvoir la musique burkinabè en France ? Vas-tu organiser des concerts ou des prestations dans des discothèques ?

J’ai des idées sur le sujet, mais pour l’instant, l’important est d’assurer la sortie et une belle promotion de cette compilation. Ce sera une fierté pour moi d’entendre souvent la musique burkinabè sur les ondes des grandes radios panafricaines et françaises. Cette fois-ci, je n’ai bénéficié d’aucun soutien ni privé, ni institutionnel, mais je demeure optimiste pour la suite car il existe beaucoup de gens qui croient en la culture et qui pourraient, à leur manière m’apporter un soutien.

Où peut-on se procurer cette Compil ?

La sortie de l’album est prévue le 7 juin à Paris et sera disponible chez Akuesson Distribution, 89, rue de Dunkerque dans le 9e arrondissement. Au Burkina, l’album sera disponible à partir du 15 juin dans la boutique « Les Roniers », située au rez-de-chaussée N° S.H 22 du centre commercial Ouaga 2000. C’est le seul et unique dépositaire agréé.

Propos recueillis par Joachim Vokouma
Lefaso.net

Contacts de Mamadou Maré :
33- (0) 619516281 ou 33-(0) 148225562
maremadou@yahoo.fr

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