Même l’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré est prête à attraper la cuillère tendue. Toutefois, le peu de pudeur qui lui reste et dont les autres formations politiques ont fait fi, recommande à l’UFR de poser quelques conditions liées à la garantie de la tenue d’élections libres et transparentes et le respect des principes de bonne gouvernance. Peut-on objectivement obtenir cette concession de la part d’un régime allergique à tout partage du pouvoir et congénitalement opposé à toute idée d’alternance ? Mieux que quiconque, Sidya Touré le sait, lui qui a été l’un des nombreux Premiers ministres grillés et "bouffés" par Lansana Conté.

En tout cas, l’opposition démontre publiquement qu’elle s’est .... opposée au gouvernement Kouyaté parce qu’elle n’y a pas été associée. Ainsi donc, à défaut de conquérir le pouvoir, l’opposition guinéenne s’en rapproche le plus près possible, confirmant la règle la plus courante en Afrique qui est que l’opposition aide le pouvoir à gouverner. Ce ne sont pas les opposants tchadiens qui diront le contraire, eux qui ont passé par pertes et profits les sévices qu’ils ont subis et surtout la disparition encore non élucidée de Mahamat Saleh, un des leurs.

Institutions caporalisées, opposants alliés du pouvoir, syndicats impuissants, armée répressive contre les manifestations de rue, c’est le lot du peuple guinéen qui n’a plus aucun recours pour sortir de la misère du musellement chronique dont il souffre. Alors, orphelin et résigné, le peuple guinéen, "le pays réel", n’attend sans doute qu’une délivrance providentielle. Toujours est-il qu’à l’instar d’autres dictateurs en Afrique qui savent tenir leur opposition par ... le ventre, Lansana Conté a encore de beaux jours devant lui.

Morin YAMONGBE

Le Pays