Corruption au Burkina : L’hydre a pris du galon
La Haute autorité de coordination de la lutte contre la corruption (HACLC) a une fois de plus sacrifié à la tradition des remises annuelles de rapports sur son activité. Ainsi, son premier responsable, Malobaly Alphonse Traoré, est allé remettre en mains propres le rapport 2007 de la structure au chef du gouvernement, le 3 juin dernier. Celui-ci donne à peu près l’état des lieux de la corruption, au titre de l’année dernière, au "pays des Hommes intègres".
Le moins que l’on puisse dire est que l’hydre se porte bien, mieux, elle a pris du galon. Malgré les discours, l’existence de structures de lutte tant publiques que privées, la corruption ne recule pas. Comme dans un casino, les montants des mises sont de plus en plus astronomiques et donnent le tournis. Dans le dernier rapport de la HACLC, il est question d’un total cumulé de plus de 22 milliards de F CFA happés par des adeptes de cette pratique devenue un sport national.
Toutefois, des signes indiquent qu’une lutte farouche ne tardera pas à être engagée contre la corruption dans notre pays. Parmi ces signes, la création de l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat qui, en principe, aura une autonomie financière et surtout la latitude de publier ses rapports et de saisir la justice. Toutes prérogatives que la HACLC et l’Inspection générale d’Etat qu’elle va absorber, n’ont pas eues. Il n’est peut-être pas exclu que l’on assiste à l’avenir à des opérations "Epervier" du nom de celle menée justement au Cameroun, un autre pays gangrené par la corruption. Ce sera sans aucun doute un signal fort donné à tous ceux qui craignent une victoire sur cette hydre redoutable pour l’économie nationale.
Par Séni DABO
Le Pays