LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Soutenance de thèse de doctorat unique : Le combat des lopésiennes

Publié le mercredi 4 juin 2008 à 11h23min

PARTAGER :                          

Salmata Olga Ouédraogo, épouse du regretté écrivain Patrick G. Ilboudo était face à un jury, le samedi 31 mai à l’université de Ouagadougou, pour soutenir sa thèse de doctorat unique. Son travail a porté sur les "lopésiennes", c’est-à-dire les femmes dans les œuvres de l’écrivain Henri Lopes, qui luttent pour un mieux-être.

"La meilleure heure, c’est l’heure de Dieu", a lancé le président du jury, le Pr Adrien Huannou de l’université d’Abomey-Calavi au Bénin pour dire que "chaque chose a son temps".

En effet, c’est depuis mai 2003 que la candidate, Salmata Olga Ouédraogo, a entrepris de mener des réflexions sur le thème "La femme africaine dans l’univers romanesque de Henri Lopes :

quête permanente d’un mieux-être". Il lui a fallu braver cinq ans durant (mai 2003 à mai 2008) des obstacles divers pour enfin voir se concrétiser son travail, le samedi 30 mai.

C’est une candidate sans aucun signe de crispation qui était face au jury, constitué, outre son président sus-nommé, des professeurs Serge Glitho de l’université de Lomé, de Jean-Pierre Guingané et de Bernardin Sanon (directeur de mémoire) de l’université de Ouagadougou.

Salmata Olga Ouédraogo a, pendant 40 mn, présenté le résumé de son document comprenant plus de 400 pages. L’étude a consisté à chercher à savoir comment l’écrivain Henri Lopes a abordé la question de la femme dans toutes ses œuvres. Il s’est avéré que les créatures féminines y évoluent.

C’est le terme "lopésiennes" que la candidate a choisi pour désigner les femmes dans les œuvres de l’auteur. Et parmi ces lopésiennes, on rencontre les "bonnes" femmes essentiellement mères et épouses au foyer ; les grandes dames, femmes illustres ; les "ndoumbas" qui sont une sorte de courtisanes, des femmes remarquables. La vie de ces femmes est faite de combats.

Elles se battent pour construire ou reconstruire la famille, l’Afrique et partant le monde. Pour cela, elles utilisent des armes légères et lourdes, qui vont du silence parlant à l’art créatif en passant par la lutte armée (grève et résistance). Les lopésiennes se servent aussi d’armes miraculeuses provenant de forces surnaturelles.

Notons qu’aux côtés des lopésiennes existent "leurs" hommes : les lopésiens. Aussi divers qu’elles, ce sont des pères, des époux ou des partenaires. Le combat des lopésiennes, aussi rude et permanent qu’il puisse paraître, comporte des limites, des insuffisances, des acquis.

De l’analyse faite des œuvres de Henri Lopes, la postulante au grade de docteur est parvenue à la conclusion qu’il entretient une relation forte avec "ses" femmes. Ce lien laisse entrevoir son engagement auprès d’elles dans leur combat quotidien pour le mieux-être. C’est ainsi qu’elle a invité les femmes à ne jamais baisser les bras mais à toujours lutter, car "rien n’est définitivement acquis, surtout pour les filles d’Eve".

L’une des difficultés majeures rencontrées par la future docteur a été le rassemblement des œuvres et des documents pour le travail. Sa présentation a été qualifiée de "claire et concise, présentée (et non lue) dans un français correct".

Le jury, à l’unanimité, a proclamé Salmata Olga Ouédraogo Docteur ès Lettres et Sciences humaines avec mention "Très honorable avec félicitations du jury".

Alima Koanda
(Stagiaire)

L’Observateur

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Dédougou : Le festival des masques signe son retour
Burkina / Musique : Patrick Kabré chante Francis Cabrel