Conflits maliens : Des Maliens demandent asile au Burkina
Suite aux affrontements entre l’armée malienne et les rebelles touaregs, d’importantes vagues d’expatriés touaregs arrivent du Mali. Logés au stade du 4-Août, ils sont pour le moment, pris en charge par l’Etat burkinabè. Le mardi 3 juin 2008, nous sommes allé nous imprégner des réalités. Constat…
Il est environ 12h 30 mn, ce mardi 3 juin 2008 quand nous sommes arrivé au stade du 4-Août.
Un groupe de personnes portant pour la plupart, des turbans à la manière des Touaregs sont assis en plusieurs groupes. Des enfants s’amusent dans la cour du stade. Les bruits et pleurs de ces petits mettaient fin au silence radio qui régnait dans les locaux du stade en cette pleine journée. Ce sont bien les expatriés maliens."Ceux que vous voyez ici, sont des Touaregs qui ont quitté le Mali pour des raisons de sécurité. Nous avons remarqué qu’il y avait souvent des rebondissements dans les conflits qui opposent l’Etat malien aux rebelles touaregs. Alors nous nous sommes sentis en insécurité. Et c’est pour cela que nous sommes venus au Burkina", nous a expliqué Mohamed Alher Ag Abou, représentant des expatriés. Un autre monsieur renchérit en disant ceci : "Nous sommes fatigués de ces attaques à n’en pas finir". Ils viennent des différentes régions du Mali. Il s’agit notamment de Bonou, de Tombouctou, de Kidal, de Gao, de Gossi, de Ambri, d’Inagiatafane.
"Nous sommes tous venus par la route. Et cela fait déjà 18 jours que nous sommes arrivés", a précisé Ag Agalas Issa.
Pour Ag Abou, divisés en plusieurs groupes, ces Touaregs sont rentrés dans différents pays en fonction de la proximité géographique avec ce pays. Ainsi, d’autres se seraient dirigés vers la Libye, la Mauritanie et l’Algérie. Alerté par un Touareg résidant au Burkina, l’Etat burkinabè a pris les dispositions idoines pour leur prise en charge et sont pour l’instant logés au stade du 4-Août pour ceux qui sont venus jusqu’à Ouagadougou et d’autres à Djibo. L’UNICEF/Burkina apporte également sa contribution pour la prise en charge de ces expatriés.
La Croix-Rouge a déjà fait don de nattes, de couvertures et de moustiquaires aux familles. "Nous avons fini le recensement", nous a confié Ido Paul, agent d’éligibilité à la Commission nationale pour les réfugiés (CONAREF). Environ mille personnes ont été recensées sur le territoire burkinabè dont trois cent trente (330) à Ouagadougou. "Ils demandent actuellement asile”, a précisé M. Ido. Durant les six mois à venir, une commission composée de plusieurs structures statuera sur ces demandes. Pour l’instant, ils sont aux petits soins de l’Etat burkinabè en attendant que les sites d’accueil soient fin prêts pour les abriter.
Jacques Théodore BALIMA
(Collaborateur)
Sidwaya