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Arrestation dans les milieux du commerce de riz : Un autre coup dans le dos de Salif ?

Publié le mardi 3 juin 2008 à 12h42min

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Lors de la marche-meeting de la coalition contre la vie chère, quelqu’un a eu une idée de génie, en suggérant aux femmes de sortir avec leurs ustensiles de cuisine, les casseroles, les marmites les fourchettes, les louches, les cuillères pour faire suffisamment de bruit afin que le pouvoir entende leur complainte. Il s’est trouvé des gens pour en rire peut-être et d’autres de marquer leur étonnement tout en ne cachant pas leur doute sur les effets d’un tel vacarme.

Après la marche, et donc pendant le meeting, l’inénarrable El Hadji Mamadou Nama a lâché du haut de la tribune, ce que les gangs mafieux font aux consommateurs. Ils les grugent sur les prix de vente et aussi sur les poids de sacs. Une fois de plus les tenants du pouvoir ont fait semblant de ne rien entendre.

Mais les cris désespérés des ventres affamés ont éveillé en eux une certaine humanité.
Alors la machine s’est mise en branle pour mettre le grappin sur un commerçant véreux qui confondait délibérément 45 à 50 kg alors qu’il aurait l’œil et le bon sur les espèces sonnantes et trébuchantes en suivant de façon méticuleuse la valse des prix. Autant on a envie d’applaudir à tout rompre pour les forces de sécurité et l’Inspection générale des affaires économiques, autant on ne peut passer sous silence le fait que les politiques ont traîné les pas avant de lever le pied pour permettre l’arrestation de cet « affameur du peuple ». On a la nette impression que cette affaire n’a pas dévoilé tous ses secrets, le gros de l’iceberg restant caché toujours sous l’eau.

Car derrière cette affaire de riz dans des sacs fraudés, se cacherait encore un fort relent de « dégorbatisation » ou de nettoyage de traces de Salif Diallo. A ce qu’on dit, une bonne partie des gros importateurs de riz du Faso, sont tous de l’écurie de Salif Diallo, le pestiféré depuis ce jour de Pâques 2008. En effet, ayant eu raison de lui, on s’affaire à neutraliser ses « hommes » ou ceux qui sont taxés de l’être.

Et comme dans le domaine du riz, il semble que Salif Diallo en son temps avait d’une manière ou d’une autre aidé certains dans l’obtention des agréments de gros importateurs ; le temps est venu de casser ces hommes pour ne pas se laisser surprendre dans une spéculation qui va avoir des conséquences graves pour tout le monde. Car si la faim tenaille de façon accrue, une révolte populaire est vite arrivée, et là ni Gorba, ni ses « amis » qui lui veulent du bien ne seront épargnés.

Il s’agit aussi de défaire les liens du ventre avec quelqu’un qu’on soupçonne d’être de l’autre camp. On l’aura vu, la révolte à Bobo-Dioulasso, a été mise sur le dos de Salif Diallo car il aurait des atomes crochus avec le monde des opérateurs économiques. Le plus difficile donc n’était pas de le décagnoter, mais c’est de pouvoir déraciner les longues racines que l’homme a su se faire pendant le long temps qu’il a passé dans les hautes sphères de l’Etat. Ce n’est pas le plus facile.

Ayant rejoint le clan des vainqueurs du moment, on commence déjà à casser du sucre sur le dos de « Gorba » qu’on adulait il n’ y a pas longtemps. Des ministres ont lâché que la méthode de Salif Diallo, n’était pas la bonne, alors là pas du tout ; on revient sur sa déclaration sur la campagne agricole où il a affirmé que le Burkina a un excédent céréalier. Cela, n’aurait pas plu à certains de membres du gouvernement, mais aucun n’a osé le dire haut puisqu’en son temps Salif Diallo n’était pas édenté comme aujourd’hui.

On le voit bien, Salif Diallo commence à être le bouc émissaire de tout ce qui ne va pas au Faso ; quand les syndicats vont en grève, on y voit sa main, quand les élèves déboîtent encore lui, quand les militaires sont fâchés, toujours lui. L’homme paye ainsi au prix fort tous les coups bas qu’il a organisé pour renforcer les fondements du pouvoir de Blaise Compaoré.

Kassim Kongo

Bendré

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