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Hausse des prix : "La vie chère est la résultante des importations"

Publié le vendredi 30 mai 2008 à 12h49min

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La flambée des prix des produits alimentaires a suscité des réactions diverses dans le monde. En dehors des manifestations pour exhorter les Etats à s’impliquer davantage dans l’amélioration des conditions de vie, plusieurs personnes ont livré leur vision du phénomène.

La vie chère est, selon le ministre chargé de mission auprès du président du Faso, chargé de l’analyse et de la prospection, Jacques Guéda Ouédraogo, simplement la vie avec tout ce qu’elle nécessite comme coût. Et lorsque les coûts augmentent, on parle de vie chère. "Les populations rencontrent par conséquent des difficultés pour s’alimenter correctement. Des ménages seront amenés à se priver de certains biens", a expliqué M. Ouédraogo. Toute chose qui justifie les colère et manifestations de populations surtout les plus pauvres (car elles ressentent plus les effets de la flambée des prix) dans certains pays.

La hausse des prix, a dit le ministre, est un phénomène mondial qui a été plus visible en Afrique à cause des manifestations qui ont éclaté dans certains pays. "Les revenus des ménages sont plus faibles que dans les autres pays", a justifié Jacques Guéda Ouédraogo. Mais il a relevé que les troubles sont survenus surtout dans les pays francophones où les populations ont tendance à attendre tout de l’Etat. Par contre, a-t-il fait remarquer, les populations des zones anglophones développent plus d’initiative.
Il impute l’augmentation des prix aux chocs endogènes et exogènes sur l’économie du Burkina Faso. Interrogé sur le même problème du renchérissement du coût de la vie, le 2 mai 2005 à Ouagadougou, le secrétaire chargé des grandes consultations électorales au sein du parti majoritaire, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Jean Léonard Compaoré a déclaré qu’il n’était pas nouveau contrairement au ministre Ouédraogo qui a confié avoir été surpris par l’évolution rapide des prix. Pour lui, la hausse des prix a accompagné l’amélioration des conditions de vie.

"Tout ce qui rend l’existence agréable est aujourd’hui payant", a-t-il expliqué. Pour lui, la structure de la consommation contribue à accroître les difficultés des gens "On veut manger du chinois, s’habiller en américain pourtant notre pouvoir d’achat ne nous le permet pas", a laissé entendre Jean Léonard Compaoré. A cela, il associe la flambée des prix des produits pétroliers et ses conséquences directes et collatérales aux catastrophes naturelles survenues dans des pays grands producteurs comme le Venezuela avec la sécheresse. De son côté, le président de la Confédération paysanne du Faso (CPF), Bassiaka Dao développe une autre thèse. "La vie chère est consécutive à l’option du gouvernement de nourrir la population avec des produits importés : riz, lait, pâtes alimentaires", a soutenu M. Dao. Pour lui, les producteurs agricoles dont la majorité vit en campagne, ressentent le plus durement les effets de la vie chère.

"Les paysans paient tout sans avoir un minimum de garantie de revenu. La diminution des taxes à l’importation n’a pratiquement aucune incidence sur les consommateurs qu’ils sont", a affirmé M. Dao. L’explosion démographique et la fabrication des biocarburants ont amenuisé les stocks alimentaires et créé des pénuries. Par ailleurs, Bassiaka Dao estime que les politiques agricoles des pays africains ne sont pas adaptées à une véritable souveraineté alimentaire. Selon lui, les politiques qui ont prôné la non subvention de l’agriculture en Afrique ont leur part de responsabilité dans la crise alimentaire actuelle.

Séraphine SOME


Flambée des prix des produits de grande consommation : Les impôts ont-ils augmenté ?

L’application de la loi de finances 2008 aurait, selon des commerçants, contribué à la flambée des prix sur les marchés. Les impôts ont-ils augmenté ?

Dans le code des impôts de 1996.
a- Pour les activités exercées à demeure
- tarif de la contribution du secteur informel (CSI) par zone et par classe
Zone A : Ouagadougou et Bobo-Dioulasso
Zone B : Koudougou, Banfora, Ouahigouya, Koupèla, Fada N’Gourma, Tenkodogo et Kaya
Zone C : Autres localités
Classe 1 : commerçant réalisant des recettes journalières supérieures à 30 000 et inférieures ou égale à 40 000
- commissionnaires en douane
- commissionnaires en marchandises
- dépanneur auto
- location d’hôtel utilitaire
- marchand de bois en gros
- cinématographe ambulant...

Classe 2 : coiffeur en salon ne vendant pas des produits de beauté
- coiffeur en salon utilisant des appareils
- tailleurs brodeurs
- tâcherons...

En 2002 pour les activités à demeure, on a le tableau ci-dessous après modification en janvier du code des impôts.
Dans les deux classes des professions ont disparu tandis que d’autres sont apparues. Les tarifs de la CSI ont augmenté.

En 2008 concernant le même secteur d’activités le tableau suivant est donné. Les tarifs ont relativement baissé mais sont supérieurs à ceux de 1996.
a- Pour les activités exercées à demeure

- Tarif de la CSI par Zone et par Classe

Zone A : Ouagadougou et Bobo-Dioulasso

Zone B : Les dix (10) villes moyennes : Koudougou, Banfora, Ouahigouya, Koupèla, Fada N’Gourma, Tenkodogo, Kaya, Po, Gaoua et Dédougou.

Zonce C : Les chefs lieux de provinces et autres communes

Zonde D : Autres localités

Les contribuables qui débutent leur activité peuvent opter dans les trente jours du commencement de leur activité.

Les tarifs applications sont déterminés par zone, par classe et par profession pour les activités exercées à demeure et en fonction du moyen de déplacement pour celles exercées en ambulance, conformément aux tableaux ci-après :
a- pour les activités exercées à demeure

Tarif de la CSI par zone et par classe, en francs CFA

Zone A : Ouagadougou et Bobo-Dioulasso

Zone B : Koudougou, Banfora, Ouahigouya, Koupèla, Fada N’Gourma, Tenkodogo, Kaya, Po, Gaoua, Dédougou, Pouytenga

Zone C : autres chefs-lieux de provinces et autres communes urbaines

Zone D : autres localités

En conclusion, si les commerçants des classes 1 et 2 par exemple étaient soumis au code des impôts de 1996 et que les nouveaux codes de 2008 leur sont appliqués alors ils trouveront que les taxes ont augmenté. Par contre si les textes de 2002 étaient en vigueur les personnes concernées ne se plaindront pas car leurs impôts auraient baissé. Les commerçants qui imputent la flambée des prix à l’augmentation des taxes seraient par conséquent dans la première hypothèse tandis que l’Etat se situerait dans la seconde.

S.S

Sidwaya

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