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Côte d’Ivoire : L’expression de l’hospitalité burkinabè envers Zakaria Koné

Publié le mardi 27 mai 2008 à 11h00min

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Par suite d’actes "d’indiscipline", l’Etat-major des Forces armées des Forces nouvelles a limogé le commandant de la zone de Séguéla et de Vavoua, le commandant Zacharia Koné le 16 mai dernier. Il n’était pas présent lors de la cérémonie de désarmement de ses hommes en présence du Premier ministre Guillaume Soro, chef de l’ex-rébellion des FN. Ayant senti durablement le coup, l’ex-homme fort de Séguéla, pour sauver sa tête, a trouvé refuge aux pays des Hommes intègres, lui donnant sa notoriété de pays « d’hospitalité et de paix » pour emprunter les mots de l’Abidjanaise.

Et, pour ne pas laisser dame rumeur envenimer la situation, les autorités burkinabè, garant de l’APO ont pris les devants de l’affaire en informant les autorités ivoiriennes de la présence du commandant Zacharia Koné sur leur sol. A plus d’un titre, cette transparence dans la gestion communicationnelle du processus de sortie de crise est à saluer dans la mesure où elle évite les suspicions, les attaques cagoulées entre d’une part, les membres des Forces nouvelles eux-mêmes et entre ceux-ci et les sbires du FPI.

Du coup, le Burkina Faso, à travers le facilitateur Blaise Compaoré montre toute sa volonté, sa sincérité de donner aux Ivoiriens la chance de concrétiser ce rêve de paix dont il caresse les voluptés depuis six ans, au lendemain d’un 19 septembre 2002. C’est aussi l’occasion pour les Forces nouvelles de ne pas trop vite tomber dans des envolées "injurières" lorsque l’un des leurs perd le "Nord" ou commet une erreur. Il est vrai qu’en n’étant pas présent à la cérémonie de désarmement de ses troupes, le Com-zone Zacharia a posé un acte condamnable. Cependant, ce n’est pas pour autant, qu’il soit présenté comme « un bon à rien", un "poltron" car en toute chose, la grandeur d’esprit, la tolérance, le sens de la compréhension et de l’analyse de toute situation, notamment au sein de l’armée relève de la prudence.

Pour autant, l’ex-"Com zone" Zackaria Koné doit mettre de l’eau dans son vin et éviter de vouer aux gémonies en faisant des déclarations qui peuvent nuire au processus de paix en Côte d’Ivoire. On ne fait pas de son ennemi, un individu qui a combattu sept ans durant à ses côtés. Ainsi, par la clairvoyance d’esprit des autorités burkinabè qui ont tout de suite remis les "pendules à l’heure, les Ivoiriens doivent comprendre que la paix c’est d’abord leur affaire et cette affaire doit être gérée de façon lucide, en ayant la tête sur les épaules en toutes circonstances.

Le Premier ministre Guillaume Soro l’a sûrement compris en accordant "son pardon" à Zacharia Koné qui doit rejoindre le quartier général des FAFN à Bouaké. Ce pardon du Premier ministre ivoirien est à saluer à juste titre. Mais, il faut que le pardon soit donné par toute la hiérarchie militaire des FAFN pour montrer non seulement à la classe politique ivoirienne mais aussi au facilitateur Blaise Compaoré que les FAFN ne sont pas là pour faire passer de vie à trépas l’un des leurs lorsque celui-ci "déconne".

La balle est donc dans le camp des Ivoiriens afin qu’à travers "l’affaire Zacharia Koné", ils comprennent et intériorisent au quotidien cette mélodie de l’Abidjanaise : "Tes fils chère Côte d’Ivoire, fiers artisans de ta grandeur, tous rassemblés et pour ta gloire te bâtiront dans le bonheur". Alors, bâtissez "cette terre d’espérance" dans la paix et le bonheur. Et, tout le monde y gagnera.

Daouda Emile OUEDRAOGO

Sidwaya

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