Cette nouvelle allait se confirmer de façon implacable, lorsque le dimanche 18 mai, un long cortège funèbre effectura sa rentrée à Koudougou avec le corps de celui-là que tout Koudougou pleure et pleurera encore longtemps. Avec la disparition de Emmanuel Zoma, c’est un pion essentiel de l’histoire de Koudougou, et du Burkina Faso en général, qui vient de se briser.

En effet, sur la scène politique nationale, c’est un homme qui a marqué de son empreinte, l’histoire de notre pays. Il a été secrétaire général de l’UNDD à sa grande période de gloire dans les années 1978. Exilé en Côte d’Ivoire avec l’avènement de la Révolution, il revient au pays renouer avec la politique dans les rangs de l’ODP/MT, puis du CDP.

Il est élu maire de Koudougou en 1995 et au sein de l’AMBF, il est porté au poste de trésorier de la structure. Sur le plan professionnel, Emmanuel Zoma a eu une carrière très riche et bien remplie. Après son école primaire vers 1941 à Koudougou, il se retrouve au petit séminaire de Pabré en 1950 puis au grand séminaire de Koumi en 1958. Après un passage dans l’enseignement, il est admis à la Faculté des sciences économiques de Dakar en septembre 1959, puis à la Faculté des sciences économiques de Paris en 1961 avec un stage à la Banque de France. De retour au pays, il est nommé fondé de pouvoir à la BND, puis sous-directeur et occupe finalement le poste de directeur général de cette banque.

De 1974 à 1978, il est ministre du Commerce, des Mines et du Développement industriel. Il est élu député à l’Assemblée nationale de 1978 à 1980, président de la Chambre de commerce de 1980 à 1989, administrateur provisoire de RAN-Hôtel de 1994 à 1995, directeur général de IBPC au sein du groupe Hage de 1994 à 1995. C’est un homme bien avisé en politique que dans l’administration burkinabè, que tout Koudougou a porté en terre le lundi 19 mai dans sa cour au secteur n°1 de la ville. Mais avant, c’est à la cathédrale Saint Augustin de Koudougou que l’absoute a eu lieu en présence de nombreux fidèles venus de partout pour la circonstance, témoignant ainsi l’engagement et la foi de Emmanuel Zoma de son vivant.

A l’heure de son enterrement, quatre interventions ont été prononcées : celles du président du Lion’s Club Koudougou Baobab fondé en 1999 par Emmanuel Zoma, de la Chambre de commerce prononcée par le président de la section territoriale du Centre-Ouest, l’oraison funèbre lue par le maire de Koudougou en présence du président de l’AMBF, Simon Compaoré, à la tête d’une forte délégation de la communauté des maires du Burkina Faso, puis enfin, l’adieu de sa famille prononcé par son benjamin, Wilfried Zoma. Emmanuel Zoma à 74 ans, laisse derrière lui une veuve (Thérèse Zoma née Yaméogo) et six enfants éplorés.

François KABORE
AIB/Koudougou

Sidwaya