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Fait divers : L’accusatrice, une voleuse ?

Publié le mercredi 16 juin 2004 à 07h26min

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Marie avait débarqué chez sa sœur vivant à Bobo-Dioulasso. Cette dernière, Martine, préparait et vendait du dolo pour subvenir à ses besoins, aidée en cela par quelques cousines. Il semble que Marie était venue vivre à ses côtés parce qu’elle ne s’entendait plus avec son amant sous le toit duquel elle résidait.

Marie s’équipa en divers petit matériel divers qui devait lui permettre de s’adonner à la vente d’alcools frelatés, un commerce très courant dans nos villes (Whisky, Pastis, vins, etc.). Marie et Martine vivaient ensemble, dans une bicoque sise à l’intérieur de la cour du cabaret. Un matin au réveil, elles s’aperçurent que le matériel avait disparu, ainsi que la valise et les effets d’habillement de sa sœur.

Les mots fusaient de toutes les bouches pour maudire le vol et les voleurs. On prospectait les pistes possibles pour retrouver le ou les éventuels délinquants. Le nom de Yonas fut prononcé. C’est ce jeune homme de 30 ans, sans emploi, familier des lieux, amateur de dolo et qui plus est, taquinait souvent Marie avec des élans intéressés. Marie ne se fit pas répéter l’accusation. Elle décida de se rendre à la gendarmerie d’où elle revint avec une convocation à l’adresse de Yonas. Dès 6 heures le lendemain, le petit monde des victimes, des témoins et accusateurs, y compris l’accusé, se retrouvèrent devant le gendarme de permanence.

Ce dernier connaissait bien le cabaret en question ainsi que Marie et sa sœur.

Question après question, le doute déjà s’installait sur la véracité de l’accusation, et sur les affirmations de certains témoins qui déclaraient avoir aperçu Yonas dans la pénombre avec des "affaires" sur la tête.

Rendez-vous fut de nouveau pris pour l’après-midi. Mais avant l’heure indiquée, on retrouva la valise et le petit matériel de Marie à près d’un kilomètre du cabaret, au bord du boulevard de la Révolution. Marie resta formelle, imperturbable : Yonas est son voleur. Elle révéla qu’il aurait voulu ainsi se venger d’elle, pour avoir à plusieurs reprises repoussé ses avances. "Dites à ce garçon la vérité. Il m’emmerde, il me harcèle, j’en ai marre", lança-t-elle au gendarme. Yonas ne savait comment démentir pour se sortir d’affaire. Il répétait : Non, c’est pas moi... J’étais absent de Bobo ce jour-là... J’étais allé en brousse avec un camionneur pour charger du bois à revendre".

Les questions du gendarme se révélaient méthodiques et embarrassantes. Les témoins à charge se rétractaient. Il se trouve que les soupçons secrets de sa sœur Martine, depuis le début, portaient sur elle-même. Elle confia même au voisinage qu’elle aurait bien pu dérober ses effets d’habillement pour s’enrichir vite et associer son propre équipement de vente d’alcool pour mieux masquer les apparences.

Pour l’instant, la gendarmerie laisse courir. Elle dit poursuivre les recherches. Mais déjà, Marie est plus que confuse. Elle vient de déménager... Encore ! Elle n’a pas encore avoué, mais elle et sa sœur demandent au gendarme de laisser tomber l’affaire, ce qui signifie beaucoup de choses. Yonas, l’air ragaillardi, répète à qui veut l’entendre : "Je vais lui réclamer une forte somme d’argent pour dédommagement. Elle a gâté mon nom dans le quartier".

Jean-Luc BONKIAN
Sidwaya

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