Après que Issiaka Fofana ait franchi le premier la ligne d’arrivée, c’est la liesse dans le camp de l’équipe de Côte d’Ivoire. Le chef de la délégation ivoirienne s’est empressé d’appeler Abidjan pour donner l’information avec son téléphone portable. Pour l’équipe ivoirienne, cette victoire d’Issiaka Fofana est synonyme de victoire de la compétition. Les coureurs de Côte d’Ivoire avaient raison de manifester leur joie dimanche sur le boulevard Eboué (ex boulevard de la Révolution),eux qui avaient tant souffert depuis la première étape devant des grands coureurs burkianbè tels Abdoul Wahab Sawadogo, Gueswendé Sawadogo, Saïdou Tall, Saïdou Rouamba, Simon Pierre Kiba.

La 7e étape était un critérium d’une distance de 131,400 km. Un circuit fermé de 10,107 km à parcourir 13 fois à travers quelques artères de la ville de Bobo-Dioulasso. La victoire de l’Ivoirien Issiaka Fofana a commencé à se dessiner au premier point chaud, après le 3e tour à l’issue duquel il s’est imposé. A l’avant-dernier tour, il était toujours le maître du peloton.

Mais le plus important de cette compétition est l’acquisition du maillot blanc. Ce maillot, c’est Gueswendé Sawadogo qui l’a endossé depuis la deuxième étape. Un maillot qui a divisé les cyclistes burkinabè. Les uns souhaitaient que Simon Pierre Kiba rentre dans l’histoire en remportant cette édition pendant que d’autres penchaient plutôt pour Gueswendé Sawadogo. Dans tous les cas, c’est un Burkinabè qui est monté sur la plus haute marche du podium. Il faut éviter ce comportement dans l’avenir. Sur les 14 maillots de leaders, le Burkina en a remporté huit, la Côte d’Ivoire quatre, le Bénin un et le Niger un. Signalons que 54 coureurs de 9 équipes ont pris le départ pour la 7e et dernière étape de cette IVe édition. Le temps était de 3h 20mn 31 s et la vitesse moyenne de 39,818 km/h.

Fernand KOUDA

Impressions après la dernière étape

Issaka Fofana (Côte d’Ivoire)

Ça été vraiment dur pour moi. Dès le départ, je suis allé à l’échappée avec deux de mes camarades en compagnie d’autres Burkinabè. Ensuite j’ai vu mon capitaine venir. Cela m’a réconforté et j’étais presque sûr de notre victoire à l’arrivée. Au premier point chaud, je me suis bien défoncé et je l’ai remporté. Au deuxième, je me suis contenté de la 3e place, et au dernier (3e point chaud), j’étais 2e. J’ai vu que toutes les conditions se prêtaient pour que je remporte l’étape.

Hier (ndlr : samedi 17 mai 2008), j’étais très fâché contre moi-même. Je n’étais pas dans l’échappée alors que je suis actuellement le meilleur de mon équipe. Je n’ai pas bien dormi à cause de cela. A l’étape d’aujourd’hui, je me disais, soit je gagne ou je gâte tout.

Saïdou Rouamba (capitaine des Etalons) :

C’est une joie pour moi que nous remportions cette 4e édition de la Boucle du coton. Nous avons beaucoup de jeunes dans nos rangs qui ont su tirer leur épingle du jeu. Gueswendé Sawadogo, laissé à lui-même, ne pouvait pas remporter la course. Il a fallu que des gens l’aident. Tous nos coureurs l’ont compris et nous avons protégé le maillot jusqu’à la fin.
Nous avons perdu la dernière étape, mais cela ne me fait pas mal. Peut-être que si on raflait toutes les étapes, on aurait fait du tort quelque part. L’essentiel, je le répète, pour nous, était de garder le maillot blanc. Je ne me dis donc pas que nous avons perdu la dernière étape. Bien au contraire.

Propos recueillis par B. Léopold YE

Sidwaya