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Blaise Compaoré : “Il n’y a pas de progrès possible sans l’Afrique”

Publié le lundi 19 mai 2008 à 11h55min

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Blaise Compaoré et Jacques Attali

La célébration du soixantième anniversaire de l’Etat d’Israël a été marquée par une série de communications de chef d’Etat, de chefs de gouvernement et de leaders politiques qui font le monde… Ces interventions ont porté sur l’avenir de l’humanité et les fondements de la paix mondiale pour un développement solidaire des Etats. Nous vous livrons une transcription de la communication que le président du Faso, Blaise Compaoré a faite, le 13 mai 2008 à Jérusalem.

C’est un défi qui est trop grand pour nous que de nous demander, même si nous sommes autant de sages à cette tribune, de parler de l’avenir, surtout lorsque nous nous retrouvons aujourd’hui au carrefour de plusieurs crises majeures dans le monde. Une crise alimentaire, une crise écologique, une crise financière, une crise énergétique et bien d’autres…
Je pense que c’est vraiment “ trop” nous demander ; mais je comprends que nous avons une responsabilité historique de gérer ces défis, nous, dirigeants des peuples du monde. Je voudrais vraiment, très sincèrement, remercier le président Shimon Peres une nouvelle fois, le gouvernement et le peuple israélien pour l’aimable invitation qui nous a permis de connaître Israël, de connaître le peuple juif.

Je repartirai d’ici, confiant en votre avenir. (Applaudissements…).
Je repartirai surtout, conforté par la cause que vous défendez et qui est devenue aujourd’hui nôtre. (Applaudissements…).

Mais surtout, je comprends mieux pourquoi ce peuple a droit, comme tous les autres peuples, à la liberté et aussi à l’épanouissement ; mais c’est surtout un peuple pacifique que nous saluons tout d’abord. (Applaudissements…).

Pour l’avenir, je parlerai de l’Afrique, car en ce qui concerne le monde, bien d’autres intervenants comme monsieur Jacques Attali (NDLR : économiste et philosophe français, ancien conseiller de feu le président français François Mitterrand) qui a beaucoup d’expériences sur ces différentes questions, les évoquera.

Sur l’Afrique, je dirai tout simplement que notre continent dans la mondialisation est pleine d’hommes, de femmes, plein de ressources humaines, de ressources naturelles, mais reste un continent qui doit rattraper son retard. Et si nous voulons avancer, il nous faut continuer à bâtir sur l’homme, c’est-à-dire valoriser le capital humain, et cela me paraît important ; cela représente pour moi ce qu’on appelle la sécurité humaine, assurer une sécurité politique, la liberté, une bonne gouvernance, ainsi que le bien-être pour tous, la santé, l’éducation.

Il faut des femmes et des hommes compétents pour bâtir le futur. Je crois que c’est cela notre souci en Afrique et singulièrement au Burkina Faso.

C’est-à-dire comment faire pour que l’homme soit bien portant, bien instruit, capable de transformer ses ressources naturelles ; c’est d’abord cela qui compte - pour nos Etats - nous souhaitons davantage de bonne gouvernance !

Il est certain qu’avec la gouvernance que nous observons sur le continent, et je l’ai déjà dit à des collègues chefs d’Etat, il n’est pas possible d’organiser le progrès, donc la bonne gouvernance, sans intégrer la révolution numérique. Si au temps de la révolution industrielle, nous n’avions pas pu prendre le train en marche, parce que nous étions sous occupation ou soit sans liberté, non propriétaires de nos ressources, aujourd’hui avec la révolution numérique, nous pouvons accompagner le monde dans le progrès. C’est tout simplement pour vous dire que nous avons aussi besoin en Afrique de construire la paix.

Et cette paix, pour la construire, nous aurons toujours besoin de l’assistance du reste du monde. Voilà pourquoi, je souhaite que toutes les régions du monde s’associent à nous et nous appuient…

Je dirai tout simplement que pour cette mondialisation qui est là et qui nous accapare, il est important que l’on prenne conscience surtout que le monde sera prospère pour tous, ou il sera difficile pour tous à l’avenir. Il n’y a pas de progrès possible pour le monde s’il n’est organisé que sur un continent ou deux. Il faut que l’on sache que malgré ces crises, il y a des possibilités pour le monde de se
ressaisir.
Mais c’est seulement si l’on prend conscience que cette mondialisation est d’abord une étape civilisationnelle ; comme l’âge de la pierre polie, l’âge des métaux, etc.

Il faut donc que l’on entre dans la mondialisation ensemble avec plus de solidarité, plus d’imagination, avec de meilleures réponses aux problèmes auxquels nous faisons face aujourd’hui. Je peux vous dire que l’humanité qui a traversé des crises parfois plus difficiles que celles-là saura trouver des réponses idoines aux préoccupations majeures du moment.

Je vous remercie !

Son Excellence monsieur Blaise COMPAORE
Colloque de Jérusalem
13 mai 2008

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