LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Déby-Béchir : Frères jumeaux et ennemis

Publié le jeudi 15 mai 2008 à 11h46min

PARTAGER :                          

Quand bien même ils se détestent cordialement, les présidents soudanais Omar Al-Bachir et tchadien Idriss Déby Itno peuvent se trouver des atomes crochus par ces quelques traits qu’ils partagent en commun. En effet, tous les deux dirigeants ne se soucient visiblement guère de réserver à leur pays, une place dans la farandole des nations africaines à démocratie acceptable.

N’allez surtout pas leur parler d’alternance démocratique, vous passeriez pour un Martien. Car, en dessous du vernis démocratique que leur pays arbore, se cache la dure réalité de régimes totalitaires, arrivés au pouvoir par les armes, constamment menacés d’en repartir de la même manière, et incapables de comprendre autre langage que celui de la canonnade. En 2009, le président-général Al-Bachir fêtera ses vingt ans de pouvoir absolu. Une année plus tard, Idriss Déby Itno lui emboîtera sans doute le pas, si, d’ici là, le destin n’en décide pas autrement.

Pour tout dire, Déby et Al-Bachir, c’est comme deux frères jumeaux partageant des traits saillants, mais qu’il est franchement difficile de réconcilier.

Tout se passe en effet comme si les deux chefs d’Etat avaient un problème personnel à régler ; comme si le désaccord était si profond que même un démiurge ne saurait parvenir à les réconcilier. En attestent les accords de paix soudano-tchadiens qui se succèdent et se ressemblent sans jamais parvenir à une solution négociée et définitive de la crise entre les deux Etats.

Enfin, tout se passe comme si Idriss Déby et Omar Al-Bachir, qui se connaissent un peu trop bien, cachaient toujours chacun un poignard dans le dos, juste après les poignées de mains et les accolades "forcées" et hypocrites.

Et si, jusque-là, les deux présidents s’accusent mutuellement de menées déstabilisatrices et que la paix se fait toujours aussi rare qu’une pluie en saison sèche, c’est sans doute parce que ces deux pays n’ont pas la culture de l’alternance. De fait, si l’un ou l’autre ou si les deux "frères jumeaux" venaient à disparaître politiquement de la scène, cela favoriserait l’avènement de la paix. Car la haine entretenue entre les deux hommes est si profonde qu’elle alimentera toujours l’instabilité qui secoue, depuis des lustres, ces deux pays voisins.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique