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Reconstitution des carrières militaires : Grande difficulté...source de satisfaction

Publié le mercredi 14 mai 2008 à 12h58min

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En réussissant la plus grande difficulté pour l’Histoire et pour la IVe République, Blaise Compaoré donne aussi naissance, du même coup, à la plus grande source de satisfaction à la nation burkinabè tout entière : la carrière administrative et militaire de nombreux sous-officiers et officiers vient d’être reconstituée. Et mieux, ces militaires sont « promus aux grades supérieurs et prennent rang pour compter des dates indiquées au regard de leurs noms ».

La reconstitution des carrières militaires n’est donc plus une hallucinante plongée dans l’imaginaire de ceux dont le seul rappel de cette sensible et délicate question les rendait très circonspects. Désormais, toutes les oreilles sont tout ouïe par le décret présidentiel en date du 25 mars 2008 et l’arrêté du ministère de la Défense de la même année qui réhabilitent respectivement les officiers et les sous-officiers des Forces armées nationales du Burkina Faso de la période allant largement de 1983 à nos jours. Bravo !

La République marche très bien sur ses deux pieds. Elle s’appuie fortement, et chaque fois que de besoin, sur les bonnes intentions humaines et les meilleures intuitions politiques d’un Etat encore enveloppé du deuil des violences politiques et des injustices sociales et administratives. Blaise Compaoré et toute la République entendent encore toujours battre le cœur des Burkinabè qui saigne. Symbole réunificateur de la nation et artisan panafricain de premier rang de la promotion de la paix et de la justice sociale, le président du Faso porte aujourd’hui ses gants de médecin pour panser ad vitam aternam les plaies de l’incompréhension politique ouvertes par l’Histoire. L’exercice du pouvoir d’Etat, c’est donc aussi la responsabilité des fautes collectives que l’on reconnaît et porte sur soi.

La République entend effacer le deuil que certains militaires portent toujours en eux et sur eux. Oui, la fonction d’Etat consiste en effet à reformer ce qui n’est plus conforme aux exigences de l’époque. Et chaque jour, le président du Faso sait et accepte que le chemin déjà parcouru pour demander humblement pardon dégage la nécessité de faire davantage mieux pour rapprocher définitivement les Burkinabè les uns des autres. Il n’y a pas d’arrêt sur le quai de la République : les célébrités militaires et les soldats de hauts faits blasés par les traumatismes politico-administratifs et qui sont redevenus d’anonymes fonctionnaires de l’administration publique ont trouvé là l’occasion de sortir de leur univers torturé et de se laisser réhabiliter par leur raison de vivre. C’est la naissance de la source de tout leur bonheur et de toute leur satisfaction sociale.

La République les reconnaît et les accueille. Ils doivent l’accepter, car cette reconnaissance les rend surtout si proche des valeurs morales et des attributs de la société burkinabè éprise de paix et de justice politique. Il y a des actes qui grandissent les hommes de décisions que l’on reconnaît dans la fonction et les épreuves. La main et le cœur qui appellent tous ces officiers et sous-officiers réhabilités est vraiment un acte fort de contrition. Le président du Faso se souvient donc du passé. Et il le démontre à son peuple en équilibrant le présent et en préparant l’avenir dans ses actes quotidiens d’homme d’Etat.

Idrissa NOGO (idrissanogo@yahoo.fr)

Sidwaya

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