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11ème Galian 2008 : La nécessaire réforme

Publié le lundi 12 mai 2008 à 12h26min

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La fête annuelle des hommes de presse, qui consacre l’excellence, s’est déroulée le vendredi 9 mai dernier dans la salle marron du SIAO. Une messe qui a rassemblé une partie de la fine fleur du monde des médias avec certes, des ratés et des insuffisances dans l’organisation. Ces 11ème Galian qui ont connu la première participation du nouveau ministre de l’Information, monsieur Philippe Sawadogo, et du président sortant du Conseil Supérieur de la Communication, monsieur Luc Adolphe Tiao, avaient un goût d’inachevé.

La salle qui accueillait ladite manifestation était sobrement décorée. Si on avait du mal à voir les journalistes, ce n’était pas le cas de cette foule d’invités qui prirent d’assaut la salle. Une foule venue sûrement pour le couvert et la ripaille abondante au détriment des ces pisses papiers et des journalistes de l’audio visuel. Si cette messe est organisée pour les hommes de médias afin de récompenser l’excellence, les organisateurs gagneraient à mieux mettre en
exergue ceux-ci et stimuler leur participation.

D’année en année la participation des journalistes va régressant et le vendredi 9 dernier, nous avons encore constaté que nombre de lauréats n’étaient pas dans la salle. Toute chose assez regrettable quand on sait que ce sont pendant ces instants que le public aussi a envie de découvrir ces hommes de l’ombre qui se battent au quotidien pour informer, former, sensibiliser. Il faudrait que le ministère en charge de l’organisation de cette fête annuelle repense la politique qui accompagne celle-ci. S’il est vrai que la majorité des médias se trouvent concentrés dans les centres urbains, il n’en demeure pas moins qu’on en trouve aussi dans certaines provinces, de qualité, avec de très bonnes émissions. La difficulté que rencontrent ces organes se trouve dans leur incapacité d’avoir l’information en temps réel concernant les Galian afin de compétir convenablement.

Difficulté liée à la distance qui sépare ces médias avec le centre de décision. On gagnerait à trouver le moyen d’intéresser tout ce beau monde et de convier les ouvriers du développement, à cette nuit des Galian, même s’il n’y a pas de nominés ou de lauréats. Si l’on peut faire venir des paysans dans une région donnée pour les célébrer et les écouter, des jeunes pour des ateliers et autres séminaires, des femmes pour danser des djandjoba à la place des Nations ce ne serait pas quelques journalistes en quête de reconnaissance que l’on ne pourrait pas faire venir à Ouagadougou pour cette messe annuelle.

Si tous les journalistes sont unanimes à reconnaître qu’il est difficile d’opérer un choix de ses propres articles pour compétir, il faut aussi savoir que la tendance voudrait que l’on décentralise de temps à autre les Galian. En effet, il ressort de l’esprit général que l’on gagnerait à mettre un comité permanent qui va suivre tout au long de l’année les productions journalistiques et opérer leur choix.

Il est vrai qu’un tel comité doit travailler comme une institution mais il faudrait qu’un jour, l’on tende à faire des Galian une institution. Ce ne serait qu’à ce prix que l’on saura réellement quels sont les journalistes constants et méritants. Sinon un article arrangé et présenté ne montre point le professionnalisme de l’auteur et les jeux sont biaisés.

Malgré tout, les Galian ont le mérite d’exister et il faut seulement que le tout nouveau ministre en charge du Département de l’information mette un peu de son dynamisme pour faire de cette nuit le véritable miroir de l’excellence dans le monde médiatique de notre pays. Sinon, si cette nuit se transforme en occasion pour certains de venir se pavaner, de se donner en spectacle ou de permettre à des maîtresses d’enfiler la dernière robe à la mode afin de passer à la télé, elle n’aurait pas sa raison d’être.

Aristide Ouédraogo

San Finna

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