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Jean-Baptiste Ilboudo, vice-président du comité d’organisation des Galian 2008 : “Conduire les professionnels à l’excellence...”

Publié le vendredi 9 mai 2008 à 11h15min

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Jean-Baptiste Ilboudo

Les meilleurs professionnels des médias burkinabè, presse écrite, audiovisuel seront récompensés, ce soir, au SIAO par les prix Galian 2008. Le directeur du développement des médias, vice-président du comité d’organisation, Jean Baptiste Ilboudo, que nous avons rencontré dans cet entretien, situe l’importance des Galian pour le ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication. Aussi, il s’est prononcé entres autre sur la qualité des œuvres, l’indépendance du jury et la valeur des prix Galian.

Sidwaya (S.) : Faites-nous un bref historique des prix Galian ?

Jean-Baptiste Ilboudo (JBI) : J’avoue que je suis mal placé pour faire l’historique des Galian. Je viens d’arriver au ministère et l’on vient de me confier la vice-présidence du comité d’organisation de cette édition. Je fais mes premiers pas dans les Galian. Les Galian sont à leur XIe édition et ils ont été créés pour promouvoir l’excellence dans les médias. C’était l’idée de base qui a prévalu à leur création il y a une dizaine d’années par ses promoteurs.

S. : Quelle est l’importance des Galian pour le ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication ?

J.B.I : Pour le ministère de la Culture, de la Communication et du Tourisme, les Galian sont très importants. Nous souhaitons que chaque journaliste, quand il se met à l’œuvre pour écrire un article ou produire une émission radio ou audiovisuelle, ait à l’esprit, les Galian.
Pour nous, les Galian devraient conduire tous les journalistes vers l’excellence. Notre souci est que chaque fois qu’un journaliste va produire ou écrire un article qu’il pense aux Galian, qu’il pense au respect des normes professionnelles.

S. : Les prix Galian priment un article ou une œuvre du journaliste. Est-ce que cela suffit pour juger de la qualité du journaliste ?

J.B.I : Lorsqu’on est excellent journaliste de radio et on réalise une interview en 1 mn ça se sent. Quand on est médiocre, même sur une dizaine d’émissions sa se remarque également.
Ce n’est pas forcément la quantité qui permet de mesurer la qualité du journaliste. Le journaliste qui présente une œuvre s’assure au moins que c’est une œuvre lisible, qu’elle réunit ou respecte les normes professionnelles.
Avec de meilleures œuvres, je crois qu’on peut objectivement apprécier les qualités du journaliste.

S. : Au lieu de primer le meilleur candidat aux Galian , pourquoi ne pas primer le meilleur journaliste dans un genre donné au cours d’une année ?

J.B.I : C’est une idée qui mérite d’être creusée. Pour cette édition, on a reçu 175 candidats . Vous imaginez que l’on soit obligé de suivre chacun d’eux sur une période donnée.
Est-ce que cela est à la portée des Galian ? Je crois qu’il faut faire un choix.

S. : Il semble que certains journalistes ont été primés suite à des pressions ou à des interventions. Cela ne va-t-il pas à la longue, dévaloriser les Galian ?

J.B.I : C’est vous qui me l’apprenez. Le jury a travaillé en toute liberté. Il n’y a eu aucune pression. Le jury a travaillé en toute liberté et en toute indépendance comme l’a recommandé le ministre.

S. : D’aucuns ne participent pas aux Galian parce qu’ils n’en ont pas confiance ?

J.B.I : En tous les cas, nous avons réuni un certain nombre de personnes-ressources qui sont, de notre point de vue, au- dessus de la mêlée et à mesure de pouvoir apprécier objectivement les œuvres à eux soumises. Quoi qu’on fasse, il y aura toujours des gens qui verront les choses autrement ou différemment. C’est leur droit. Beaucoup nous font confiance et c’est le plus important.

S. : Quels sont les différents prix qui seront attribués, cette année ?

J.B.I : Il y a 15 œuvres qui sont primées. Ce sont des œuvres de belle facture.

S. : Les prix spéciaux, comment sont-ils attribués ?

J.B.I : Il y a 7 institutions ou ministères qui ont accepté accompagner le ministère de la Culture, du Tourisme etde la Communication . Au niveau de ces prix spéciaux, chaque ministère ou institution réunit son jury, son règlement et nous ne mettons que les œuvres à leur disposition. Les jury des prix spéciaux sont complètement autonomes du jury officiel.

S. : La valeur des prix ?

J.B.I : La valeur du prix Galian est de 500 000 F CFA. Pour les prix spéciaux, nous avons demandé aux différents ministères ou institutions de donner un minimum de 300 000 F CFA. Il y en a qui ont donné plus.

S. : D’aucuns estiment que la valeur du prix doit être revue à la hausse ? Qu’en pensez-vous ? Etant donné qu’en Côte d’Ivoire, par exemple, le meilleur journaliste peut recevoir une villa...

J.B.I. : Ecoutez, on fait la politique de nos moyens. Il ne faut pas nous comparer à la Côte d’Ivoire. Toute proportion gardée, vous ne pouvez pas comparer le budget de la Radio télévision ivoirienne à celui du ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication du Burkina. Donc, nous faisons la politique de nos moyens. Si un jour, les moyens permettent de faire plus, nous le ferons pour davantage aider la profession.

S. : Comment appréciez-vous le niveau de participation de cette année ?

J.B.I. : Le niveau est bon. Mais, on pourrait mieux faire, pour peu qu’au niveau des salles de rédaction, on fasse beaucoup attention aux choix des œuvres. Nous avons parfois l’impression que le candidat qui décide de présenter son œuvre est laissé à lui même. Il n’a pas le soutien du chef des programmes ou du rédacteur en chef afin de mieux choisir ses meilleures œuvres. S’il y a une implication des rédacteurs en chef, il y aura plus de rigueur dans le choix des œuvres. Il faut déplorer cela. Il y a aussi, la qualité des œuvres, surtout le son des œuvres radiophoniques est de mauvaise qualité. Or quelqu’un a dit que la "radio, c’est d’abord le son, ensuite le son et c’est enfin le son". En radio, le son est essentiel. Malheureusement beaucoup d’œuvres radiophoniques sont de mauvaise qualité. Pourtant, actuellement les appareils sont plus performants permettant d’avoir un bon son. Quant aux œuvres de presse écrite, le style est souvent mauvais. Un effort devrait être fait pour améliorer le style. Tout cela montre qu’il faut mettre l’accent sur la formation. Egalement, on a déploré la confusion des genres. On présente une œuvre dans un genre donné or, c’était plutôt dans l’autre genre qu’il fallait la présenter. Nous considérons cela comme étant assez grave. La distinction entre les genres n’est pas bien maîtrisée. Peut-être le comité d’organisation fera des recommandations pour qu’aux prochaines éditions, il y ait moins de confusions de genre.

S. Le jury des Galian 2008 est beaucoup plus de l’audiovisuel que de la presse écrite, reproche-t-on ?

J.B.I. : Dans le jury, nous avons Mme Monique Ilboudo qui a écrit pendant longtemps à l’Observateur Paalga. Elle est écrivaine. Egalement, il y a l’ancien directeur général de la RTB, Lezin Didier Zongo. Il a fait la radio mais il est aussi écrivain. En matière de presse écrite, ils s’y connaissent. Ces reproches ne sont pas fondés.

S. Les écrivains sont plutôt des littéraires ?

J.B.I. : Ils sont littéraires mais ils ont beaucoup écrit dans les journaux. Mme Monique Ilboudo a pendant longtemps écrit à l’Observateur Paalga. Il en est de même der M. Lézin Didier Zongo. Il a dirigé le bulletin de CIERRO, Convergence, pendant plusieurs années. C’est facile, la critique mais encore faut-il qu’elle soit fondée.

S. L’édition de 2008 comporte-t-elle des innovations ?

J.B.I. : Non. Peut-être la XIIe édition des Galian connaîtra des innovations. Car le jury fera des recommandations et si elles sont avalisées par le ministère, je crois qu’il y aura des innovations à l’édition 2009.

S. Pourquoi le choix de Luc Adolphe Tiao comme parrain ?

J.B.I. : Le parrain a été choisi par le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication. C’est plutôt à lui qu’il faut poser cette question.

S. SNC pour la culture, les Galian pour la communication, est-ce qu’il y aura un jour un prix pour les acteurs évoluant dans le domaine du tourisme ?

J.B.I. : Pourquoi pas ? Il ne tient qu’aux acteurs du tourisme de faire la proposition. Le ministère est ouvert à ces genres d’initiatives.

S. Vous êtes un cadre du ministère, à quel stade se trouve le dossier de la convention collective et à quand sa mise en œuvre au Burkina Faso ?

J.B.I. : J’avoue que je ne peux pas répondre avec précision à cette question. Peut être dans quelques semaines, on pourra vous donner des précisions.

Propos recueillis par Boureima SANGA


Les récompenses de ce soir

Prix spéciaux

1. Prix du Conseil supérieur de la communication (1 prix).
2. Prix du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (1 prix).
3. Prix du ministère de l’Education de base et de l’Alphabétisation (2 prix).
4. Prix du ministère de la Promotion de la femme (1 prix).
5. Prix du ministère de la Promotion des droits humains (1 prix).
6. Prix Samuel Kiendrébéogo pour l’excellence féminine dans les médias avec l’Association professionnelle africaine des communicatrices (1 prix).
7. Prix de Plan-Burkina.

Prix officiels

Palmarès

A. Section production

En presse écrite
* l’enquête
* le reportage
* l’interview

En radiodiffusion
* la présentation
* le magazine

En télévision
* le grand reportage
* le magazine
* le documentaire

B. Section création et publicité

En presse écrite
* la maquette
* la photo de presse
* la caricature

En radiodiffusion
* le son
En télévision
* l’image

Prix spéciaux du jury (2 prix)
* prix spécial pour l’image
* un prix spécial pour le son

Galian spéciaux (4 prix)
Remis par M. le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication.

Galian d’honneur (1 prix)
Remis par M. le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication.

Des œuvres soumises au jury

Section production : en presse écrite

- l’enquête : 12

- le reportage : 30

- le fait divers : 01

- l’interview : 15
Sous-total = 58

Section création et publicité : en presse écrite

- la maquette : 21

- la photo de presse : 12

- la caricature : 03
Sous total : 36
Total = 84

Section productions : en radiodiffusion

- la présentation : 04

- le grand reportage : 01

- l’émission de débat : 01

- l’enquête : 04

- le magazine : 19

- le fait divers : 02
Sous-total : 31

Section création et publicité : en radiodiffusion

- le spot audio : 08

- le son : 08
Sous-total = 16
Total = 48

Section production : en télévision

- la présentation : 01

- le grand reportage : 04

- l’enquête : 00

- le magazine : 08

- le documentaire : 10
Sous-total = 23

Section création et publicité : en télévision

- spot télé : 04

- l’image : 05

- le son : 02
Sous-total = 11
Total = 33

Total général = 175

Sidwaya

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