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Séminaire gouvernemental : Les ministres s’approprient l’énergie nucléaire

Publié le mercredi 7 mai 2008 à 10h48min

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L’Autorité de radioprotection et de Sûreté nucléaire (ARSN) a entrepris une campagne de sensibilisation et d’information à l’endroit de groupes d’acteurs autour des enjeux et de la contribution de l’énergie atomique au développement socioéconomique, à la protection de l’environnement et à la santé au Burkina Faso. Dans ce cadre, un séminaire de deux jours à l’intention des membres du gouvernement a été organisé. L’ouverture de la rencontre qui a eu lieu au ministère des Affaires étrangères l’après-midi du lundi 5 mai 2008, a été présidée par Alain B. Yoda, ministre d’Etat en charge de la Santé.

Les sources de rayonnements ionisants (faisceaux de lumière invisibles à l’œil nu qui, comme les rayons solaires, libèrent de l’énergie sous forme de chaleur) sont utilisées à des fins médicales, industrielles, agricoles, de recherches et autres. La technique nucléaire est en effet une science qui est aujourd’hui mise au service du développement socioéconomique à travers la planète.

Au Burkina, les rayonnements ionisants sont utilisés pour l’essentiel dans la médecine à travers l’exploitation des rayons x en radiologie diagnostic, dans la recherche avec l’usage de sondes à neutrons dans l’analyse des sols, dans l’industrie minière et le génie civil avec l’emploi de jauges radioactives…

Il est en outre envisagé d’introduire à l’avenir la médecine nucléaire ainsi que la radiothérapie dans la politique nationale de développement sanitaire. C’est une technologie qui présente des avantages, mais aussi des risques comme l’endommagement des tissus sains, qui cause des brûlures de la peau et augmente les dangers de cancer.

Il s’est alors avéré nécessaire de développer une approche nationale pour promouvoir une utilisation sûre des sources sur le territoire et pour lutter contre une éventuelle contamination de produits destinés à la consommation par le public avant leur distribution.

Les décideurs pour commencer

Pour prévenir plutôt que d’avoir à guérir, le séminaire gouvernemental des 5 et 6 mai 2008 qui constitue en fait le début d’une série d’autres rencontres au profit d’acteurs politique, de l’administration, de la société civile et des médias, vise, entre autres, à informer et sensibiliser les membres du gouvernement sur les effets néfastes des rayonnements ionisants ; sensibiliser le gouvernement à la sûreté radiologique et nucléaire ; informer le gouvernement des missions de l’Autorité nationale de radioprotection et de sûreté nucléaire.

Pour le séminaire gouvernemental dont le thème est « La contribution de l’énergie atomique au développement socio-économique du Burkina Faso et ses effets sur la santé et l’environnement », une équipe pluridisciplinaire en radioprotection (ensemble de mesures destinées à assurer la protection de l’homme et de son environnement contre les effets néfastes des rayonnements ionisants tout en permettant leurs utilisation), en sûreté radiologique et nucléaire ainsi qu’en sources a été mobilisée. Parmi eux, deux experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Patrick Reyners et Jean-Paul Samain.

Ces derniers ont animé des communications sur l’application des rayonnements ionisants dans les différents secteurs socioéconomiques, le code de conduite sur la sûreté et la sécurité des sources radioactives, l’importation et l’exportation des sources radioactives, la radioprotection : gouvernance et citoyenneté…

Pour le premier ministre, Tertius Zongo, dont le discours a été lu par son représentant à l’ouverture des travaux du séminaire, Alain Bédouma Yoda, face à la porosité des frontières, à la non-maîtrise du domaine, à la méconnaissance du sujet et de tous les usages qui peuvent être faits de cette technologie, l’Autorité nationale de radioprotection et de sûreté nucléaire a dans ses missions, la charge d’élaborer une politique nationale et une réglementation en la matière et de proposer une approche de gestion des déchets radioactifs.

Comme pour marquer sa détermination à prendre à bras-le-corps la question de la sécurité nucléaire (ensemble des dispositions techniques et des mesures d’organisation relatives à la conception, à la construction, au fonctionnement et à l’arrêt des installations abritant des sources de rayonnements ionisants, ainsi qu’au transport des substances radioactives, prises en vue de prévenir les accidents ou d’en limiter les effets), le gouvernement burkinabè a décidé de présenter sa candidature pour le poste de membre du Conseil des gouverneurs de l’AIEA au titre de la région Afrique, lors des élections qui se tiendront au cours de la 52e session de la conférence générale, prévue du 29 septembre au 03 octobre 2008 à Vienne, en Autriche.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur

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