Le ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques entend aborder la campagne agricole prochaine avec beaucoup plus de sérénité. Convaincu que la seule manière d’atteindre les objectifs visés est de bien les définir, le département de Laurent Sédégo vient de se doter d’une feuille de route cohérente et faisable. C’est dans cet esprit qu’il a convié toutes les intelligences du ministère dans “l’aquarium” du Centre agricole polyvalent de Matourkou pour élaborer des propositions concrètes aux problèmes qui assaillent notre agriculture et pour dresser un planning des objectifs à atteindre. Les attentes, selon le ministre Sédégo sont nombreuses et les interrogations foisonnent : Comment produire suffisamment pour nourrir durablement les populations ? Que faire, face aux besoins croissants en eau des populations ?

Dans quelle mesure assurer la sécurité foncière ? autant de préoccupations auxquelles les techniciens de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques se devaient de répondre à travers des objectifs chiffrés. Pendant deux jours, ceux-ci ont travaillé d’arrache-pied et par thèmes ciblés permettant de fixer les objectifs de la campagne agricole prochaine. Au terme des travaux, le département de l’Agriculture s’est fixé des objectifs ambitieux : 4 231 479 tonnes de céréales, soit un taux de croissance de 13% en 2008-2009. Quant aux ressources halieutiques, une production de 10 634 tonnes est attendue. Le coton n’est pas en reste puisque ce sont 621 605 tonnes qui ont été ciblées. Pour y parvenir, il est prévu d’utiliser 4 000 tonnes de semences améliorées, 458 544 tonnes d’engrais, 20 millions de tonnes de fumure organique, 1 750 tonnes de Burkina Phosphate, le tout accompagné de mesures telles que l’accès des producteurs à l’équipement agricole.

Convaincu que la production agricole nécessite la réalisation d’aménagements hydro-agricoles, le MAHRH prévoit pour la campagne 2008-2009, la construction de 21 barrages et la réhabilitation de 45 autres. Dans le même temps, il est envisagé l’aménagement de 2 082 ha de bas-fonds, de 3 401 ha de petits périmètres, de 3637 de grands et moyens périmètres et de 211 ha de petits périmètres. Toujours dans la même dynamique et dans un souci d’assurer durablement l’approvisionnement en eau potable des populations et une gestion efficience des eaux usées et excreta, le département de Laurent Sédégo se fixe pour objectif la construction de 1 600 points d’eau modernes et de 50 réseaux d’adduction d’eau simplifiés et 12 500 latrines dont 11 500 latrines familiales. Les participants au CASEM se sont également penchés sur le renforcement de la liaison production/marché, des capacités des acteurs et la création d’un cadre institutionnel. Ils proposent pour cela la formation d’au moins 30% des agents et 20% des producteurs, et le renforcement des filières porteuses en vue de diversifier les exportations agricoles.

En ce qui concerne la sécurisation foncière en milieu rural, l’élaboration de la loi sur la question apparaît aux yeux des participants comme une nécessité impérieuse pour “sécuriser les producteurs et la production agricole, favoriser l’attrait des investisseurs dans le secteur, résoudre les conflits fonciers et préserver la paix sociale”. Après quoi, les participants ont formulé des recommandations à l’endroit des autorités du département, des directions et des productions. Toutefois, le Premier ministre Tertius Zongo, invité surprise de ce CASEM et le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques ont surtout insisté sur la collégialité et la synergie qui doivent régner entre les acteurs de la production agricole, seul gage de réussite des objectifs ciblés.

Frédéric OUEDROGO

Sidwaya