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"Quand on cherche la paix, il faut être patient"

Publié le mardi 11 novembre 2003 à 08h06min

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Venu à Ouagadougou pour assister à l’installation officielle de Thomas Sanon, président du Conseil économique et social (CES) du Burkina, Laurent Dona Fologo, patron du CES de Côte d’Ivoire et grande personnalité du PDCI, a répondu à quelques questions de L’Observateur.

Monsieur Laurent Dona Fologo, quelle appréciation faites-vous de la situation que traverse votre pays, la Côte d’Ivoire ?

• Depuis plus d’un an, la Côte d’Ivoire traverse une situation difficile, une situation troublée où l’unité nationale est mise à rude épreuve, où beaucoup d’incompréhensions se heurtent et rendent difficile la vie de nos populations, notamment au Nord et un peu à l’Ouest.
Cette situation, nous essayons de la résoudre avec le dialogue, par la négociation. Nous essayons de la solutionner avec le concours des pays voisins qui sont également touchés par cette crise. Etant tous membres de l’UEMOA, il est urgent et important de résoudre cette crise pour ne pas donner lieu à des conséquences économiques regrettables pour nous tous.

Il y a un blocage au niveau du processus de réconciliation. A qui l’attribuez-vous ?

• Vous savez que les sages disent ceci : "La guerre vient vite, mais elle repart difficilement". Je crois qu’il n’est pas facile de lever tous les obstacles lorsqu’on a connu une situation aussi difficile. Nous sommes pressés parce que nous voulons l’unité du pays, la réunification de la Côte d’Ivoire. Nous sommes pressés parce que les populations souffrent de cette division, parce que l’Afrique doit avancer. Mais lorsqu’on cherche la paix, il faut être patient. Il faut beaucoup d’humilité, de rencontres, il faut se parler. Je sais que la route peut être longue, malaisée, mais il faut la poursuivre.
Vous avez parlé de blocage. Je ne pense pas qu’il y ait des blocages. Nous estimons seulement que la mise en œuvre de l’Accord (NDLR : Marcoussis) n’est pas facile. Nous en sommes conscients.

Revenons à vous. Dona Fologo est-il toujours du PDCI puisque vous avez été nommé par le président Laurent Gbagbo.

• Je suis toujours un militant du PDCI. Vous savez que j’ai dirigé ce parti pendant de longues années. Donc on ne part pas si vite d’un parti qu’on a géré et dirigé. J’ai été nommé par le président Laurent Gbagbo, mais vous savez qu’il y a un gouvernement de réconciliation en Côte d’Ivoire dans lequel tous les partis politiques se retrouvent. Ne soyez donc pas surpris que j’apporte ma collaboration au pouvoir en place. Nous voulons que toutes les forces vives de la Côte d’Ivoire participent à la reconstruction de notre pays, que ce soit au gouvernement ou dans les institutions.

Et le coup de semonce du PDCI de la semaine dernière...

• Le PDCI est dans l’opposition. Le fait de travailler ensemble ne signifie pas que l’opposition a cessé d’exister. Il est normal que sur certains points, le PDCI ne soit pas nécessairement d’accord avec le FPI. Mais cela ne l’empêche pas d’avoir ses représentants au sein du gouvernement et de travailler pour l’intérêt du pays. Je crois que le fait qu’il n’y ait pas toujours unanimisme n’est pas une mauvaise chose.

Ce mardi se tient le Sommet d’Accra consacré à la Côte d’Ivoire où Ggagbo et Blaise vont encore se voir... va-t-il accoucher de quelque chose ?

• C’est mon espoir, je vous ai dit que la route de la paix est longue. Peut-être qu’il y aura d’autres Accra, ou un jour un sommet de Ouagadougou, ou encore de Bamako.
Quelle que soit la longueur du chemin, c’est celui de la paix. Il n’y en a pas d’autre. Et nous sommes pour la paix.

Interview réalisée
par Dieudonné Zoungrana
L’Observateur

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